Arrêtées à l’aéroport d’Istanbul avec des valises remplies de cannabis, deux jeunes Françaises assurent avoir été manipulées par un trafiquant incarcéré en France. À un mois de leur procès, leurs proches réclament des comptes et dénoncent un système carcéral défaillant.


Le 28 février 2025, Ibtissem B. et Mariam, deux Françaises originaires de région parisienne, sont arrêtées à l’aéroport d’Istanbul, en transit depuis Bangkok, avec plusieurs dizaines de kilos de cannabis dans leurs valises en soute. Âgées d'une vingtaine d'années, les deux jeunes femmes affirment n’avoir jamais su ce que contenaient les bagages, qui leur ont été remis cadenassés par un inconnu juste avant l’embarquement.
Leur voyage en Thaïlande, tous frais payés, avait été organisé par un certain Taeric O., connaissance d’Ibtissem. L’homme leur promettait un séjour de rêve. Il s’avérera que ce commanditaire présumé organisait tout depuis… la maison d’arrêt d’Amiens, où il est incarcéré.
17 ans de prison encourus
Le procès des deux jeunes femmes doit s’ouvrir le 11 septembre 2025 à Istanbul. Elles encourent jusqu’à 17 ans de réclusion pour trafic de stupéfiants. Leur avocate, Carole-Olivia Montenot, a adressé un signalement au procureur d’Amiens dénonçant les agissements de Taeric O. depuis sa cellule. "Les faits s’apparentent à du trafic international en bande organisée", écrit-elle dans une déclaration transmise à BFMTV et France Inter.
La défense réclame une enquête sur les activités du trafiquant présumé et pointe du doigt l’inaction des autorités françaises. "En cellule, ils font ce qu’ils veulent", dénonce la tante d’Ibtissem, qui a pu lui rendre visite dans la prison turque de Marmara. Elle espère, comme la famille, que les éléments sur le rôle de Taeric O. permettront un report du procès et, à terme, un retour des deux jeunes femmes en France.
Une affaire qui questionne la gestion des prisons françaises
Derrière ce dossier, c’est aussi la question des téléphones portables en détention qui revient. "La France doit prendre ses responsabilités", écrit l’avocate d’Ibtissem, dénonçant une gestion carcérale qui permet à des détenus de continuer à diriger des réseaux criminels depuis leur cellule. En attendant, ce sont deux jeunes femmes qui risquent de longues années d’enfermement à l’étranger.
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