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20 intellectuels péruviens du 20ème siècle

20 intellectuels péruviens du 20ème siècle20 intellectuels péruviens du 20ème siècle
© gob.pe – Bicentenario
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 30 juillet 2021, mis à jour le 25 octobre 2023

En 2021, Lepetitjournal.com fête ses 20 ans, l’occasion de mettre en avant 20 intellectuels, 10 femmes et 10 hommes, qui ont contribué par leur réflexion et leur travail à former la nation péruvienne.

10 femmes et 10 hommes qui au siècle dernier ont laissé un grand héritage pour le Pérou.

20 personnalités, philosophes, humanistes, mais aussi artistes, créateurs ou encore scientifiques, qui ont incarné dans leur vie et dans leur œuvre les rêves, les espoirs et les grandes transformations de l'histoire du Pérou.

 

intellectuels péruviens XX
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Ángela Ramos : Journaliste et écrivaine. Première femme reporter du Pérou

Grande figure de l'histoire du journalisme péruvien, née à « El Callao » en 1896, Ángela Ramos a été le symbole des luttes féministes ainsi que des mouvements sociaux contre l'exploitation et la défense des persécutés et des prisonniers. Son engagement envers les causes sociales a largement marqué son intense activité de journaliste. Pionnière dans les genres journalistiques tels que les interviews et les chroniques, elle a laissé un véritable héritage professionnel. Elle a également participé à la fondation de la Fédération des journalistes du Pérou.

Féministe, journaliste littéraire, dramaturge, critique… : son héritage est inépuisable. Elle est décédée à Lima en 1988, à l'âge de 92 ans, consciente que la lutte féministe ne faisait que commencer.

 

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Julio C. Tello : Fondateur de l’archéologie péruvienne

Julio César Tello Rojas est né en 1880 à Huarochirí, dans les Andes centrales. En 1900, à l'âge de 20 ans, il entre à l'Université de San Marcos où son intérêt pour la recherche historique et archéologique voit le jour. Grâce à une bourse d’État, Julio part étudier à l'Université de Harvard, aux États-Unis, où il deviendra un disciple d'importants archéologues de l'époque. Plus tard, il poursuivit ses études d'anthropologie en Allemagne et retourna au Pérou en 1913. Ses explorations suivant les méthodes de recherche archéologique de pointe de l'époque ont fourni des découvertes décisives pour la reconstruction du passé préhispanique péruvien et sud-américain, territoire jusqu'alors inconnu et sujet à des interprétations plus proches des mythes et des légendes que de la réalité historique.

Il était particulièrement préoccupé par l'importance formative de la connaissance du passé pour la construction de l'identité et la projection dans le futur. En 1919, il fonda le musée d'archéologie et d'ethnologie de l'université de San Marcos et en fut le directeur jusqu'à sa mort ; en 1924, il crée le Musée d'archéologie péruvienne et l'Institut de recherche archéologique, et en 1945, il organise le Musée national d'archéologie et d'anthropologie.

 

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Cota Carvallo : Peintre et écrivaine, pionnière de la littérature jeunesse péruvienne

Écrivaine, journaliste, peintre, musicienne, dramaturge… et surtout un esprit avant-gardiste pour l'époque. Elle est née à Lima en 1909. À l'âge de 16 ans, elle décide d'étudier la peinture aux Beaux-Arts de Lima. Elle y suivra les ateliers de Daniel Hernández et de José Sabogal. Cota deviendra l'une des grands artistes du mouvement pictural indigène.

L'une de ses œuvres les plus importantes est le roman pour enfants « Rutsí, le petit effrayé » qui représente le passage à l'âge adulte de la littérature jeunesse péruvienne. Cota a également écrit pour le théâtre des histoires inoubliables comme « Oshta » et « El Duende » qui forment ensemble une œuvre pionnière et désormais classique de la littérature jeunesse péruvienne.

 

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Laura Meneses Del Carpio : L'une des premières diplômées de l’Université San Marcos. Militante socialiste

L'une des meilleures étudiantes de l'École des sciences naturelles de l'Université San Marcos, elle a été la première femme latino-américaine à étudier au Radcliffe College, l'unité des femmes de l'Université Harvard, à Boston, aux États-Unis. Elle y obtiendra un doctorat en biochimie. Sa réussite académique en a fait un exemple sur le plan de l'égalité dans les mondes éducatif et professionnel.

