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CINE - Le geek, la princesse et la rebelle, "American Teen", portrait d'une génération

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012
Pendant un an, Nanette Burstein a suivi la vie au quotidien de quatre adolescents d'une petite ville de l'Indiana durant leur dernière année de lycée. Récompensé au festival de Sundance, American Teen dresse le portrait d'une génération en quête de soi découvrant l'insécurité, la jalousie, le premier amour, la pression parentale.

Warsaw, Indiana. C'est ici dans cette petite ville du Midwest américain au milieu des pick-up et drive-in que Nanette Burstein a décidé de tourner son troisième documentaire, American Teen.
La réalisatrice, consacrée au festival de Sundance en 2008 plonge cette fois ci dans le milieu scolaire. Pendant un an, elle a suivi les high school seniors (les terminales) de Warsaw et tourné plus de mille heures de film, de la rentrée des classes à la prom night et le départ vers l'université, vers la vie adulte et la découverte de soi, la liberté pour la plupart de ces lycéens.
Un spectateur non averti pourrait facilement se croire devant une fiction tant les lycéens filmés sont stéréotypés. Il y a Colin, le basketteur, héros du lycée et de la ville entière qui suit avec frénésie l'évolution de l'équipe. Megan, la "princesse"ou "reine des abeilles", la blonde aux yeux bleus, la plus populaire du lycée, qui se révèle pourtant très peu sympathique à l'écran.
Jake, le geek à l'acné dévastatrice, qui passe son temps à jouer aux jeux vidéos. Et enfin Hannah, la rebelle, que les autres étudiants jugent bizarre parce qu'elle refuse de s'intégrer au moule de cette ville du Midwestern. 

L'Amérique en spectacle
Nanette Burstein joue des stéréotypes, elle a choisi le lycée de Warsaw, une petite ville de l'Indiana, parce que justement "c'était une ville typique du Midwestern". Souvent, les adolescents semblent jouer devant la caméra, et il est tout à fait possible qu'ils ne s'y soient pas entièrement habitués.
Mais sous cette mise en scène de soi, on sent le mal être poindre dans cette petite communauté où tout se sait instantanément car où tout se communique par SMS et mails. Les quelques manques d'authenticité des héros ne nuisent pas au documentaire.
Au contraire, ils justifient le message de la réalisatrice: dans la société actuelle imprégnée de Facebook et de télé-réalité, finalement, tout le monde est dans la représentation et vit pour le spectacle.
Morgane Prévost (londres@lepetitjournal.com) jeudi 5 mars 2009
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Publié le 5 mars 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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