L'insuffisance des précipitations provoque une grave sécheresse dans tout le pays, en particulier dans la région très peuplée de Marmara (nord-ouest). Selon le service météorologique du gouvernement turc, sur la période du 1er octobre 2022 au 3 janvier 2023, les précipitations en Turquie ont chuté de 31% par rapport à la même période l’année dernière.
Selon les rapports de la Direction générale de la météorologie turque, alors que les précipitations automnales moyennes en Turquie étaient de 132,7 millimètres entre 1991 et 2020, elles étaient de 105,6 millimètres en 2021, et de 96,3 millimètres en 2022.
La municipalité métropolitaine d'Istanbul a rapporté, le vendredi 6 janvier, que le réservoir du barrage d'Alibeyköy (l'une des principales sources d'eau de la province), n'atteignait que 18,29 % de sa capacité (taux le plus bas en 10 ans).
Ankara, la capitale et deuxième plus grande ville, a connu une baisse de 36,4% des précipitations, et la ville égéenne d'Izmir, de 41,7%, selon les données du service météorologique. À Konya, (le "grenier à blé" turc) en Anatolie centrale, les précipitations ont chuté de 50,3 %.
Même la région de la mer Noire, où traditionnellement les précipitations sont les plus élevées, aurait connu une baisse de 17,6 %.
Début janvier, les responsables de l'Union des chambres d'agriculture ont déclaré que dans 60 des 81 provinces du pays, les précipitations étaient insuffisantes pour répondre aux besoins agricoles.
La région de Marmara la plus touchée
La région de la mer Marmara connaît la période la plus sèche de ces dernières années. C’est en effet la région de Turquie qui a reçu le moins de précipitations à l’automne 2022, avec 54 % de précipitations en moins que la moyenne.
Cité par l’agence de presse Anadolu, le Prof. Dr. Murat Türkeş, membre du conseil d'administration du Centre de recherche sur le changement climatique et ses politiques de mise en œuvre à l'université de Boğaziçi, attire l'attention sur l'importance d'une utilisation "efficace" de l'eau pour tout le pays, mais en particulier dans la région de Marmara, où la sécheresse se poursuit, après un automne avec le moins de précipitations des 40 dernières années. "Si vous ajoutez la sécheresse estivale, cela fait plus de 6 mois, en particulier dans le nord-ouest de la Turquie - Anatolie occidentale et Marmara, l'ouest de la mer Noire et nord de la mer Égée - que nous connaissons une sécheresse forte et sévère".
En ce qui concerne les prévisions de précipitations, il a déclaré : "Pour janvier, février et mars, je ne dis pas qu'il n'y aura pas de précipitations […] mais celles-ci n’amortiront pas la sécheresse à long terme. […] Les sécheresses hivernales ont augmenté en fréquence et en gravité". Il insiste sur le fait qu’il est nécessaire de réduire sa consommation d'eau "lorsque l'on tient compte du changement climatique et de la sécheresse".
Les stations de ski turques ne sont pas épargnées par le manque de neige. Même si ces dernières essayent de combler cette absence par de la neige artificielle, beaucoup de réservations effectuées pour le week-end du Nouvel An ont été annulées, notamment dans la célèbre station d’Uludağ (Bursa).
Cependant, à quelques jours des vacances scolaires turques, les récentes chutes de neige donnent bon espoir aux saisonniers des stations.
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