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Séisme en Turquie : une semaine d’épreuves et de chaos sans fin

séisme turquie 2023séisme turquie 2023
Caricature du dessinateur grec Ilias Makris (pour @Kathimerini_gr)
Écrit par Albane Akyüz
Publié le 12 février 2023, mis à jour le 14 février 2023

Il y a tout juste une semaine la terre tremblait avec une violence exceptionnelle dans 10 provinces de Turquie*, affectant directement 13,5 millions de personnes sur une zone de 110.000 km 2. Si le bilan provisoire fait état de plus de 30.000 morts, plus de 80.000 blessés, et près de 7.500 bâtiments effondrés, celui-ci ne cesse de s’aggraver d’heure en heure ; des spécialistes parlent d’un bilan final qui pourrait dépasser les 150.000 morts. Et le nord de la Syrie**, également très fortement secoué par le séisme, va bien sûr alourdir encore ce terrible bilan.

 

Le deuil national en Turquie se termine officiellement ce lundi matin, mais le peuple restera déchiré. Chacun connaît une personne touchée directement ou indirectement par la tragédie. Chacun se sent concerné, chacun a suivi avec effroi les bulletins d’informations.

J’aimerais évoquer ici plus particulièrement le cas du Hatay, mon mari étant originaire d’Iskenderun et d’Antakya (Antioche). Pour nous, chaque seconde de cette semaine est apparue comme une éternité, s’accompagnant d’une suite d’incompréhension, d’horreur, de nouvelles morbides. Quelques jours pendant lesquels plus rien d’autre n’a compté pour nous, à part retrouver nos survivants sous les décombres. Un ascenseur émotionnel sans interruption.

Pour ce qui est de la famille proche, nous avons perdu à Antakya la grand-mère maternelle ("anneanne") et la tante ("teyze"). Mais bien plus, ce sont des dizaines d’amis, de proches ou de connaissances, qui ont aussi été emportés dans les avalanches de béton. 

Cette semaine nous a fait basculer dans un état étrange, où nous avons été comme anesthésiés, où les émotions ont pris une autre proportion. Apprendre le décès d’un proche ne nous fait presque plus réagir. Parce que chaque jour, c’est la nouvelle tragique de plusieurs décès que nous devons affronter, ce qui nous oblige à "nous blinder". Et nous ne pouvons tout simplement plus lutter contre cette façon de "normaliser" la mort, même si cela nous semble effroyable.

Antakya laissée pour compte 

Lundi 6 février, au Jour 1, on ne prend pas tout de suite la mesure de l’ampleur des dégâts dans le Hatay. Il semblerait que les médias turcs l’aient un peu "laissé de côté". C’est seulement le soir que l’on comprend que, malgré sa distance de l’épicentre, cette province connaîtra probablement les dégâts les plus redoutables.

Comme le précise le Professeur japonais Toda Shinjin, l’ampleur exceptionnelle de ce séisme est un phénomène que l’on voit une fois tous les 1000 ans. Pour ce qui est d’Antioche, des tremblements de terre en 115 et en 526 auraient déjà ravagé la ville, provoquant respectivement la mort de 260.000, et de 250.000 personnes.

Aller sur le terrain est fortement déconseillé. L’aéroport d’Hatay est lourdement endommagé donc fermé, tous les vols passent par Adana, les routes sont encombrées. Et on nous rappelle le risque des répliques (artçı)… les fameuses. Il y en aurait eu plus de 1.700 après les deux tremblements de terre du 6 février. Chaque nouvelle réplique ravive le traumatisme des victimes du séisme (depremzedeler). Ceux qui ont la chance d’avoir une voiture dorment dedans, ceux qui n’ont plus rien sont livrés à eux-mêmes, en pyjama, souvent pieds nus (le séisme a frappé à 4h17 du matin), le temps que les centres d’hébergement d’urgence se mettent en place. Mais tous diront que leur seule préoccupation est de "rester en vie" (hayatta kalmak). 

