Le gouvernement britannique a officiellement approuvé la construction d'une troisième piste à l'aéroport de Heathrow, une décision qui suscite à la fois des espoirs économiques et des inquiétudes environnementales.


Un pari économique à 100 000 emplois
La chancelière Rachel Reeves a annoncé le soutien du gouvernement à l'expansion de l'aéroport de Heathrow, affirmant que cette initiative est essentielle pour connecter le Royaume-Uni aux marchés émergents et stimuler la croissance économique.
Selon une étude de Frontier Economics, une troisième piste pourrait augmenter le PIB potentiel de 0,43 % d'ici 2050, avec 60 % de cette croissance bénéficiant aux régions situées en dehors de Londres et du sud-est.
Le projet pourrait également créer plus de 100 000 emplois.
Un budget qui explose : de 14 à 63 milliards de livres !
Initialement estimé à 14 milliards de livres sterling en 2018, le coût de la nouvelle piste est désormais évalué entre 42 et 63 milliards de livres, selon des sources internes de l'aéroport.
Cette augmentation massive pourrait se répercuter sur les passagers, Heathrow souhaitant augmenter les redevances d’atterrissage, actuellement plafonnées à 23,73 £ par passager.
Pollution, bruit, expulsions : la colère monte
Le projet fait face à une opposition farouche des militants écologistes et de certaines figures politiques, notamment le maire de Londres, Sadiq Khan.
Les critiques pointent l’augmentation des émissions de CO₂, la pollution sonore et la destruction de communautés locales.
Environ 700 foyers, une église et plusieurs bâtiments classés pourraient être rasés, affectant notamment les villages historiques de Harmondsworth et Sipson.
Un long chemin avant le premier décollage
La première étape consistera en une révision approfondie de l'Airports National Policy Statement (ANPS), qui évaluera la légalité du projet et son alignement avec les engagements climatiques du Royaume-Uni.
Des consultations publiques seront menées, suivies d'une décision finale du secrétaire aux Transports.
Malgré le soutien du gouvernement, le projet devra surmonter des obstacles juridiques et environnementaux avant de voir le jour.
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