

Michael Fawcett, l’ancien bras droit du Prince Charles, est au cœur d’une enquête l’accusant de trafic d’influence, au bénéfice du riche homme d’affaires saoudien Mahfouz Marei Moubarak bin Mahfouz.
L’ancien valet adjoint du Prince Charles, Michael Fawcett, est connu pour sa proximité avec la famille royale. Il a été contraint de démissionner temporairement de sa position de directeur général de la Fondation du Prince, et pour cause : il est accusé de trafic d’influence. Michael Fawcett aurait facilité l’accès à la nationalité britannique du saoudien Mahfouz Marei Moubarak bin Mahfouz par le biais de la distinction honorifique de commandeur de l’Empire britannique, à la suite de dons conséquents. L’homme d’affaires et philanthrope l’a acquise lors d’une cérémonie privée en novembre 2016 à Buckingham Palace, qui n’est pas répertoriée dans la liste officielle tenue par le palais.
Des magouilles « en confidence »
Michael Fawcett a commencé à travailler pour la famille royale en 1981 et a rapidement occupé une place stratégique dans l’équipe entourant le Prince de Galles : il devient son valet adjoint. Déjà impliqué puis innocenté dans des affaires de mauvaise conduite financière en 2003, il a toujours bénéficié de l’appui sans faille de son employeur, qui l’a qualifié dans le passé « d’indispensable ». En 2011, l’assistant de Mahfouz aurait contacté le Prince Charles concernant une distinction potentielle ; c’est le point de départ de l’histoire dont il est question. L’homme d’affaire saoudien donnait alors activement à des œuvres de charité diverses connectées au Prince Charles, à hauteur de plus de 1,5 million de livres. En 2016, une cérémonie privée lui fait accéder à une distinction honorifique lui permettant d’appuyer sa demande de nationalité britannique. Un an plus tard, Fawcett écrit dans une lettre à l’équipe de Mahfouz : “Je suis heureux de vous confirmer, en confidence, que nous sommes volontaires et heureux à l’idée de soutenir votre demande de nationalité.”
Le Prince de Galles assure n’être au courant de rien
Les accusations portées à l’attention de la police viennent de deux canaux. D’une part, Norman Baker (membre du parti Libéral-Démocrate) ; et d’autre part le groupe Republic, connu pour sa campagne antimonarchique. Bien qu’une source proche de la famille royale ait affirmé à la BBC que le Prince n’était pas au courant d’un quelconque lien entre les dons et la distinction, les auteurs de la plainte sont convaincus du contraire. Pour eux, la proximité entre le Prince et Fawcett rend évidente la participation du Prince de Galles à ce dossier. D’autant plus que Mahfouz était vice-président de l’association British Forces Foundation, présidée par le Prince Charles. Clarence House se trouve donc dans la tourmente, et l’opinion publique semble saluer l’importance accordée à l’affaire par les médias et la Fondation du Prince, qui a immédiatement ouvert une enquête.
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