Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit une chute du Produit Intérieur Brut (PIB) au Pérou de 13,9% en 2020 et une croissance de 7,3% pour 2021.
Une prévision revue à la hausse, puisqu’en juin, le FMI tablait sur une croissance péruvienne de 6,5% pour 2021. Pour sa part, le Ministère de l’Économie et des Finances du Pérou se projette sur une croissance de 10% en 2021.
À l’échelle mondiale, le FMI a précisé que cette année, la récession due à la pandémie serait moins sévère que prévu. Sa projection est désormais d’une baisse de 4,4% du PIB mondial (-5,2% prévu en juin).
La plus forte récession pour l’Amérique latine depuis plus d’un siècle
Concernant toute la zone Amérique latine et Caraïbes (LAC), le FMI prévoit une baisse de 8,1% du PIB pour l’année en cours et une récupération modérée de 3,6% pour 2021.
L’effondrement de l’économie latino-américaine sera énorme cette année, le deuxième plus important dans le monde, derrière la zone euro. Un effondrement qui s’est étendu à toute la région, et mis à part le Venezuela (toujours à la marge), ce sont le Pérou, l’Argentine et l’Équateur qui seront les plus touchés avec des récessions respectives de 13,9%, 11,8% et 11%.
Le Covid-19 condamne donc le Pérou à la plus grande récession économique de toute l’Amérique latine en 2020, après le Venezuela
Suivant les critères scientifiques, le Pérou a très vite opté pour un confinement strict. Une mesure qui a sauvé des vies, son objectif prioritaire, mais qui a plongé l’économie du pays dans une profonde récession.
Selon le FMI, étant donné leurs caractéristiques structurelles, les économies d’Amérique latine, à l’exemple de celle du Pérou, sont particulièrement vulnérables à la fermeture des frontières, aux confinements, d’où l’impact important des mesures prises dans le cadre de la pandémie du Covid-19.
En ce qui concerne l’année en cours, la chute du PIB péruvien de 13,9% placerait donc le Pérou comme la deuxième économie la plus touchée de la zone en 2020, après le Venezuela (-25%).
L’économie péruvienne pourrait se récupérer plus rapidement que dans d’autres crises du passé
Bien que la propagation du coronavirus soit persistante, il y a malgré tout quelques éléments d’espoir, l’activité économique devrait connaître un rebond l’année prochaine. Le directeur de l’Institut Péruvien d’Économie (IPE), Diego Macera, a indiqué que plusieurs indicateurs se sont améliorés comme la production électrique ou l’emploi formel. « Pour 2021, les principaux moteurs seront encore la possibilité de contrôle de la pandémie, l’efficacité des politiques économiques qui sont mises en place et le risque politique lié à l’année électorale au Pérou », a-t-il affirmé.
De son côté, la présidente du conseil d’administration de la Bourse de Valeurs de Lima (BVL), Claudia Cooper, a indiqué que l’économie péruvienne pourrait se récupérer plus rapidement que dans d’autres crises du passé, grâce à sa force macroéconomique, en se référant notamment à la crise asiatique de 1997 pour laquelle le Pérou a connu une lente récupération de quasiment six ans. « Les politiques qui affaibliront cette solidité vont retarder les opportunités » a-t-elle ajouté en référence aux initiatives populistes du Congrès péruvien, lors d’un forum virtuel de l’IPE.