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Premiers pas d’un Istanbuliote en Bretagne : entre découvertes et solidarité

Cihan Goktas, jeune turc Istanbuliote, découvre la Bretagne à travers son volontariat à Saint-Brieuc, une expérience marquée par la convivialité, les paysages uniques et l’engagement social local.

Port du Légué en Bretagne - Photo crédit Cihan GoktasPort du Légué en Bretagne - Photo crédit Cihan Goktas
Écrit par Sarah Goldenberg
Publié le 14 novembre 2024, mis à jour le 17 novembre 2024

Rencontre avec Cihan : un jeune Istanbuliote passionné de France et engagé en Bretagne

 

Cihan, chaleureux et avide de connaissances, incarne une curiosité insatiable pour le monde qui l’entoure. Actif dans la communauté francophone d’Istanbul, il a appris le français de manière autodidacte et a approfondi ses connaissances avec l’Institut français. Son amour pour la France est palpable. Son premier récit de volontariat en Bretagne témoigne de son enthousiasme et de son ouverture d’esprit, des qualités que j’ai eu le plaisir de découvrir et que je tiens à partager pour notre édition du petitjournal.com Istanbul. Je le remercie chaleureusement de partager son expérience avec nous et ainsi inspirer notre communauté. 

 

Les premiers instants d’un Istanbuliote en Bretagne

 

Tout a commencé par ma candidature à des postes de volontariat. En fait, il est sûr que je me souviens encore des premiers moments que j’ai vécus en France. Ces derniers, qui révélaient certainement mon désir d’expérimenter de nouvelles choses dans la vie, étaient tissés à mon précieux Lyon. Pour moi, cette ville témoignait d’une beauté irréprochable en ce qui concerne ses rivières si bellement situées qu’en se baladant même pendant une petite minute près du Vieux Lyon - l’un des quartiers les plus magiques d’ici-, vous aurez l’impression de faire partie de l’histoire aussi réellement que possible. C’était grâce à ces moments que la volonté de revenir en France m’était venue plusieurs fois. 

 

A priori, je n’avais aucune image de Bretagne. D’accord, peut-être une. Pour vous parler d’une histoire assez humiliante, je vais brièvement mentionner une petite circonstance que je venais de vivre à Lyon avec un ami breton. Pendant toutes les conversations qu’on a eues avec Maximilien –il s’appelait ainsi-, il nous parlait parfois de la maison de ses parents située en Bretagne. Malheureusement, étant donné que nous avons appris le français de l’anglais, on n’était pas au courant que cette région dont Maximilien parlait, elle ne se référait pas au pays Great Britain mais plutôt à une région de la France... Ce qui est le côté le plus bizarre de cette incompréhension, c’était que nous ne nous en rendions compte qu’à la fin de notre séjour à Lyon. 

 

Revenons à nos moutons. Quand notre ami nous avait montré une photo de sa maison en Bretagne, j' étais impressionné. Cette maison, située au cœur de la nature, une caractéristique générale des villes européennes qui est pour autant rare à trouver à Istanbul, m’a donné l’envie de m’y téléporter afin de pouvoir apprécier un livre en toute tranquillité. En effet, il y avait un certain mélange entre la nature et la force des humains, dont témoignait l’architecture, qui m’avait pris par une surprise totale. Ce qui m’a également paru unique au sein de l’image poignante de la maison Bretonne, c’était que les touches humaines dans les bâtiments, elles avaient l’air de ne pas être encore perdues. Assurément, il m’avait manqué, le pouvoir artistique des humains dans les bâtiments. Par ailleurs, la plupart des quartiers d’Istanbul n’y rendaient pas autant justice. 

 

Enfin, j’ai fait mon premier pas à Saint-Brieuc, une ville bretonne qui sera ma maison pendant 9 mois. Par la suite, étant accueilli par ma tutrice et par mes colocataires à la gare, je me suis senti que je n’étais plus seule. Même durant le trajet en voiture, alors que ma tutrice nous ramenait chez nous depuis la gare, j’ai fortement éprouvé que j’avais pris une bonne décision d’effectuer un volontariat dans cette ville, dont les maisons historiques peuvent encore résister à la mondialisation, du moins d’après ce que j’ai pu apercevoir en traversant le centre-ville en voiture. 

 

Effectivement, lorsqu’on arrive dans une ville étrangère, qu’elle soit dans un pays étranger ou non, il est évident qu’il faut régler de nombreuses formalités administratives. Et malheureusement, cela fait partie de la vie d’expatrié. Mais quant à l’étrangeté de tout ce qui peut se passer aux premiers moments de notre arrivée, je ne crois pas qu’on y inclue des rares exemples de convivialité. Quand je me suis trouvé pour la première fois à Europ’Armor, la collectivité liée au département des Côtes-d'Armor où je suis un volontaire, la quantité de personnes s'investissant dans des actions humanitaires m’avait totalement étonnée. 

 

Concernant même les attitudes et les caractéristiques concrètes de mes collègues pour aider les personnes en précarité, pour promouvoir tout de même le multiculturalisme en mettant en avant des impacts positifs qu’il favorise –la solidarité dans une communauté, la sérénité d’esprit chez les individus, un nombre illimité de lieux où des citoyens peuvent échanger en convivialité-, il m’était assez surprenant qu’une ville si petite puisse abriter autant d’initiatives sociales. 

 

En conséquence, je suis content d’être arrivé au point où je peux apprécier les dynamiques sociales dans des communautés qui diffèrent évidemment d’une ville à l’autre, et les mettre en perspective quand il est pertinent de faire ainsi. Que ce soit en mangeant des crêpes au marché de Saint-Brieuc (les comparant avec celles cuisinées par ma mère à Istanbul, songeant en même temps à l’origine des crêpes), ou en contemplant la mer près du port du Légué (franchement, ne pouvant pas la contempler puisqu’elle n’est souvent pas là à cause des marées), je prévois d’écrire mes réflexions de cette année de bénévolat telles quelles. 

 

À la prochaine !

 

GOKTAS Cihan 


 

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