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Le trésor enfoui de l’Empire byzantin

trésor empire byzantintrésor empire byzantin
Écrit par Aude Ferreira
Publié le 13 mai 2020

Istanbul compte parmi les villes auxquelles on prête nombre de secrets d’histoires. Parmi les mythes qui nourrissent son âme, subsiste celui du trésor enfoui de l’Empire byzantin.

Dans un article précédent, il avait déjà été mentionné qu’Istanbul serait pavé(e) d’or, et cela semble imaginable, en raison des nombreuses poussières d’or évaporées à travers la ville par ses canalisations et majoritairement concentrées autour du Grand Bazar.

L’Empire byzantin renommé pour sa fortune continue encore aujourd’hui de faire vivre sa légende. En effet, une théorie est envisagée selon laquelle, lors de la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453 (Mehmet II le Conquérant), l’Empereur Constantin XI aurait tenté de s’échapper avec tout son or par bateau, mais le malheureux aurait coulé entraînant son trésor avec lui au fond de la Corne d’Or (Haliç), qui depuis porte bien son nom.

trésor de l'empire byzantin

 

Mehmet II trésor
Représentation de Mehmet II

 

trésor de Byzance

 

Les historiens avancent cependant plusieurs hypothèses quant aux circonstances qui entourent la mort de l’Empereur byzantin. Selon l’historien Doukas, Constantin XI après avoir courageusement combattu pour sa survie et celle de la cité aurait été décapité et sa tête rapportée à Mehmet le Conquérant.

Une autre hypothèse envisage même que l’Empereur Constantin ne serait pas mort durant la bataille et aurait réussi à s’enfuir par la mer avec ses pièces d’or.

Le mythe a été ravivé par nos contemporains notamment dans les années 80 lors d’une campagne de grand nettoyage de la Corne d’Or menée de front par le maire de l’époque, Bedrettin Dalan. L’eau ayant été polluée par les innombrables déchets des entreprises et bâtiments construits en masse aux alentours, il était devenu alors très difficile d’y respirer tant les odeurs étaient nauséabondes et l’eau croupie par les saletés. La tâche s’est avérée coûteuse en temps et en procès. Pour parvenir à nettoyer dans de telles proportions, une entreprise japonaise aurait proposé ses services et technologies afin de purger cette partie du Bosphore à la condition seulement que les les effets retrouvés dans l’eau lui appartiendrait. La rumeur disait alors que les Japonais, conscients de pouvoir trouver le fameux trésor, ont tenté par ce moyen détourné de se l’approprier. Toutefois aucune entreprise japonaise n’a participé au grand nettoyage et la commune d’Istanbul a finalement réussi, sur plusieurs années, à purger une partie de la Corne d’Or.

Une découverte inattendue en 2004 a su encore raviver les espoirs de légendes. La construction d’un tunnel ferroviaire sous le Bosphore (Marmaray) a alors laissé apparaître un port gigantesque datant de l’époque byzantine avec une flotte de 37 épaves de grands navires. Malheureusement, les considérations politiques quant à l’avancement des travaux du tunnel n’ont laissé que très peu de temps aux chercheurs et archéologues pour poursuivre leurs efforts et mener à bien leurs recherches sur une telle superficie (10 terrains de foot en deux mois). Au terme de ce délai, aucun or n’avait été retrouvé mais bien d’autres trésors historiques ont pu être révélés. Le béton a cependant recouvert les fouilles pour définitivement clore cette partie de l’histoire. Sur cette magnifique découverte, un reportage d’Arte est disponible en ligne « Le port englouti de Constantinople ».

En 2013, la légende fut à son tour ressuscitée par une enquête policière. Toujours dans le quartier d’Haliç (Corne d’Or), quatre hommes furent interpellés pour avoir participé à la revente de 50 tonnes d’or. Ces derniers auraient creusé un tunnel dans un atelier de papier, donnant accès à une citerne byzantine. Les pièces d’or auraient été fondues et moulées en lingots afin d’en faciliter la transaction. Plusieurs témoignages attestent de recherches nocturnes et de rencontres illicites. Les individus furent condamnés pour atteinte à un site historique mais l’or n’a jamais été retrouvé.

citerne Byzance

Le chiffre de 50 tonnes apparaît toutefois fantasque car parmi les écrits historiques (Doukas et Laonicus Chalcondyles), l’Empire byzantin ne possédait pas une telle fortune. Lors du siège par les Ottomans de la ville de Constantinople en 1453, siège qui dura près d’un mois, un ingénieur hongrois dénommé Urbain (Orban) occupa un rôle essentiel dans la victoire ottomane. Spécialisé en artilleries lourdes, il proposa initialement son aide à l’Empereur Constantin. Mais l’ingénieur préféra in fine aider Mehmet II, lequel lui assurait un salaire considérable en comparaison du salaire proposé par Constantin XI. Urbain construisit alors un canon si énorme qu’il fallut 60 bœufs pour le transporter jusqu’au champ de bataille. Malheureusement, l’ingénieur ne put profiter de son butin, son énorme canon ayant explosé lors de la bataille alors qu’il le manipulait.

Autre anedocte historique, l’Empereur Constantin aurait envoyé un émissaire auprès de Mehmet II en vue de négocier la fin du siège. Ce dernier aurait réclamé 100.000 pièces d’or, ce qui représentait à l’époque environ 410kg d’or (1 pièce équivalant à 4,12gr), soit bien en deçà des 50 tonnes soi-disant retrouvées. L’Empereur Byzantin fut cependant incapable de répondre favorablement à cette requête et cela lui coûta la ville de Constantinople ainsi que sa tête... Sur cette partie de l’histoire, une mini-série est disponible sur Netflix (The rise of the Ottoman Empire - v. article le succès des séries turques).

trésor empire byzantin

 

Pour autant, les doutes continuent de subsister quant à l’existence ou non d’un tel trésor. Quoi qu’il en soit, l’imaginaire contribue à la magie d’Istanbul et peut-être qu’un jour, la vérité sera enfin révélée.

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