Plus tard, sa vie la mènera à participer à la Révolution cubaine de 1959. Elle deviendra ensuite une véritable porte-parole des luttes pour la libération latino-américaine et ambassadrice en quête de solidarité entre les peuples.

 

intellectuels péruviens XX
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José María Arguedas : Écrivain et ethnologue. Sommet de la littérature péruvienne

L'héritage d'Arguedas est au cœur de la reconnaissance de la pluralité culturelle qu'est le Pérou, non seulement par son rôle d’ethnographe et d’anthropologue, mais aussi par ses romans qui ont jeté les bases du Pérou contemporain.

Entre 1947 et 1952, il a effectué une tâche titanesque d'enregistrement des expressions culturelles traditionnelles autochtones, et a été responsable de la section du ministère de l'Éducation consacrée à ce sujet. Il dirigera ensuite la section d'études ethnologiques du Musée de la culture péruvienne, puis il sera directeur de la Maison de la culture du Pérou.

En plus des dizaines de livres et d'articles sur l'ethnologie, les arts traditionnels et le folklore péruvien, Arguedas a laissé une œuvre littéraire qui a apporté de nouvelles clés à l'identité d'un Pérou en transformation.

 

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Julia Codesido : Peintre du mouvement pictural indigène

Artiste centrale de l'avant-garde esthétique et politique péruvienne du début des années 1920, elle a continué à être active jusqu'aux années 1970. Elle est née à Lima en 1883 et durant sa jeunesse, elle a voyagé et vécu en Europe. Ce furent des années d'apprentissage pour elle dans l’environnement culturel et artistique explosif de l'Europe au début du 20e siècle. De retour à Lima, elle fait partie de la première promotion de l'École nationale des Beaux-arts. À partir de 1920, elle étudie dans l'atelier de José Sabogal, où est créé le style indigène dont elle sera une des grandes représentantes.

Julia décède à Lima en 1979, à l'âge de 96 ans. Son héritage ne réside pas seulement dans ses gravures et ses peintures, mais aussi dans son travail d'enseignement et dans la manière dont elle a travaillé sa proposition esthétique tout au long de sa longue vie, en passant du figuratif indigène à l'abstraction avec un langage expressionniste.

 

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César Moro : Peintre et poète surréaliste

Son œuvre s'oppose aux tendances de son temps : face à la spécialisation, Moro est peintre, écrivain et poète ; face à l'académisme, Moro est un surréaliste anti-académique qui va tendre vers le décadentisme, le symbolisme, le cubisme et même l'abstraction géométrique ; confronté au canon culturel de Lima, Moro émigre au Mexique et en France et écrit en français.

Alfredo Quízpez Asín est né à Lima en 1903. En marge des académies, Alfredo signera ses œuvres, à la fois picturales et poétiques en tant que César Moro. En 1925, il s'installe à Paris et pendant huit ans, il va créer auprès des principaux représentants du surréalisme. À son retour au Pérou en 1935, il deviendra le plus important diffuseur du surréalisme en Amérique latine. Dans sa poésie, le ton de César Moro est unique, lyrique et humain, fantastique, super réel et époustouflant.

 

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José Portugal Catacora : Éducateur rural qui revendique la modernité andine

Né à Ácora sur les rives du lac Titicaca, José Portugal Catacora, enseignant rural, a entrepris l'une des expériences éducatives les plus réussies de l'histoire de l’éducation au Pérou ; une expérience qui lie formation et production, inspirée par le respect et la préservation des traditions locales, et la confiance dans l’éducation pour résoudre les problèmes de société.

 

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Rebeca Carrión Cachot : Archéologue. L'une des premières femmes scientifiques du Pérou

Née à Lima en 1907, fille du colonel Pedro José Carrión, héros de la guerre avec le Chili, et de Doña Isabel Cachot, soliste et compositrice, elle a étendu les recherches archéologiques de son professeur, Julio C. Tello, par une série de nouvelles découvertes. Disciple et collaboratrice permanente, jusqu'à la mort du professeur en 1947, Rebeca a également cherché à diffuser les connaissances historiques précolombiennes à travers la conservation et la recherche dans les musées.

