Après 6 ans de longs travaux, la mosquée bleue (Sultanahmet Camii), inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985, est de nouveau accessible au public.
L'ouverture de la mosquée a coïncidé avec la célébration du bayram, en avril dernier. Les travaux débutés en 2017 furent les premiers que connut l'édifice depuis sa construction en 1616.
Plus de 400 ans d’histoire
Cette splendide mosquée a été commandée par le sultan Ahmet Ier à Sedefhar Mehmet Ağa, disciple du célèbre architecte Mimar Sinan.
Lorsque les Ottomans prirent Constantinople en 1453, ils furent fascinés par l’architecture des monuments, notamment par l’impressionnante Sainte Sophie (Aya Sofia), ayant comme spécificité un immense espace central coiffé d’un dôme. Cette spécificité de conception va ainsi être reprise par les Ottomans à de multiples reprises pour les nouvelles mosquées de la ville.
Ainsi, le site choisi pour la Mosquée bleue s’inscrit dans une volonté de perpétuer mais aussi de surpasser l’héritage byzantin. Le choix de l’emplacement n’est pas anodin : en choisissant le site de l’ancien Grand Palais byzantin, lieu central de la ville, cette nouvelle mosquée affirme la souveraineté ottomane sur la nouvelle Constantinople. Après plus de 6 années de travaux, elle fut achevée en 1616.
Une originalité : 6 minarets
Vous l’aurez peut-être remarqué, il s’agit de l’une des rares mosquées possédant 6 minarets. La légende raconte que le sultan aurait demandé à Sedefhar Mehmet Ağa de construire des minarets en or. Cependant, en raison d'une confusion entre le mot "altın" (or) et "altı" (six), la commande aurait été mal interprétée, et 6 minarets auraient alors été construits.
Incompréhension ou demande délibérée, le sultan a vivement été critiqué par les autorités religieuses. En effet, jusqu'à cette époque, seule la Mosquée de la Kaaba à La Mecque possédait six minarets. Pour apaiser les esprits, le sultan Ahmet Ier gratifia cette dernière d'un septième minaret.
Pourquoi est-elle appelée "la mosquée bleue" ?
Pas moins de 21 000 carreaux de faïences, fabriqués selon les techniques mises au point par les artisans d’Iznik, ornent la mosquée ! Ces faïences d’un bleu prédominant ont donc en partie été produites à Iznik (ancienne Nicée, à environ 200 km au Sud d’Istanbul), au 17e siècle, à l'apogée de la production de faïences dans cette région. Elles étaient considérées comme l'une des expressions les plus raffinées de l'art de la céramique ottomane. Elles se caractérisent par leurs motifs floraux et géométriques, ainsi que par leurs couleurs vives, notamment le bleu cobalt, le turquoise, le vert, le rouge et le blanc.
Rappelez-vous qu’il s’agit d’un lieu de culte et non d’un musée. Un conseil : évitez de vous y rendre le vendredi après-midi, après la grande prière. De manière générale, il vous faudra adapter votre visite aux horaires des prières.
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