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ENTRETIEN – Cédric Cassimo transforme la réalité en conte de fée à travers la Baleine de la Tamise

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 22 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

 

Un spectacle destiné aux grands mais surtout aux petits qui se réjouiront de l'univers poétique et magique dans lequel on plonge. Once Upon a Thames reprend l'histoire de lé célèbre Baleine échouée dans la Tamise pendant deux jours qui ont beaucoup agité les Londoniens. C'est un conte rythmé et poétique où se mêlent danse, mime, théâtre et sable, avec de l'humour et du pathos. Rencontre avec Cédric Cassimo, le directeur artistique


Le weekend dernier se jouait le spectacle de Lunidea production intitulé Once Upon a Thames. A travers un mélange des genres artistiques qui rendent le spectacle vivant et rebondissant, le spectateur suit le parcours du mammifère marin, de ses rencontres et de sa mort. Chaque personnage incarne un art différent : le narrateur introduit l'histoire avec une animation de sable, la Baleine danse et joue de la flûte traversière ; elle rencontre un oiseau incarné par une mime et une sirène chanteuse ainsi que des passants londoniens joués par des comédiens. Tout l'espace du théâtre est utilisé : les artistes se meuvent sur la scène mais également au sein du public et sur les écrans situés de part et d'autre de l'estrade. Once Upon A Thames a rencontré un succès qui engendrera d'autres représentations londoniennes au cours de l'année. Lepetitjournal.com a rencontré Cédric Cassimo, le directeur artistique du spectacle.

Cédric Cassimo est compositeur et directeur artistique pour Lunidea Production. Sa musique est utilisée pour de nombreuses pièces de théâtre au Royaume-Uni et dans le monde. Il réalise également plusieurs animations de sable, notamment dans Once Upon A Thames.

Lepetitjournal.com: Quel est le profil du public venu assister au spectacle ?


Cédric Cassimo:
Le public a beaucoup varié au cours des différentes représentations. Le samedi et le dimanche après-midi nous avons accueilli plus d'enfants par exemple. Les artistes doivent alors s'adapter en fonction des réactions des spectateurs. On a également noté la venue de plusieurs communautés différentes, qui vont rire plus ou moins selon les passages. Par exemple, les Français vont être plus sensibles à l'accent prononcé de la jeune comédienne [ndlr, qui passe un coup de téléphone aux policiers britanniques pour leur annoncer qu'elle a vu une Baleine dans la Tamise] alors que la mime va faire rire tout le monde car ses gestes sont au-delà du langage. On a donc accueilli des individus de tout âge et de toutes les nationalités. De manière générale, le spectacle s'est amélioré au fil des cinq représentations.

Comment s'est formée l'équipe et comment a-t-elle fonctionnée ?
C'était la première fois que nous montions un spectacle tous ensemble et cela s'est très bien passé. A force de travailler ensemble et de répéter tous les jours, forcément, une amitié se crée. J'ai rencontré la mime grâce au Festival du mime de Londres dirigé par Nola Rae, la chanteuse lors d'un concert et nous avons fait un casting pour la danseuse. Chacun des artistes du spectacle a un visage qui correspond bien à son personnage.

Quelles ont été les bonnes et les mauvaises surprises ?
Je ne vois aucune mauvaise surprise, pas vraiment de moment de stress ni de trac. Tout avait été répété séparément donc le résultat a été une très bonne surprise. Les choses qui sont restées inconnues jusqu'au spectacle ont bien fonctionné. De la même manière, on ne savait pas du tout si la salle allait se remplir et finalement les gens ont pris leurs billets un peu au dernier moment et tout s'est bien passé.

Votre spectacle mêle la danse, le mime, le chant, le théâtre et le sable. Y a-t-il une des formes artistiques qui a plus plu que les autres ?
Nous avons eu un très bon retour sur l'animation de sable qui a intrigué et intéressé le public. On va d'ailleurs peut être développer des versions uniquement avec du sable et un orchestre live. Le spectacle est donc très à l'écoute du public, en fonction duquel il va s'affiner, se transformer. La version uniquement avec du sable se ferait en simultanée, tout en conservant la version originale.

Quels ont été les retours du public justement ? Quelle est la critique la plu

s touchante que vous avez reçue ?
De manière générale les commentaires du public ont été très positifs. Nous avons reçu des réponses sur internet et de vive voix par les proches. De même pour les journalistes, français comme anglais. Le commentaire le plus touchant est un mail que nous avons reçu de la part d'un homme qui avait fait partie de l'équipe de sauvetage de la Baleine. Il rappelle que cet épisode a fissuré l'armure de beaucoup de personnes.

Quels sont vos projets futurs ?
Quelques pays semblent intéressés par Once Upon A Thames, tels que la France, le Canada, la Suisse. Un autre théâtre londonien veut également produire le spectacle. Nous avons l'intention de revenir le produire de toute façon d'ici le printemps prochain mais du coup, la date de la prochaine représentation va surement être avancée.

Comment sensibiliser les gens à ce conte londonien dans d'autres pays ?


Pour la France et la Suisse, nous allons changer le titre en "Fait d'hiver" car Once Upon a Thame est avant tout un conte de fée, qui permet aux gens de sortir de leur quotidien. Je pense que cette histoire peut toucher au-delà de Londres car elle traite de l'aspect de la nature, de l'écologie. Dans le contexte actuel, tous les pays ont des problèmes financiers. La Baleine de la Tamise a permis d'ouvrir les yeux des gens, de leur rappeler l'existence de la nature. Par ailleurs, on peut adapter l'idée selon les pays. Paris est une ville qui compte de nombreux touristes qui peuvent se sentir un peu perdu, comme la Baleine. Je suis sûr que le spectacle touchera le public au-delà de Londres car elle traite des sujets universels tels que les rêves, les choix difficiles ou encore notre place dans ce monde.

Propos recueillis par Justine Martin (www.lepetitjournal.com/londres) vendredi 22 octobre 2010

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Publié le 22 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012