Afin de compenser l’inflation galopante, le salaire minimum, qui concerne des millions de travailleurs en Turquie, a été fixé à 17.002 TL - 522 euros au 1er janvier 2024 -, soit une hausse de 49%.
Cette annonce a été faite le 27 décembre dernier par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Vedat Isikhan.
İşçilerimizin emeklerini koruyacak, ekonomik büyümeyi sürdürecek bir anlayışla yeni Asgari Ücret miktarı net 17.002 Türk Lirası olarak belirlenmiştir.
— Prof. Dr. Vedat Işıkhan (@isikhanvedat) December 27, 2023
Tüm çalışanlarımıza, ülkemize ve milletimize hayırlı olsun. pic.twitter.com/JEl9JgheZr
Cette nouvelle hausse s’inscrit dans un contexte d’inflation galopante où la population turque perd quotidiennement en pouvoir d’achat. Près d’un tiers des 85 millions d’habitants perçoivent le salaire minimum (asgari ücret). Ce dernier avait déjà fait l’objet d’une revalorisation à 11.402 TL en juin 2023.
Mais comment trouver le bon équilibre sans alimenter la spirale inflationniste ?
L'Institut turc des statistiques (Türkiye İstatistik Kurumu - TÜİK), géré par le gouvernement, a fait état d'un taux d'inflation annuel national de 61,98% en novembre dernier, tandis que le groupe indépendant de recherche sur l’inflation (ENAG) a estimé ce chiffre à 129,27%.
À Istanbul, un taux d’inflation estimé à 73% au mois de novembre
Dans ce contexte, le président de la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-İŞ), Ergün Atalay, participant aux négociations sur la revalorisation, souhaitait une augmentation du salaire minimum de 18.000 TL ainsi que de nouvelles discussions au cours de l’année.
Alors que le gouvernement a mené des négociations sur le salaire minimum deux fois en 2023 (l’amenant à 8.500 TL puis à 11.402 TL), le président Recep Tayyip Erdoğan a clairement souligné qu’il n’y aurait pas de deuxième augmentation en 2024. En effet, la Banque centrale turque s'attend à une nouvelle augmentation de l'inflation du fait de cette hausse du salaire minimum. R.T. Erdoğan cherche ainsi à réfréner le cycle inflationniste que pourrait provoquer une trop forte hausse des revenus. De plus, ce dernier se veut rassurant sur les perspectives économiques du pays en affirmant que l’inflation fera bientôt partie du passé. Il faut également noter qu’en 6 mois la Turquie est passé d’un taux directeur de 8,5% à 42,5%. C’est historique.
Reste à voir si ces différentes initiatives vont à terme rétablir la confiance des investisseurs et des électeurs… avec la perspective des élections municipales le 31 mars prochain, les enjeux sont grands.
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