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La crise des droits de l’enfant ?

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© Ben Ostrower - Unsplash
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 20 novembre 2020, mis à jour le 22 novembre 2020

La pandémie mondiale du Covid-19 fait peser des menaces considérables sur les enfants, sur leur sécurité, leur bien-être, leur avenir et leurs droits.

Au-delà d’une crise sanitaire, le Pérou et l’Amérique latine font face à une véritable crise des droits de l’enfant, rappelant plus que jamais l’importance et tout le sens de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE).

 

Le 20 novembre, la journée internationale des droits de l'enfant

Cette journée internationale est un moment privilégié pour se rendre compte des injustices auxquelles sont confrontées les enfants dans le monde, en Amérique latine et au Pérou.

Parce que les enfants sont plus vulnérables que les adultes, parce qu’ils n’ont ni droit de vote, ni influence politique ou économique, parce que le développement sain des enfants est crucial pour l’avenir de toute société, le monde s’est doté de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), un texte de 54 articles, adoptée par les Nations Unies le 20 novembre 1989.

C'est la première fois de l’histoire qu'un texte international reconnait explicitement les moins de 18 ans comme des êtres à part entière, porteurs de droits sociaux, économiques, civils, culturels et politiques – des droits fondamentaux, obligatoires et non négociables.

Le consensus est inédit : c’est le traité relatif aux droits humains le plus largement ratifié de l’histoire avec 195 États. Aujourd'hui, seuls les États-Unis et la Somalie manquent à l’appel. Et bien plus qu’un texte à forte portée symbolique, cette convention est juridiquement contraignante pour les États signataires, qui s’engagent à défendre et à garantir les droits de tous les enfants sans distinction et à répondre de ces engagements devant les Nations unies.

 

« Chaque enfant, sans distinction, a des droits » (article 2)

La CIDE a poussé les États à modifier leur législation pour que les enfants soient reconnus comme les détenteurs individuels de droits.

  • le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité
  • le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et équilibrée
  • le droit d’aller à l’école
  • le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation
  • le droit d’être protégé contre toutes les formes de discrimination
  • le droit de ne pas faire la guerre, ni la subir
  • le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes
  • le droit de jouer et d’avoir des loisirs
  • le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation
  • le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé

La promotion et le respect des Droits de l'Enfant ne doit pas rester un simple idéal, mais doit s’affirmer comme une réalité au quotidien avec une reconnaissance permanente de leurs droits essentiels : droit à la protection, droit à la santé, droit au développement harmonieux, droit à la culture, droit à l'éducation !

Malheureusement, en cette période de pandémie mondiale, les droits des enfants ne sont-ils pas tout simplement bafoués ? La fermeture des écoles liée à la crise sanitaire de la COVID-19 a renforcé des réalités déjà difficiles pour les enfants et les jeunes en Amérique latine. 

 

En Amérique latine, le droit d’apprendre effacé par à la crise sanitaire ?

La zone Amérique latine et Caraïbes compte désormais plus de 11 millions de cas de Covid-19 et huit mois après le début de la pandémie, le coronavirus empêche 97% des élèves de la région de continuer une scolarité normale. La fermeture prolongée des écoles signifie qu’environ 137 millions d’enfants continuent sans éducation présentielle, ce qui représente de graves conséquences pour le futur de cette génération.

Si dans le reste du monde, les écoles ont réouvert leurs portes progressivement, ce n’est pas le cas dans la région et au Pérou, sans véritables perspectives de réouverture. Les projections de l’Unesco montrent que plus de trois millions d’enfants dans toute la zone risquent d’abandonner l’école. Plus les écoles restent fermées longtemps, plus il est probable que les élèves les plus vulnérables ne retournent pas en classe.

Par ailleurs, à cause des mesures pour lutter contre la pandémie du Covid-19, les millions de parents qui ont perdu leur emploi et leurs moyens de subsistances, notamment ceux du secteur informel, auront beaucoup de difficultés à couvrir les frais nécessaires du retour de leurs enfants à l’école.

La fermeture des écoles affecte tous les élèves mais ceux qui vivent dans un milieu plus pauvre sont évidemment plus touchés du fait des inégalités face au numérique. Alors que les trois quarts des élèves d’écoles privées peuvent profiter d’un enseignement à distance, seulement la moitié des élèves d’écoles publiques y ont accès.

L’interruption prolongée de l’école prive également les plus petits en maternelle d’expériences d’apprentissage nécessaires à leur développement, spécialement dans cette étape de leur vie. À cet âge-là, l’enseignement à distance montre ces limites étant donné que les jeunes enfants ont besoin d’interactions directes à travers le jeu et des activités motivantes.

En d’autres termes, la fermeture des écoles a un impact négatif important dans l’apprentissage de chaque élève et dans leur capacité à développer des capacités sociales et de pensée critique.

 

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