Depuis son arrivée en 2011 en Indonésie, Baldwin a toujours eu l’envie de développer un projet avec son épouse Sury. L’Asie n’est pas une découverte pour lui, il a quitté la France depuis 14 ans pour travailler dans le commerce des vins et spiritueux tout d’abord en Chine puis au Vietnam et en Indonésie. Ses nombreux déplacements dans l’archipel lui font découvrir la richesse du domaine agricole indonésien et en particulier le cacao. Il en fera son nouveau métier.
Un nouveau métier et une nouvelle passion : le chocolat
Baldwin n’aurait jamais pensé que sa formation viticole et ses compétences commerciales le porteraient un jour à développer sa propre marque de chocolat. Développer les vins et les spiritueux en Indonésie n’est pas chose facile, l’idée de développer un projet commun avec son épouse se dessine depuis son arrivée en 2011 : « S’orienter sur un produit local a du sens » nous explique Baldwin. « L’Indonésie est le troisième producteur mondial de cacao après la Côte d’Ivoire et le Ghana. Mes voyages à travers l’archipel et des rencontres m’ont permis de découvrir ce produit». Le chocolat produit en Indonésie est destiné aux grands groupes industriels de l’agro-alimentaire. Fort de ce constat, Baldwin et Sury décident de s’orienter sur la fabrication d’un chocolat de qualité. « Il y a actuellement sur le marché indonésien une dizaine de fabricants, il y a donc une place pour nous». Baldwin se documente, visite les plantations de cacao, établit une carte des meilleurs cacaos, discute avec les fermiers, les forme et passe des contrats avec eux. Un cahier des charges bien précis a été mis en place, une petite équipe travaille sur place aux contrôles de la qualité des fèves et continue d’apporter un support aux paysans.
Le cacao un produit fragile
Le cacaotier se développe uniquement sous les tropiques : « en Indonésie, on peut donc en produire quasiment partout ». La Sulawesi produit 75% du cacao indonésien, suivie par Sumatra nord et Java est. De la petite fleur qui apparaît sur l’arbre naitra une cabosse 6 mois plus tard. On fait deux récoltes par an. En Sulawesi par exemple, les fèves récoltées sont vendues directement aux collecteurs qui les sèchent avant qu’elles ne partent chez les industriels pour être transformées en poudre de cacao. Le produit ne peut attendre, il doit être séché dans les 12 h qui suivent la récolte.
Dans son projet, l’éthique a une part importante, apporter un plus aux producteurs est important pour Baldwin. Avec eux, il a mis en place un système de fermentation, phase essentielle qui permet aux arômes de se développer. Les fèves sont ensuite séchées au soleil « c’est le meilleur séchage » avant d’être acheminées à Jakarta. Vendre un produit fermenté permet à ces petits producteurs de gagner environ 40.000 rp/kilo au lieu de 4.000 rp /kilo si les fèves sont vendues directement après la récolte. La majorité des plantations de cacao sont de petite taille, en moyenne 1 hectare et sont détenues par des paysans. Un hectare produit entre 500 kilos et une 1 tonne de fèves par an.
Un atelier de transformation à Jakarta
C’est sur Jalan Fatmawati au sud de Jakarta que Baldwin et Sury ont trouvé l’endroit idéal pour développer leurs produits. Depuis deux ans, ils y développent leur production. Il a fallu faire venir des machines d’Europe, faire preuve d’ingéniosité, former le personnel, mettre en place des normes d’hygiène. « Cela a pris du temps, beaucoup d’énergie, mais nous avons aujourd’hui une petite équipe bien formée et qui fonctionne bien. Nous travaillons principalement avec des producteurs installés sur les hauteurs du nord de Sumatra et sud de l’île ».
Jika et si….
Jika est le nom de ce produit. Baldwin nous explique : « Il fallait trouver un nom en lien avec l’Indonésie, qui se prononce facilement, court, et qui ne soit pas déjà utilisé. J’étais à Lampung, devant moi il y avait un poème sur une affiche où le mot Jika revenait souvent. Jika veut dire SI en Indonésien, cela correspond tout-à-fait à notre histoire, si… ».
Même si pour la production le couple travaille ensemble, les tâches sont réparties au sein de leur collaboration : Sury est en charge du packaging et du marketing et Baldwin du développement commercial et des relations avec les producteurs.
Des marchés s’ouvrent pour le chocolat indonésien, Jika est vendu en Indonésie et le sera très bientôt sur le marché japonais et français. Développer un chocolat par origine fait aussi partie des ambitions de la petite société « car chaque terroir présente des saveurs particulières » tout comme obtenir la certification Rainforest synonyme de chocolat éthique. On peut l’affirmer, le chocolat est devenu la passion de Baldwin.
On trouve les chocolats JIKA sur le site en ligne de la société, au Levant boulangerie ou sur la plateforme en ligne Luxofood et dans de nombreux supermarchés Ranch Market, Kem Chicks...