Si vous êtes installés au Royaume-Uni depuis quelque temps, vous connaissez sûrement ces gares… Vendredi 26 septembre, un événement d’ampleur s’est tenu près d’Ashford, au Royaume-Uni. Élus, représentants ministériels, acteurs économiques et opérateurs ferroviaires, se sont regroupés autour d’un objectif commun : restaurer une desserte ferroviaire internationale entre Calais et Ashford, deux gares aujourd’hui désertées mais qui, il y a encore quelques années, accueillaient des milliers d’expatriés.


Pouvons nous envisager la réouverture d’Ashford et Calais ? De nombreux élus se posent eux aussi la question. Parmi les participants ? Lord Peter Hendy, ministre britannique du rail, mais aussi des députés anglais et français, dont Vincent Caure, député des Français d’Europe du Nord, la mairie de Calais, ainsi que des représentants d’Eurotunnel, de Visit England, de Visit Britain et de nombreuses entreprises…
Ces mêmes acteurs se sont rassemblés, vendredi 26 septembre et ont démontré une volonté partagée des deux côtés de la Manche : reconnecter des territoires jusque-là inactifs et offrir aux citoyens, comme à de nombreuses entreprises, une solution de mobilité durable et attractive.
Un besoin concret des deux côtés de la Manche
“Dans le Kent, plus de 5.000 Français résident et expriment une demande forte pour quatre arrêts quotidiens”, souligne Vincent Caure. Par ailleurs, de nombreux Britanniques aspirent à rejoindre plus facilement la Côte d’Opale. La ligne Ashford-Calais répond ainsi à plusieurs besoins de mobilité transfrontalière du quotidien. Il s’agit notamment d'une alternative écologique au ferry et à l’avion. “Le train émet nettement moins de CO2 que les autres moyens de transport. Le rail est notre meilleure arme face au défi climatique. Il est absurde qu’aujourd’hui des voyageurs soient contraints de prendre l’avion pour faire un Londres-Paris, quand une solution propre et rapide existe déjà”, relève le député.

Dans les faits, cette ligne serait aussi un levier d’attractivité et de tourisme. Le Kent, avec ses vignobles, et Calais, à seulement vingt minutes du tunnel, offrent un potentiel touristique considérable pour les élus. La desserte pourrait renforcer l’image des deux territoires et stimuler les échanges culturels et économiques : “Relancer cette ligne, c’est aussi un projet pour nos territoires. Il s’agit de faire découvrir le Kent aux Français, et Calais, station balnéaire et culturelle, aux Britanniques. Nous parlons de coopération concrète, au service des habitants et des entreprises”, insiste Vincent Caure.
Un goût de nostalgie et des infrastructures déjà prêtes !
La force du projet ? Les gares existent déjà. L’investissement nécessaire est donc limité : il s’agirait principalement d’aménager quelques portiques pour les contrôles frontaliers. Les habitants sont prêts, les voyageurs potentiels aussi, et les élus de part et d’autre se mobilisent. En janvier, une lettre co-signée par Xavier Bertrand, Olivier Cadic et Vincent Caure avait été adressée à la PDG d’Eurostar. Cette démarche, soutenue également par le ministre britannique du rail, marque une étape clé dans le dialogue avec les opérateurs.
L’horizon fixé est 2026 et Vincent insiste : “Je n’accuse pas Eurostar, qui est une compagnie privée. Notre responsabilité est de créer les conditions pour que tous les opérateurs puissent venir, en montrant que la demande existe, que les infrastructures sont prêtes et que la rentabilité est au rendez-vous.”
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