Rebeca Carrión a été l'une des premières femmes à occuper une chaire universitaire au Pérou, ainsi que des postes de direction dans des musées. Elle a été incorporée dans de nombreuses sociétés scientifiques nationales et internationales et a reçu plusieurs prix et distinctions pour son travail au Pérou et à l'étranger.

 

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Jorge Basadre : Historien et historiographe du Pérou

Historien par excellence du Pérou moderne, l'héritage de Jorge Basadre est l'un des plus importants dans la construction de l’identité péruvienne contemporaine. Ses investigations historiques ont clairement dessiné l'environnement et le contexte de l'ensemble des relations qui ont produit ce qu’est le Pérou actuel. Son « Histoire de la République du Pérou [1821-1933] » continue d'être le document de base pour comprendre le passé du pays.

Jorge Alfredo Basadre Grohmann est né à Tacna en 1903, alors que ce territoire était encore sous domination chilienne. Au cours des années 1920, il mène diverses recherches archivistiques et documentaires sur le XIXe siècle, de sorte que se développe son intérêt pour la réalisation d'une historiographie complète de la première étape du Pérou indépendant. A partir de 1928, il est nommé professeur à l'université de San Marcos. Il sera également en charge de la reconstruction de la Bibliothèque nationale après l'incendie de 1943 et ministre de l'Éducation à plusieurs reprises.

 

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César Vallejo : Poète, narrateur et essayiste d'avant-garde

Avant-gardiste, innovant par nature, pionnier, inventeur pour le langage, César Vallejo est l'un des plus grands poètes de l'histoire de la poésie. Sans être attaché à aucun groupe, Vallejo ouvre toutes les portes par lesquelles la langue peut voyager.

César Abraham Vallejo Mendoza est né à Santiago de Chuco dans le nord du Pérou, en 1892. En 1917, il s'installe à Lima pour poursuivre des études universitaires qu'il n'achèvera pas. Après des déboires avec la justice, il publie « Trilce » en 1922, son premier recueil de poèmes d'avant-garde, qui n'est pas très bien accueilli. Il décide alors de s'embarquer pour l'Europe ; il ne reviendra plus au Pérou, mais il maintiendra un contact actif, notamment en collaborant pour Amauta et en tant que représentant de la cellule parisienne du Parti socialiste du Pérou fondé par Mariátegui. Il s'installe à Paris et à partir de 1927 commence sa relation avec la française Georgette Philippart qui sera sa partenaire permanente.

Il est impossible d'évaluer une œuvre aussi plurielle et intense que celle de Vallejo ; un travail humain et solidaire ; une œuvre universelle.

 

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María Wiesse : Poète et écrivaine, militante et féministe

María Jesús Isabel Wiesse Romero est née à Lima en 1894. Particulièrement active en tant que pionnière de la critique cinématographique au Pérou, elle incarne l'impact du cinéma dans la société du début du XXe siècle.

Critique de la culture contemporaine, elle se consacre non seulement au commentaire et à la diffusion du cinéma, mais aussi de la musique académique dont elle est une grande connaisseuse. Elle diffusa le travail des grands compositeurs tant sur les pages de la presse écrite qu'à la radio; pendant des années, elle a eu un programme de musique classique sur Radio Nacional. Elle a également écrit des romans et de nombreux articles pour Amauta, des textes souvent orientés vers la nécessaire reconnaissance de l'égalité des sexes.

 

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José Sabogal : Artiste et professeur. Chef du mouvement pictural indigène

Son nom est un symbole indéniable dans l'histoire de l'art moderne péruvien. Grâce à lui et à sa participation au projet naissant de l'École nationale des Beaux-Arts, le Pérou a contribué au dialogue des avant-gardes du début du XXe siècle, en particulier grâce au style indigène qu’il a créé et qui se reflète dans les pages d'Amauta et de la maison d’édition Minerva.

