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Quand écrivains et photographes se retrouvaient à ConstantIstanbul : l’Hippodrome

l’Hippodrome Istanbull’Hippodrome Istanbul
L’Hippodrome (Atmeïdan) / Photographes Sebah & Joaillier (circa 1870)
Écrit par Jacques Périn
Publié le 1 février 2023, mis à jour le 1 mars 2023

Très nombreux sont les ouvrages qui subliment les splendeurs d’Istanbul et notre propos n’est pas d’ajouter à la déjà longue liste, des textes supplémentaires qui ne pourraient être que redondants. Alors pourquoi ces articles, puisque tout semble avoir été dit, écrit et montré ?

En fait, ce que nous avons choisi de réaliser dans ce travail est la mise en parallèle des écrits de différents auteurs ayant séjourné ou visité Istanbul avec les photographies des lieux décrits par ces derniers.

Pour ce, nous avons puisé dans les nombreux ouvrages dont nous ont gratifié les "écrivains-voyageurs" du XIXème siècle, en nous efforçant d’en extraire les lignes répondant à notre objectif de mise en correspondance la plus précise entre texte et image.

Certes, nous aurions pu nous contenter d’un seul auteur par description, tout comme nous aurions pu ne sélectionner qu’un seul artiste par photographie, mais il nous a semblé plus honnête et surtout plus objectif de laisser le plus grand nombre s’exprimer afin de montrer l’éventail le plus vaste possible des différentes sensibilités tant littéraires qu’iconographiques. Et même si certains auteurs ne sont pas des maîtres de l’écriture, leur vision et la manière dont elle est exprimée n’en n’est pas moins intéressante, voire attendrissante.         

Tous les textes et toutes les images n’y sont pas, loin de là, mais la sélection drastique à laquelle nous nous sommes attachés a été réalisée avec la volonté de retranscrire ce que chaque auteur ou photographe a voulu exprimer au plus près de sa sensibilité.

 

hyppodrome Constantinople

 

L’Atmeïdan, qui s’étend derrière les murs du sérail, est l’ancien hippodrome .... C’est une vaste place, bordée d’un côté par la muraille extérieure de la mosquée du sultan Achmet, percée de baies grillées, et sur les autres faces par des ruines ou des bâtiments incohérents; dans l’axe de la place s’élèvent l’obélisque de Théodose, la colonne Serpentine et la Pyramide murée, faibles vestiges des magnificences dont rayonnait autrefois cette enceinte splendide. Théophile Gautier

 

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Les obélisques / Photographes Abdullah frères (circa 1870)

 

Cette place est oblongue et présente toujours son ancienne forme d’hippodrome, ainsi que les deux obélisques autour desquels tournaient les chars au temps de la lutte byzantine des verts et des bleus. L’obélisque le mieux conservé, dont le granit rose est couvert d’hiéroglyphes encore distincts, est supporté par un piédestal de marbre blanc entouré de bas-reliefs qui représentent des empereurs grecs entourés de leur cour, des combats et des cérémonies. Ils ne sont pas d’une fort belle exécution; mais leur existence prouve que les Turcs ne sont pas aussi ennemis des sculptures que nous le supposons en Europe.

Au milieu de la place se trouve une singulière colonne composée de trois serpents enlacés, laquelle, dit- on, servait autrefois de trépied dans le temple de Delphes. Gérard de Nerval

 

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L’hyppodrome / Photographe non identifié (circa 1860)

 

L’obélisque de Théodose est le mieux conservé des trois monuments restés debout dans l’Hippodrome. Il consiste en un monolithe de granit rose de Syène de soixante pieds de hauteur, à peu près de six de large, qui va s’amincissant jusqu’au pyramidion.
Le monolithe ne porte pas directement sur son piédestal, dont il est séparé par quatre dés de bronze. Théophile Gautier

 

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L’obélisque de Théodose / Photographes Sebah & Joaillier (circa 1870)

 

Le socle de marbre est revêtu de bas-reliefs assez barbares et assez frustres, qui ne laissent que difficilement deviner les sujets qu’ils représentent, - des triomphes ou des divinisations de Théodose et de sa famille. - La roideur des attitudes le mauvais dessin et le manque d’expression des figures, l’entassement des personnages sans plan ni perspective, caractérisent une époque de décadence. Théophile Gautier

 

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Piédestal de l’obélisque / Photographie attribuée à P. Sebah (circa 1860)

 

Non loin de l’obélisque se tortille la colonne Serpentine faite de trois serpents enroulés et nattés, montant en spirale comme les cannelures d’une colonne salomonique. Les trois têtes crêtées d’argent des serpents qui formaient chapiteau ont disparu.
Une tradition veut que Mahomet II, passant à cheval sur l’Hippodrome, les ait abattues d’un coup de masse d’armes ou de damas, par une de ces prouesses de vigueur familières aux sultans; selon d’autres, il n’a tranché qu’une seule des trois têtes, la seconde et la troisième auraient été brisées seulement pour la valeur du bronze... Théophile Gautier

 

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La colonne serpentine / Photographes Sebah & Joaillier (circa 1870)

 

Cette colonne, élevée de neuf pieds environ hors de la terre, mais dont la base est enfouie, semble un peu grêle d’aspect au milieu de ce vaste espace. On lui attribue une noble origine. D’après les antiquaires, ces serpents entrelacés soutenaient, dans le temple de Delphes, le trépied d’or voué par la Grèce reconnaissante à Phoebus-Apollon, dieu sauveur, après la bataille de Platée, gagnée sur Xerxès. Constantin fit, dit-on, transporter la colonne Serpentine de Delphes à sa nouvelle ville. Théophile Gautier

 

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La colonne serpentine / Photographie attribuée à P. Sebah (circa 1860)

 

Quant à la Pyramide murée de Constantin Porphyrogénète, qu’on mettait à côté des sept merveilles du monde ..... n’est plus qu’un noyau de maçonnerie, qu’un informe amas de pierres effritées par la pluie, dévorées par le soleil, pleines de poussière et de toiles d’araignées, fendillées de lézardes, menaçant ruine de tous côtés. Théophile Gautier

 

La colonne murée – Photographes Gülmez frères – circa 1880
La colonne murée / Photographes Gülmez frères (circa 1880)

 

Au nombre des monuments de l’antiquité qui subsistent encore à Constantinople, un des plus remarquables sans contredit, et qui a survécu aux injures des éléments et au passage destructeur des années, est l’Hippodrome, où l’on célébrait les jeux publics... César Virmercati

 

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Les obélisques / Photographe non identifié (circa 1870)

 

 

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