

Romeo et Juliette au Globe Theatre : amours adolescentes et conflits familiaux se jouent à ciel ouvert
L'entrée dans le Globe Theatre est déjà un spectacle. La pièce n'a pas encore débuté, la bâtisse mythique, magnifique arène de bois à ciel ouvert, est un évènement théâtral en soi. Il fait encore jour, et tandis que les spectateurs rejoignent leurs places dans les galeries, ou s'assemblent debout dans le parterre, les comédiens de Roméo et Juliette font leur entrée en chanson.
Une série de ch?urs masculins entonnés avec joie, accompagnés de quelques pas de danse et autres mimiques clownesques ouvre la représentation. Ainsi, tout commence dans la bonne humeur.
Mais le prologue évoque aussitôt une menace. Il fait état des conflits qui opposent deux riches familles de Vérone, les Capulet et les Montaigu, et présage d'emblée de sombres conséquences. Sur la scène dépouillée du Globe Theatre, la tragédie shakespearienne va se jouer comme au 17ième siècle : sans artifice. En costume d'époque, sans décor et presque aucun accessoire, les comédiens de la troupe n'ont que leur voix et leurs corps pour capter l'attention des spectateurs.
Au plus proche de la poésie
En trois heures de spectacle, il est surtout question de sobriété et d'authenticité car il ne s'agit pas ici d'innover mais bien de mettre le texte en valeur. La mise en scène, économe, remplit efficacement ce rôle.
Et c'est bien là la mission du Globe : faire entendre le plus justement possible la poésie de Shakespeare et faire perdurer la tradition de jeu de l'époque élisabéthaine. En cela, la mise en scène de Dominic Dromgoole, le directeur artistique du Globe,est une réussite.
Le verbe sonne, les mots sont projetés avec force vers le public, les acteurs s'adressent à tous les spectateurs, jouent pour eux et avec eux. Les corps, eux aussi, parlent brillamment. Les comédiens occupent habilement l'espace, maîtrisant parfaitement leurs déplacements, ce qui est très appréciable dans les scènes de danse, ou de bataille. Les chants a capella qui interviennent régulièrement au cours du récit donnent également lieu à de beaux moments scéniques.
On peut toutefois regretter le parti-pris du manque d'émotion : un choix étonnant quand on dispose au départ d'un texte d'une telle puissance dramatique?
Liane Masson. (www.lepetitjournal.com- Londres) lundi 29 juin 2009
Romeo and Juliet, mise en scène de Dominic Dromgoole
En alternance jusqu'au 29 août 2009 au Globe Theatre : 21 New Globe Walk Bankside London SE1 9DT (métro Southwark ou London Bridge)
Entrée à partir de £5
www.shakespeares-globe.org























