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HUBERT-FELIX THIEFAINE – "Les mots me viennent avant la pensée"

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 23 juin 2013, mis à jour le 24 octobre 2013

La Fille du coupeur de joints, 113e cigarette sans dormir, Lorelei Sebasto Cha ? Autant de titres mythiques qui ont enflammé des générations d'inconditionnels. C'est à Londres qu'Hubert-Félix Thiéfaine, artiste-poète écorché vif, a décidé de clore sa tournée Homo Plebis Ultimae Tour, dans le cadre intime du Bush Hall. Pour vous, Lepetitjournal.com fait le point avec ?HFT' lui-même

(Crédit : Francis Vernhet)

Lepetitjournal.com ? Pouvez-vous nous parler de votre tournée ? 

Hubert-Félix Thiéfaine - Ce concert à Londres sera le dernier de la tournée, qui dure depuis bientôt deux ans. Ce sera également le 113e, clin d'?il à l'une des chansons que j'interprète sur scène. Mais il m'est devenu plus difficile de voyager et je dois plus espacer mes concerts que dans les années 1980.

Trouvez-vous que votre public ait évolué ?

Il évolue avec le temps. Au départ j'avais un public plutôt jeune et masculin, mais il a changé au fur et à mesure que ma musique a évolué. Très vite il est devenu plus féminin. En ce moment, c'est un mélange de trois générations, les 20, 40 et 60 ans. C'est très touchant de voir que votre musique peut émouvoir autant de gens, indépendamment de leur âge.

Comment comparez-vous votre dernier album Suppléments de mensonge aux précédents?

Certains voient un grand changement dans Suppléments de mensonge, changement qui pourrait coïncider avec ma nouvelle vie et le fait que j'ai retrouvé ma forme physique. Je ne sais pas si on peut dire que c'est l'album le plus abouti, en tout cas ce n'est pas un choix que j'ai fait. Chacun de mes albums est comme une balise pour moi, la photographie d'une étape de ma vie.

Comment décririez-vous votre processus créatif ?

Le processus d'écriture dépend en grande partie de mes humeurs et de mon inconscient. Avant tout, j'aime les mots et ce sont les mots qui dirigent ma pensée. Les mots me viennent avant la pensée. Une fois sur papier, je les analyse afin de les rendre au public dans une forme plus digeste. Dans les moments les plus difficiles de ma vie, notamment quand je dormais sur des bancs publics, ce sont les mots et les chansons que j'avais dans la tête qui me maintenaient hors du temps, me donnaient espoir.

                                                                                  (Crédit : Yann Orhan)

Quelles sont vos inspirations musicales en ce moment ?

Musicalement, tout m'intéresse. J'écris des chansons depuis que j'ai 10-11 ans ... J'ai même eu des périodes où j'étais influencé par le rap et l'électro ! En ce moment, je me trouve dans une période de transition. Je n'ai pas tout à fait fini ma tournée et ne peux donc pas me consacrer entièrement à la création musicale, ce qui peut être parfois assez frustrant. Mais j'ai la chance de pouvoir vivre plusieurs vies : une vie de création où je dois être seul devant les pages blanches, une vie en studio où je travaille avec d'autres musiciens et une vie sur scène, vie de rencontre où je dois être en symbiose avec le public. 

Quels sont vos projets pour la suite ?

Je suis toujours aussi passionné par l'écriture, mais je ne peux rien promettre pour l'instant. Tant que j'aurai des émotions à mettre en musique je continuerai, mais avec l'envie de prendre mon temps. Si je me suis longtemps intéressé au théâtre, à la poésie, à la peinture, aujourd'hui je ne veux me consacrer qu'à ce que je sais faire de mieux, la musique.

Quel est votre rapport à la ville de Londres ?

Aucun musicien rock ne peut ignorer Londres. C'était l'un de mes premiers voyages quand j'étais jeune, car l'un des seuls endroits où l'on pouvait assister à de nombreux concerts et trouver les disques de nos groupes préférés. Je me souviens qu'on n'avait pas un rond et qu'il nous arrivait de traverser tout Londres à pied pour aller à un concert. Jamais à l'époque je n'aurais pensé qu'un jour il y aurait autant de Français à Londres et que je pourrais m'y produire moi-même? Ca va être émouvant. 

Propos recueillis par Zoé Tabary (www.lepetitjournal.com/londres) lundi 24 juin 2013

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Hubert-Félix Thiéfaine sera sur la scène du Bush Hall jeudi 27 juin à partir de 19h30

Tickets : £22 (places debout uniquement)

Cliquez ici pour réserver vos places

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Publié le 23 juin 2013, mis à jour le 24 octobre 2013