A Antakya, il n’y a plus ni eau ni électricité. Le réseau passe mal. Il est difficile d’avoir des nouvelles des proches sur place. Les gens sont anéantis.

C’est alors que nous nous retrouvons à Istanbul nuit et jour des heures durant auprès des trois enfants de la tante disparue sous les décombres, avec un peu l’impression de vivre une "cellule de crise" en direct. Une course contre la montre a commencé pour tenter de retrouver leur maman, elle est peut-être encore en vie sous les débris. (Ce ne sera que le 6ème jour qu’arriveront enfin des équipes de secouristes, v. infra). Le premier soir, à Antakya, la température se situe autour de 0, il pleut. Très vite, des photos nous apprennent que l’immeuble de la tante est devenu… un tas de poussière de béton. Voir le lieu où l’on a grandi devenu une ruine, savoir que sa mère est probablement dessous, c’est une souffrance inimaginable. Malgré cette douleur et le stress, il faut croire au miracle ; chacun tente, à sa manière, de faire envoyer des secours sur place, "d’activer son réseau". Des dizaines de numéros de personnes prêtes à aider sur place (avec bulldozer etc.) sont partagés sur Instagram, Twitter, nous les appelons un à un. Et c’est là que nous nous rendons compte de la situation kafkaïenne à laquelle nous faisons face : pas d’AFAD, pas d’aide.

"Kimse yok" (il n’y a personne), "ekip yok" (il n’y a pas d’équipe), entendons-nous des dizaines de fois par jour de la part de proches désespérés présents sur place.

En Turquie, c’est l’AFAD qui gère les situations de catastrophe. Cette organisation est rattachée au ministère turc de l’Intérieur. Selon les informations récoltées, il ne serait pas possible de commencer les travaux de recherche sans qu’un membre de cette organisation ne soit sur place. Donc si l’AFAD n’arrive pas… les personnes, dont certaines vivantes, restent coincées sous les tas de béton. Et c’est exactement ce qui est arrivé à Antakya au cours des premiers jours.

À partir du mardi, Jour 2, commencent à fleurir sur les réseaux sociaux des milliers d’appels à l’aide pour Antakya / Samandağ et leurs environs. On peut lire "Kaderine bırakılmış" (livrée à son destin), "Antakya bitmiş" (Antakya est finie), "haritadan silinmiş" (rayée de la carte)… Car, et c’est aussi le cas dans d’autres régions comme Elbistan (Kahramanmaraş), les immeubles de cette ville millénaire se sont effondrés comme des châteaux de cartes : 80% de la ville aurait été détruite. Le paysage est qualifié d’"apocalyptique".

Une gestion de crise très critiquée

La réponse des autorités turques à la crise est, dès le premier jour, très critiquée. Partout, l’aide tarde à arriver. Il semblerait que le pays ne soit pas préparé pour une catastrophe de cette ampleur. Le budget de l’AFAD est remis en question. Tout comme le fonds spécial pour le tremblement de terre mis en place depuis 2000 (à la suite du séisme de 1999), et dont une partie semble avoir disparu.

Est annoncée une aide de 10 000TL qui sera attribuée à chaque famille victime des tremblements de terre. Est-ce sérieux ? Que faire avec 10 000 TL (environ 500 euros) ?

Il peut bien évidemment paraître inapproprié de parler "politique" quelques heures après le séisme : s’il y a un temps pour la critique et les comptes, ceux-ci devraient intervenir après le deuil. Certes, mais considérant ce qui a été vécu, ce qui se vit chaque heure, sur le terrain, il semble dans ce contexte bien difficile d’attendre que le temps du deuil se termine.

Quelle douleur que d’assister au "tout politique" dans un moment de tragédie nationale sans précédent, où seule l’unité nationale devrait primer.

