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Crypto art : L’art serait-il à l’aube d’une digitalisation complète ?

Une oeuvre d'art devenue numérique Une oeuvre d'art devenue numérique
Fly - Unplash
Écrit par Elzéa Colomb
Publié le 8 mai 2021, mis à jour le 8 mai 2021

En me promenant comme à mon habitude dans les actualités du jour, voici qu’une vidéo d’un graffeur qui saccage de peinture blanche son œuvre colorée retient mon attention. L’artiste qui sommeille en moi ne peut s’empêcher de faire les comptes en estimant à une bonne dizaine d’heures le temps qu’il lui aura fallu pour réaliser cette peinture murale de plusieurs mètres. Une question résonne alors en moi : Pourquoi ?

Le street artist britannique en question répond au nom de Nathan Murdoch et n’a, à mon plus grand soulagement, pas pillé gratuitement sa fresque. Son acte répond finalement à une logique de création d’une pièce appartenant à un genre nouveau dénommé : crypto art. L’image originale est détruite dans le but de la conserver sous forme de fichier numérique appelé « Non Fongible Tokens » (NFT). C’est le moment où il faut s’accrocher. NFT signifie jeton non fongible en français et fonctionne à l’aide de la technologie blockchain. Un code qui permet d’une part de rendre authentique et infalsifiable une œuvre d’art numérique et d’autre part de lui faire prendre de la valeur puisqu’elle devient littéralement unique après la destruction de l’original physique. Une rareté, vendue à plusieurs millions.

Une méthode qui prend progressivement possession de l’art moderne

« N’importe qui peut prendre des photos d’œuvres d’art, mais ils n’en sont pas propriétaires » explique le dessinateur. Car cette technologie implique que les acheteurs ne payent non plus pour obtenir un objet palpable, mais bien pour acquérir un titre de propriété inviolable. Ce nouveau procédé fait la joie des collectionneurs et aurait participé à faire passer le marché de l’art numérique de 41 millions de dollars en 2018 à 338 millions en 2020. Et vous, pouvez-vous envisager un art dépourvu d’objet matériel au profit du digital ?