Très nombreux sont les ouvrages qui subliment les splendeurs d’Istanbul et notre propos n’est pas d’ajouter à la déjà longue liste, des textes supplémentaires qui ne pourraient être que redondants. Alors pourquoi ces articles, puisque tout semble avoir été dit, écrit et montré ?
En fait, ce que nous avons choisi de réaliser dans ce travail est la mise en parallèle des écrits de différents auteurs ayant séjourné ou visité Istanbul avec les photographies des lieux décrits par ces derniers.
Pour ce, nous avons puisé dans les nombreux ouvrages dont nous ont gratifié les "écrivains-voyageurs" du XIXème siècle, en nous efforçant d’en extraire les lignes répondant à notre objectif de mise en correspondance la plus précise entre texte et image.
Certes, nous aurions pu nous contenter d’un seul auteur par description, tout comme nous aurions pu ne sélectionner qu’un seul artiste par photographie, mais il nous a semblé plus honnête et surtout plus objectif de laisser le plus grand nombre s’exprimer afin de montrer l’éventail le plus vaste possible des différentes sensibilités tant littéraires qu’iconographiques. Et même si certains auteurs ne sont pas des maîtres de l’écriture, leur vision et la manière dont elle est exprimée n’en n’est pas moins intéressante, voire attendrissante.
Tous les textes et toutes les images n’y sont pas, loin de là, mais la sélection drastique à laquelle nous nous sommes attachés a été réalisée avec la volonté de retranscrire ce que chaque auteur ou photographe a voulu exprimer au plus près de sa sensibilité.
Ce sont des rues de faubourg.... des rues presque villageoises, à peine pavées, bordées de petites maisons de bois. Elles sont toutes pareilles, ces maisons : une porte entre les deux fenêtres du rez-de-chaussée; et au-dessus de la porte, le balcon avançant et clos de grillage, sous le toit en auvent. Marcelle Tinayre
Rue à Ayvansaray – Photographes Abdullah frères (circa 1870)
Ah ! de vieux quartiers turcs ! maintenant – des petites ruelles tortueuses où je commence à me retrouver un peu chez moi. Pierre Loti
Rue à Eyüp – Photographe non identifié (circa 1870)
De ça et là, il y a de petites maisons de bois, peintes de mille couleurs, dont le premier étage avance sur le rez de chaussée et le second sur le premier; les fenêtres sont pourvues d’espèces de tribunes vitrées de tous côtés et fermées par des grilles de bois très serrées. Edmondo De Amicis
Rue à Stamboul – Photographes Abdullah frères (circa 1870)
Une place silencieuse bordée de berceaux de vigne et ornée en son milieu d’une vieille fontaine de marbre. Pierre Loti
Rue à Scutari (Üsküdar) - Photographes Abdullah frères (circa 1870)
C’est par de vieilles petites rues bien musulmanes, où circulent en babouches des femmes voilées de mousseline blanche. Pierre Loti
Maisons à Stamboul - Photographes Abdullah frères (circa 1870)
Nous vous proposons avec "ConstantIstanbul, l'oeil et la plume", une publication bi-mensuelle.