José Arnaldo Sabogal Diéguez est né en 1888 à Cajabamba près de Cajamarca. À 20 ans, il a voyagé en Europe (Italie, France, Espagne) et en Afrique du Nord. Entre 1910 et 1913, il étudie la peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Buenos Aires, et en 1920, il ouvre son atelier de peinture dans la nouvelle École des Beaux-Arts de Lima. Dans cet atelier naîtra une perspective picturale centrée sur les Andes et ses premiers colons séparés du canon occidental, qui prendrait bientôt le nom de « indigénisme » (mouvement pictural indigène) et rejoindrait le dialogue global des avant-gardes esthétiques.

En 1932, alors que son œuvre picturale est à son sommet, Sabogal prend la direction de l'École Beaux-Arts et entreprend une transformation radicale. Il déclare l'indépendance de l'art péruvien vis-à-vis du canon occidental.

 

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Rosa Arciniega : Écrivaine, aventurière, aviatrice, activiste

L'œuvre littéraire et historique de Rosa Arciniega est surprenante, avec des caractéristiques très particulières, bien propres, à l’image de la personnalité de cette créatrice exceptionnelle. Elle a écrit des romans qui prédisaient de nombreuses formes de science-fiction plus tardives, mais qui ont été générés à partir d'une pensée progressiste et transformatrice.

Rosa Arciniega est née à Lima en 1909 et a voyagé sans relâche dès son plus jeune âge. Elle s'installe en Espagne entre 1928 et 1936, et y publie ses premières œuvres de fiction. Rosa alterne écriture et aventure : elle est aviatrice au Pérou et en Espagne, participant même à l’École d'aviation de Valence. Elle meurt à Buenos Aires en 1999.

 

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Miguelina Acosta Cárdenas : Avocate, enseignante et militante féministe

Fille d'un riche exploitant de caoutchouc, Miguelina Acosta Cárdenas est née à Loreto en 1887. Très jeune, elle a voyagé en Europe, ce qui l'a mise en contact avec l'environnement progressiste du début du XXe siècle. Son engagement pour l'enseignement et le développement a ensuite commencé avec la fondation à Yurimaguas d'une école pour jeunes femmes, la première expérience de formation initiale au Pérou.

Miguelina a été la première femme à obtenir un diplôme d'avocate de l'Université de San Marcos, en 1920. Elle a obtenu une licence de la Faculté de jurisprudence avec la thèse « Notre institution du mariage abaisse le statut juridique et social des femmes », un titre qui montre une vision vraiment révolutionnaire de l'égalité des sexes. Plus tard, elle obtiendra un doctorat avec une autre thèse radicale dans le même sens : « Les réformes nécessaires du Code civil commun péruvien visant à rendre effective l'égalité civile et juridique des hommes et des femmes ».

En 1924, Miguelina a participé à la Conférence panaméricaine des femmes à Lima, elle était alors membre de la version péruvienne de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, et s'est consacrée à enseigner aux femmes dans les écoles de formation des travailleurs, convaincue que l'éducation était l'instrument pour parvenir à une société plus équitable. Dans le domaine de l'éducation, son travail n'était pas seulement l'enseignement, mais allait aussi au niveau de l'analyse et de la théorie de l'éducation, concluant qu'il était nécessaire de préconiser que l'instruction soit laïque et rationaliste.

 

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Raúl Porras Barrenechea : Historien, chercheur, juriste et diplomate de San Marcos

Né à Pisco en 1897, Raúl Porras Barrenechea était historien, critique littéraire, diplomate et fonctionnaire, écrivain prolifique, mais surtout enseignant. Son héritage est si vaste que l'Université de San Marcos a fondé autour de lui un Centre d'Etudes et de Recherches Péruviennes, un Institut qui porte désormais son nom.

Il a laissé derrière lui un travail immense et polythématique. Parmi les plus importantes publications, on retrouve une attention toute particulière portée aux chroniques de la conquête et de la colonisation du Pérou. Il n’a jamais cessé son travail d’historien même durant ses différents postes au ministère des Affaires étrangères dont celui de ministre et d’ambassadeur en Espagne.