Alors que le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, est en visite dans les zones sinistrées le mercredi, Jour 3, et qu’il esquisse un mea culpa face à la montée des critiques (il dira : "Bien sûr qu’il y a des lacunes, il est impossible d’être préparé à un désastre pareil") le réseau social Twitter est très restreint pendant quelques heures. Il faut alors utiliser un VPN. Et c’est pourtant un moment crucial : il y a encore des chances de retrouver des survivants sous les décombres, et nombreux sont les tweets relayés de personnes qui s’attèlent à la recherche de victimes.

Le Jour 4, une responsable de Trendyol (entreprise de commerce en ligne) me confie qu’elle fait envoyer des dizaines de camions de fournitures depuis le Jour 1. Selon elle, ceux pour Hatay seraient détournés vers d’autres provinces également affectées par le séisme. Elle affirme alors devoir trouver des solutions "à sa manière", pour que les camions parviennent à Iskenderun et Antakya. Elle indique aussi que des cartons de la marque de bière Efes Pilsen envoyés aux sinistrés n’auraient pas été distribués. Mais que/qui croire ? Est-ce de la désinformation ? La province d’Hatay est CHP (opposition). Les survivants sur place sont persuadés d’avoir été délaissés pour des raisons politiques. Seraient-ils paranoïaques ? Mais comment ne pas se poser de questions lorsque l’on a tout perdu et qu’aucune aide ne nous est parvenue ? La communauté kurde, elle aussi, se plaint amèrement d’avoir été abandonnée par l’État.

Lorsqu’un son parvient des décombres, il n’y a pas de secouristes, lorsque les secouristes arrivent, il n’y a pas d’équipement, lorsque les équipements arrivent… il n’y a plus de son. Cela résume les situations sur place auxquelles font face les familles de victimes, ainsi que les potentiels survivants, encore sous les gravats. 

La colère monte, on pense aux vies qui auraient pu être sauvées si les secours avaient été plus réactifs.

L’élan de solidarité de la société civile et l’aide internationale 

Dans le reste de la Turquie, mais aussi à l’étranger, on s’organise dès le Jour 1 pour venir en aide aux victimes du séisme. Dons de fournitures, préparation de cartons à envoyer dans les zones sinistrées, dons de sang, envoi d’argent… chacun aide à sa manière.

Dès le lundi matin, le pays lance une alerte pour recevoir l’aide de la communauté internationale, qui commence à arriver le mardi, Jour 2. L’urgence est de sortir un maximum de victimes des décombres, et de soigner les survivants.

La France a déployé des équipes avec plus de 200 sauveteurs et plusieurs chiens. Le dimanche, Jour 7, un avion humanitaire arrive en Turquie avec 87 personnes à son bord pour mettre en place un hôpital de campagne à Adıyaman. De nombreux autres pays dépêchent aussi des secours dans les zones sinistrées. Ils seraient plus de 8 000 secouristes internationaux.

Assister au déploiement de cette solidarité réchauffe un peu le cœur dans ces moments si effroyables et douloureux, d’autant plus lorsque cette solidarité vient de pays avec lesquels les relations bilatérales sont fragiles : la Grèce est très réactive quant à l’envoi d’équipes de secours. Au Jour 6, on apprend qu’après plus de 30 ans de fermeture, l’Arménie rouvre sa frontière avec la Turquie pour faire passer des camions transportant du matériel de secours.

"Ce n’est pas le tremblement de terre qui tue mais les constructions"

Depuis la survenue des séismes le 6 février, on entend ici ou là parler de la "volonté de Dieu", du kader ou du smet, ("destin"), pour expliquer la tragédie, ("si le bâtiment est tombé, c’est qu’il devait tomber") ; mais allez donc justifier ainsi la tragédie aux familles des victimes.

Comme le conseille le sismologue japonais Yoshinori Moriwaki, qui vit en Turquie depuis des années : avant de "prier", il serait bon de "renforcer les constructions".

