Mêlant cultures française et britannique, le South Ken Kids Festival, organisé par l’Institut Français de Londres, est le point d’orgue d’une programmation jeunesse déjà très riche tout au long de l’année. De nombreuses activités ludiques et amusantes sont organisées, en présence d’artistes invités. À l’occasion de la 26e édition, nous avons posé quelques questions à Natacha Antolini, directrice de la communication de l’Institut français, et à Jérôme Chevrier, directeur du bureau du livre et du festival.


Cette année, le South Ken Kids Festival est reconduit pour la 26e fois. D’où vient son succès ?
Natacha Antolini : Depuis son lancement il y a 26 ans, le South Ken Kids Festival a bien grandi et a su fédérer une communauté autour des événements proposés. Bien sûr, cela tient au talent des invités, des illustrateurs des deux côtés de la Manche, mais aussi à la nature des événements. Ce festival est très participatif. C’est l’occasion de participer à des ateliers, d'avoir son livre signé par son illustrateur ou son auteur préféré. Nous accueillons des grandes stars de la littérature jeunesse mais aussi des nouveaux talents. Nous proposons des formats d'événements inédits, des performances musicales et dessinées en même temps, notamment avec notre événement impro. Le festival a du succès auprès du public mais aussi auprès des artistes français et britanniques qui en profitent pour se rencontrer et nouer des collaborations.
Jérôme Chevrier : Ce festival est assez réputé dans le milieu de l'illustration jeunesse. Au départ, il n’était d’ailleurs consacré qu’à l'illustration. Je crois que le focus autour de la relation franco-britannique intéresse particulièrement l'édition jeunesse. L'illustration et l'édition jeunesse sont très importantes en France et au Royaume-Uni, dans des styles qui semblent un peu différents, donc il y a une certaine complémentarité.
Y aura t-il des changements cette année, en comparaison aux programmations précédentes ?
Jérôme Chevrier : Il y a toujours des nouveautés même si nous avons la chance d’avoir des artistes fidèles qui viennent régulièrement. Cette année, Magali Le Huche, qui est déjà venue en 2019, revient avec un projet né en partie de sa résidence au Royaume-Uni.
Il y a aussi l'événement “impro” créé il y a une dizaine d'années, et une compétition de slam réservée aux écoles avec lesquelles nous travaillons. Les retours sont toujours très positifs. Dans les années à venir, nous aimerions travailler plus souvent avec les enfants de plus de 10 ans, en proposant de nouvelles activités plus adaptées à leur tranche d’âge.
L’ouverture du festival se fera avec le concert Fantastic Bird vendredi soir, pouvez-vous nous en dire plus ?
Jérôme Chevrier : La performance sera une création jouée par un trio d'artistes de musique classique : le trio Arcadis. Ils vont interpréter leur répertoire tandis que les dessins de l’illustrateur Grégoire Pont seront projetés en live sur grand écran.
Natacha Antolini : Cette performance fait partie d’une série de concerts de l’Institut, Les Salons en Musique, qui font dialoguer musique classique et musique contemporaine. Nous en organisons un à deux par mois toute l'année. Ils sont assez magiques.
Avez-vous de nouvelles dates et programmations prévues pour ce Festival ?
Jérôme Chevrier : Le samedi, nous avons tout un tas d'ateliers dont la plupart sont déjà complets, suivis par des ventes de livres accompagnées de signatures par les auteurs.
Les ateliers du dimanche peuvent encore accueillir du public. Le premier, dimanche matin, est en lien avec la sortie mondiale du dernier album d'Astérix. Ce sera un atelier avec une traductrice britannique, qui évoquera les différentes retranscriptions d’onomatopées, dans les langues française et anglaise. Ce sera assez drôle pour les bilingues, car cela change des traductions plus classiques faites en cours. Les événements de l'après-midi sont des lectures théâtralisées à partir d'un album jeunesse. Ces activités seront en français et deux comédiennes joueront les textes pour les enfants.
Natacha Antolini: Le samedi, nous organisons également des projections de films pour lesquelles nous pouvons encore accueillir du public, notamment le très joli film Nina et le secret du hérisson, tout juste sorti en France et encensé par la presse.
Comment êtes-vous parvenus à effectuer la sélection de ce festival ?
Jérôme Chevrier : Nous la faisons de manière collective. Je suis directeur du département livres et débats d'idées, mais nous coordonnons l'organisation du festival avec tout l'Institut français. Nous travaillons plus particulièrement avec les bibliothécaires jeunesse, notamment la BQB : La bibliothèque Quentin Blake, qui nous fait des propositions. Quentin Blake est également le parrain du Festival.
Cet évènement culturel est-il également un moyen de perpétuer la coopération franco-britannique chez les jeunes ?
Natacha Antolini : Nous avons traditionnellement ce que nous appelons les drawing duos, durant lesquels un illustrateur français et un illustrateur britannique, ensemble, improvisent sur scène. Le fruit de l'improvisation est projeté en live sur grand écran. Cela fonctionne très bien, et a aussi permis de belles associations et des collaborations entre artistes français et britanniques.
Jérôme Chevrier : Nous travaillons avec des éditeurs français et britanniques mais aussi avec tout le réseau des écoles françaises, franco-britanniques, et avec les écoles britanniques dans lesquelles est proposé l'enseignement du français.
Que ce soit dans sa programmation ou dans la fréquentation du public, nous pouvons dire que l’événement est franco-britannique.
Quels sont les prochains évènements à ne pas manquer à l’Institut français ?
Jérôme Chevrier : Nous organisons un festival adulte au mois de mai, Beyond Words, qui se focalise sur la littérature franco-britannique. Nous avons aussi un premier événement le 8 février, la Nuit des idées, qui est un festival de débats autour de sujets d’actualité : géopolitique, intelligence artificielle, crise climatique, rénovation du patrimoine…
Natacha Antolini : Nous allons aussi projeter le film Bernadette de Léa Domenach, avec deux avant-premières les 22 et 23 novembre !
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