En 2019, la mine de charbon d’Ombilin, à Sumatra, a rejoint les huit premiers sites indonésiens inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Zoom sur la déclinaison, en Indonésie, de cette liste mondiale de sites remarquables.
Patrimoine mondial : qu’est-ce que c’est ? à quoi ça sert ?
Créée en 1972 par les Nations Unies, la Convention du patrimoine mondial reconnaît la nécessité de préserver l’équilibre entre l’homme et la nature. Elle porte à la fois sur des sites naturels et sur des sites culturels. C’est bien la notion de patrimoine qui est mise en valeur : les sites inscrits sont le fruit d’un héritage, à préserver pour les générations futures.
L’Indonésie a rejoint cette Convention en 1989. Depuis cette date, les sites indonésiens inscrits à la Liste du patrimoine mondial peuvent prétendre au Fonds du patrimoine mondial pour leur protection et leur promotion. Ce fonds représente environ 4 millions de dollars chaque année dans le monde.
Les sites indonésiens inscrits à la liste du patrimoine mondial
Dès 1991, deux sites culturels majeurs d’Indonésie ont été inscrits : le temple bouddhique de Borobudur et le temple hindouiste de Prambanan, tous deux situés près de Yogyakarta dans le centre de Java, et qui ne sont plus à présenter.
1. Le temple de Borobudur
2. Le temple de Prambanan
Cette année 1991, deux parcs nationaux ont également été reconnus au titre des sites naturels : le Parc national de Komodo, sur les îles du même nom, connu pour ses dragons, et le Parc national de Ujung Kulon, au sud-ouest de Java, connu pour abriter les derniers spécimens du Rhinocéros de Java, et qui comprend la réserve naturelle du Krakatoa.
3. Le Parc national de Komodo
4. Le Parc national de Ujung Kulon
En 1996, le site des premiers hommes de Sangiran a rejoint la liste, au titre des sites culturels. Situé à 15 km de la ville de Solo, au centre de Java, ce site a été révélé par des fouilles archéologiques menées entre 1936 et 1941, qui ont mis au grand jour cinquante fossiles d'hominidés, soit la moitié des fossiles connus aujourd'hui dans le monde. C’est ainsi un site clé pour comprendre l’évolution de l’homme depuis 1.5 millions d’années.
5. Le Site des premiers hommes de Sangiran
En 1999, le Parc national de Lorentz, en Papouasie, a été le troisième site naturel reconnu en Indonésie. Sa superficie de plus de 2 millions d ‘hectares en fait la plus vaste aire protégée d'Asie du Sud-Est. « Son gradient mer-montagne est unique au monde – depuis les neiges éternelles jusqu'à un environnement tropical marin, y compris de grandes étendues de basses terres humides. Située au point de collision de deux plaques continentales, cette zone possède une géologie complexe avec une formation montagneuse en cours et une importante sculpture due à la glaciation. La zone contient aussi des sites fossilifères qui témoignent de l'évolution de la vie en Nouvelle-Guinée, ainsi que d'un haut niveau d'endémisme et du plus haut niveau de biodiversité de la région », décrit l’UNESCO.
6. Le Parc national de Lorentz
Inscrites en 2004 au titre des sites naturels, les forêts tropicales ombrophiles de Sumatra sont, depuis 2011, considérées comme « en péril ». Incluses dans 3 parcs nationaux, ces forêts abritent de nombreuses espèces menacées, notamment le très médiatisé orang-outan. Elles sont fortement menacées par l’activité humaine ; infrastructures routières, déboisement, pratiques agricoles. Un fonds d’intervention d’urgence leur est dédié.
7. Les forêts tropicales de Sumatra
2012 a vu s’inscrire au titre des sites culturels l’un des paysages les plus emblématiques d’Indonésie : le paysage de la province de Bali : « le système des subak en tant que manifestation de la philosophie du Tri Hita Karana ». Il s’agit des rizières en terrasses et des temples d’eau qui illustrent la gestion coopérative de l’eau depuis le IXe siècle. « Le concept philosophique de Tri Hita Karana vise à une relation harmonieuse entre les domaines de l’esprit, du monde humain et de la nature. Le système subak recouvre des pratiques agricoles démocratiques et égalitaires qui ont permis aux habitants de Bali de devenir les plus efficaces producteurs de riz de tout l’archipel, malgré la pression d’une grande densité de population. »
8. Le paysage de la province de Bali
Enfin, le dernier site inscrit est donc la mine de charbon d’Ombilin à Sawahlunto, à Sumatra. Créée par le gouvernement des Indes orientales néerlandaises, cette mine était dédiée à l’extraction, au traitement puis à l’exportation d’un charbon de grande qualité. La main d’œuvre était recrutée au sein de la population locale Minangkabau, et complétée par les travailleurs contractuels javanais et chinois, ainsi que par des condamnés aux travaux forcés provenant de zones contrôlées par les Néerlandais. L’inscription de ce site industriel vaut reconnaissance de « l’impact profond des changements dans les rapports sociaux de production imposés par les puissances coloniales européennes dans leurs colonies, qui ont apporté les ressources matérielles et humaines et ont soutenu l’industrialisation mondiale de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle ».
9. La mine de charbon d’Ombilin
L’inscription de ces sites au patrimoine mondial n’est pas définitive : chacun d’entre eux peut la perdre, s’ils ne sont pas entretenus, voire dégradés, et que les critères de sélection ne sont plus observables.
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