Le séisme qui avait frappé Izmit et sa région le 17 août 1999 avait provoqué officiellement la mort de 17 000 personnes. Depuis 2000, de nouvelles règles pour les constructions antisismiques sont applicables. Des centaines de bâtiments qui se sont effondrés le 6 février 2023 ont été construits depuis l’entrée en vigueur de ces nouvelles normes. Mais alors, quelles leçons ont été tirées de 1999 ? Si l’effondrement d’anciens bâtiments était inévitable lors d’un séisme d’une telle force, comment expliquer que les nouvelles constructions soient devenues des ruines ?

On sait que le secteur de la construction est le moteur de l’économie turque. Les promoteurs et constructeurs immobiliers y seraient en plus grand nombre que dans tous les pays d’Europe réunis.

Au jour 5, l’Union des barreaux de Turquie a demandé à ce que des enquêtes soient ouvertes pour rechercher la responsabilité des constructeurs, pour chaque immeuble détruit dans le séisme. En Turquie, 60% des constructions ne seraient pas aux normes, malgré un cadre clairement défini.

Un ingénieur anglais qui a longtemps travaillé en Turquie m’a confié avoir assisté à des scènes où les entrepreneurs autorisaient eux-mêmes les constructions grâce à "un tampon d’autorisation qu’ils avaient en leur possession"…

Au jour 5, alors qu’il s’apprêtait à fuir à l’étranger, on apprend l’arrestation à l’aéroport de Mehmet Yaşar Coşkun, promoteur immobilier des résidences soi-disant antisismiques "Renaissance", effondrées à Antakya (250 appartements). Une centaine d’autres arrestations de "professionnels" du BTP ont lieu.

Ainsi nous ne pouvons qu’espérer que tous ces promoteurs malhonnêtes, corrompus, désormais criminels notoires, qui ont préféré le profit à la sécurité des citoyens, en violant impunément les régulations avec des documents falsifiés, seront jugés pour répondre de leurs actes. Et sans oublier certaines administrations, complices, qui ont donné les autorisations pour des constructions meurtrières. On le sait, c’est un secteur en Turquie dans lequel les pots-de-vin (rüşvet) sont monnaie courante.

Enterrer les morts 

C’est une question que chacun me pose, à demi-mot bien sûr. De notre côté, la grand-mère a pu être enterrée dans le caveau familial, car il y avait des proches sur place pour effectuer les démarches.

On apprend par des proches à Iskenderun que les enterrements commencent dès le lundi après-midi, Jour 1. Parfois, des heures durant, les cadavres gisent à même le sol, recouverts dans les meilleurs cas d’une couverture, parfois d’un plastique. Les images qui nous parviennent sont insoutenables.

Des morgues ont été improvisées. Des imams ont été mobilisés, envoyés de tout le pays, pour organiser les funérailles en récitant des prières avant d’inhumer le corps, souvent dans des fosses communes par manque de moyens.

Sur les réseaux, des photos circulent montrant des familles récupérant elles-mêmes les corps de leurs proches, pour les enterrer par leurs propres moyens. Leur deuil en sera peut-être un peu moins douloureux.

Mais combien de temps pour retirer tous les corps encore sous les décombres ? Mon mari part à Antakya le vendredi soir (Jour 5) avec pour objectif de retrouver sa tante. Malgré un accès limité au réseau, il me conte une ville nauséabonde, un "cimetière à ciel ouvert", des centaines de personnes errent ici et là, démunies, elles hurlent, elles pleurent de désespoir, il n’y a pas d’hygiène, les scènes semblent insoutenables, des soldats sont déployés sur place pour assurer la sécurité. Malgré ce sombre tableau, la grande fraternité observée sur le terrain estompe quelque peu la douleur.