 

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Magda Portal : Poète, écrivaine et activiste politique

"Emblème féminin de la poésie sociale au Pérou contemporain", c’est par ces mots que César Toro commence l'entrée de Magda Portal dans son dictionnaire général des lettres péruviennes. Auteur de poésie avant-gardiste, elle était aussi une infatigable militante sociale qui a apporté ses idées et son engagement envers les revendications sociales dans le débat politique.

María Magdalena Julia del Portal Moreno est née à Barranco, Lima, en 1903, presque au bord de la mer, élément qui habitera constamment sa poésie. Au milieu des années 1920, elle entre en contact avec le cercle Mariátegui. Elle contribuerait fréquemment aux pages d'Amauta. En 1926, la persécution du président Leguía pousse Magda à l’exil d'abord à Cuba et plus tard au Mexique. Son activité politique l'a menée au féminisme ; elle a été la pionnière de la lutte pour le suffrage des femmes à une époque où même certains intellectuels progressistes ne semblaient pas sûrs de son importance.

 

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José Carlos Mariátegui : Premier théoricien latino-américain du socialisme scientifique

En plus d'être écrivain, José Carlos Mariátegui était chercheur et penseur politique dont l’effort systématique était de transformer la réalité sociale en une réalité de justice et d'égalité. Les outils avec lesquels il a réalisé un tel travail en si peu de temps - il est décédé à 35 ans - étaient principalement le magazine Amauta, la maison d'édition Minerva et le Parti socialiste du Pérou.

Né à Moquegua en 1894, dans une famille humble, il s'est formé de manière autodidacte. Se rapprochant du journalisme et du socialisme : il deviendra le premier grand théoricien marxiste latino-américain. Il sera par exemple le premier à conceptualiser la question indigène comme un problème continental.

Bien que son travail journalistique et d'essai dans les médias soit vaste, il n'a publié que deux livres : « La scène contemporaine » et « Les sept essais classiques sur l'interprétation de la réalité péruvienne », un livre fondamental dont la lecture est obligatoire pour tous ceux qui veulent connaître en profondeur le Pérou.

 

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Víctor Raúl Haya de la Torre : Politicien, écrivain et militant socialiste

La figure de cet homme politique important, né à Trujillo en 1895, continue d'exercer son influence dans la sphère publique du Pérou. Il y a 100 ans, Haya de la Torre dirigeait les étudiants universitaires du Pérou, et ce, à partir de la conscience acquise après avoir observé les conditions d'exploitation dans lesquelles vivaient la majorité des paysans et des travailleurs du pays. Il s'est vigoureusement opposé au président Augusto Leguía et a été exilé en 1923, à l'âge de 28 ans, un exil qui le conduit au Mexique.

De retour au Pérou, en 1930, il refonde l'APRA (Alliance populaire révolutionnaire américaine) sous le nom de Parti Aprista péruvien. Haya décède en 1979 sans avoir triomphé dans ses courses présidentielles au Pérou et sans pouvoir assister au triomphe de l'APRA avec Alan García en 1985.

 

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Angélica Palma : Écrivaine et journaliste. Précurseure du féminisme.

Née à Lima en 1878, Angélica Palma est l'écrivaine emblématique du passage entre le XIXe siècle littéraire et les enjeux de l’actualité d’un début de XXe siècle très agité. Fille aînée de Ricardo Palma, elle est également la première philologue à se consacrer à l'étude de l'œuvre de son père et à sa diffusion au Pérou ainsi qu’au-delà de ses frontières.

En 1918, ses premiers romans paraissent en Espagne et au Pérou, certains signés sous un pseudonyme. Il s'agissait de récits romantiques et traditionnels, dans le style moderniste. Les années 1920 verront la publication de romans plus matures qui lui permettront d'être reconnu comme avec « Por senda propia » publié en 1921. Dans nombre de ses romans, les femmes montrent une conscience de leur position subalterne devant les hommes et se développent comme des personnages qui ressentent l'attitude vindicative d'une pensée féministe qui commençait à émerger. Elle décède à Rosario, en Argentine, en 1935, à l’âge de 56 ans.

 

 

Une liste de 20 intellectuels péruviens provenant d’une sélection réalisée à l’occasion du Bicentenaire de l’indépendance du Pérou en 2021.

 

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