Les dirigeants des grandes puissances mondiales se sont réunis à Rio de Janeiro, du 18 au 19 novembre 2024, pour le sommet du G20. Si le climat a une nouvelle fois été le grand absent des avancées concrètes, des initiatives sociales ont vu le jour, tandis que Keir Starmer, Premier ministre britannique, s’est distingué par un double discours : renforcer les liens avec la Chine tout en consolidant le soutien à l’Ukraine.
Une Alliance contre la faim, un rare consensus
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, hôte du sommet, a réussi à fédérer autour de l’Alliance globale contre la faim et la pauvreté, une initiative visant à sortir 500 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2030. Avec 82 pays signataires, l’Alliance mise sur des financements partagés et des solutions locales pour lutter contre les inégalités mondiales.
Cependant, des réserves ont été exprimées, notamment par l’Argentin Javier Milei, farouche opposant à toute intervention étatique accrue. Cette initiative sociale a néanmoins été saluée comme un rare moment d’unité dans un sommet souvent marqué par les divergences.
Starmer et Xi Jinping : un rapprochement stratégique
L’une des rencontres marquantes de ce G20 a été celle entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président chinois Xi Jinping. Les deux dirigeants ont insisté sur l’importance de renforcer leurs liens bilatéraux dans un contexte global de tensions économiques et géopolitiques. Xi Jinping a plaidé pour une coopération accrue dans des secteurs comme l’énergie propre, les services financiers, la santé et l’éducation, tout en appelant à un dialogue stratégique renforcé pour surmonter les défis mondiaux. De son côté, Keir Starmer a souligné les intérêts communs substantiels entre la Chine et le Royaume-Uni et a réaffirmé sa volonté d’établir une relation “fondée sur le respect mutuel, l’égalité et la transparence”.
Pour Londres, cette rencontre est stratégique à plusieurs niveaux : elle reflète la volonté de diversifier les partenariats économiques du Royaume-Uni post-Brexit tout en gardant une approche pragmatique face à une Chine souvent perçue comme un concurrent stratégique.
Ukraine : un appel à l’unité face à Poutine
Keir Starmer a également profité du sommet pour exhorter les dirigeants du G20 à redoubler leur soutien à l’Ukraine, soulignant les risques sécuritaires liés à l’implication de la Corée du Nord aux côtés de la Russie.
“Nous ne pouvons pas permettre à Poutine de gagner”, a martelé le Premier ministre britannique, mettant en garde contre les conséquences pour la sécurité européenne et asiatique. Cet appel survient alors que la transition présidentielle imminente aux États-Unis, avec le retour annoncé de Donald Trump, pourrait compliquer l’unité occidentale sur le dossier ukrainien.
Climat : le sujet qui divise
Malgré l’urgence climatique mise en avant par les ONG et certains leaders, le G20 n’a pas réussi à produire d’avancées significatives. La déclaration finale n’a pas réaffirmé les engagements pris lors des précédents sommets sur la transition énergétique ou la sortie des combustibles fossiles.
Si Starmer a souligné l’importance de financer l’adaptation climatique et de travailler sur des solutions multilatérales, il n’a pas réussi à mobiliser un consensus autour de ces priorités. La prudence des pays émergents, comme la Chine et l’Inde, combinée à des divisions internes parmi les économies avancées, a empêché toute percée.
À deux ans de la COP30, qui se tiendra au Brésil, les attentes sont élevées, mais le G20 de Rio a montré que le chemin vers des solutions globales reste semé d’embûches.