Si elles ont mis beaucoup de temps à venir, plusieurs équipes de secouristes se démènent depuis le samedi après-midi, Jour 6, pour retrouver la tante. Mais nous devons tout de même trouver nous-mêmes, depuis Istanbul, un générateur permettant de poursuivre les recherches de nuit. Dans ce qui est devenu une ruine totale, les secouristes tentent de se frayer un chemin : grâce à des caméras thermiques, ils auraient détecté un corps encore en vie, peut-être même trois… L’attente est insurmontable. Le dimanche soir, Jour 7, nous étions encore dans l’attente d’un miracle, mais lundi à l’aube, Jour 8, tout juste 168 heures après l’horrible séisme, nous apprenons finalement que malgré des recherches qui ont duré plus de 36 heures, la tante n’a pas survécu.

L’envers du décor 

Du malheur s’ajoute encore au malheur. Dès le Jour 2, des alertes sont lancées sur de potentiels enlèvements de bébés et d’enfants. On pense bien sûr au trafic d’êtres humains. Le spectre de février 2022 est ravivé, on se rappelle les débuts de la guerre en Ukraine et ces enfants disparus dans les départs précipités de population.

Cependant, il faut préciser que beaucoup d’informations restent difficilement vérifiables…

Et puis des images de pillages en tout genre tournent sur les réseaux sociaux. Au fil des jours, des pillards (yağmacı) rôdent et entrent dans les immeubles délaissés pour se servir. On apprend qu’une cinquantaine d’entre eux ont été arrêtés en possession d’importantes sommes d’argent, de téléphones portables, d’ordinateurs, d’armes, de bijoux, de cartes bancaires… On entend aussi parler de "profiteurs" en tout genre. Sur Trendyol, les ventes des détecteurs d’or sont en hausse… À Mersin, où beaucoup de rescapés se sont réfugiés, les loyers sont multipliés par trois, voire quatre.

Par ailleurs, la tragédie risque d’entraîner de nombreuses conséquences sur le plan sanitaire. On évoque déjà de possibles épidémies, des maladies, notamment dues au froid glacial. De nombreux cadavres jonchent le sol, vecteurs de potentielles infections… Depuis le nord syrien, le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, exprime sa "crainte" : "L'approvisionnement en eau et d'autres services ont été affectés, les gens sont exposés aux maladies diarrhéiques et à d'autres problèmes de santé, en particulier aux problèmes de santé mentale".

De nombreuses personnes ont déjà fui les zones sinistrées (au total sur les 10 provinces impactées, au jour 7, ce sont près de 150 000 personnes qui ont été évacuées, mais toutes ne sont pas déclarées), sans savoir quand, ni même si, un jour, elles pourraient retourner chez elles, là où elles avaient toute leur vie, leur famille, leur enfance, leurs souvenirs, leur école, leur emploi…

Pour nous, comme pour des centaines de milliers de personnes, rien ne sera plus jamais comme avant. Le choc éprouvé et le traumatisme vécu ont marqué nos vies. Jamais la blessure ne pourra se refermer : et c’est désormais le sort tragique de milliers d’entre nous, qui auront traversé l’inimaginable, l’indicible.

Si l’aide nationale comme internationale est très mobilisée ces derniers jours, espérons qu’elle le restera dans les prochaines semaines et dans les prochains mois, car les conséquences de cette catastrophe s’étendront sur de nombreuses années pour les populations sur place ou déplacées. Si certains survivants sont sortis indemnes des décombres, d’autres ont dû subir des opérations d’urgence pour l’amputation d’une jambe, d’un bras… Et malgré des séquelles psychologiques probablement indélébiles, tous devront continuer à vivre.

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(*) Kahramanmaraş, Kilis, Diyarbakır, Adana, Osmaniye, Gaziantep, Şanlıurfa, Adıyaman, Malatya et Hatay. 

(**) Si ces propos sont concentrés sur la Turquie, nous n’oublions pas les populations du nord de la Syrie, également très durement touchées par cette tragédie.

Albane Akyüz
Publié le 12 février 2023, mis à jour le 14 février 2023

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