Si en français, la prononciation peut laisser perplexe [kuj], le cochon d'Inde occupe une place spéciale au Pérou : du ludique au gastronomique, en passant par la médecine alternative.
Petit et espiègle, le « cuy » est le rongeur péruvien par excellence, ancré tant dans l'histoire que dans les coutumes du Pérou. Le « Cavia porcellus » (nom scientifique du cobaye) représente beaucoup dans la culture populaire péruvienne : objet d'adoration, support médical et surtout un mets traditionnel à l'heure de passer à table.
Une espèce millénaire, depuis longtemps avec les ancêtres des Péruviens
Bien que sa durée de vie moyenne soit de 5 à 8 ans, diverses découvertes prouvent que le cochon d’Inde fait partie de l'histoire du Pérou depuis l'Antiquité. En effet, par exemple dans le temple des Mains croisées de Kotosh, situé dans la région de Huánuco, des restes de cobayes ont été retrouvés dans des offrandes faites pour les enterrements. Ces vestiges datent de 2 500 av. J.C.
Autrefois, le « cuy » était l'objet de sacrifices pour les dieux et les grandes personnalités. Les ancêtres des Péruviens utilisaient également le cobaye pour la médecine alternative, en le passant ou l’attachant sur un malade pour lui absorber ses maux.
De nos jours, au-delà du fait d’être connu pour être un animal de compagnie qui s'adapte très bien à la vie domestique, ce rongeur s'est installé dans divers aspects de la culture populaire péruvienne. De nombreuses entreprises choisissent le cochon d’Inde comme un symbole commercial « rigolo » ou encore plus ludique, lorsque l'animal est utilisé pour les célèbres tombolas au Pérou.
Le « Cuy » a sa propre fête au Pérou
Depuis 2013, grâce au ministère du développement agraire et de l'irrigation (Midagri), chaque deuxième vendredi d'octobre, la Journée nationale du « Cuy » est célébrée au Pérou. La commémoration des cochons d’Inde n'a d'autre but que de soutenir le développement des activités auxquelles participent plus de 800 000 éleveurs et petits producteurs de cobayes dans le pays.
Si les Français voient le cochon d’Inde plutôt comme un animal de compagnie, la tradition péruvienne veut que ces rongeurs soient principalement élevés pour la consommation alimentaire, puisque riche en nutriments. Sa viande regorge de protéines, d'acides aminés et ne contient quasiment pas de matières grasses. Selon la région du Pérou, le mode de préparation peut varier mais le plus souvent, on vous proposera un succulent plat de « cuy » frit (appelé aussi chactado), ou encore cuit au four.