Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, reviennent chaque mardi avec une nouvelle série d'articles. Ils nous emmènent aujourd'hui découvrir la Porte du Salut, à l'entrée du Palais de Topkap?. A la fin de l'article, nos auteurs vous proposent la traditionnelle photo mystère.
Topkap? Saray? ? La Porte du Salut (hier)
Le Palais de Topkap? fut, de 1465 à 1853, la résidence principale et officielle du Sultan ottoman.
S'il est aujourd'hui facile de pénétrer jusqu'au c?ur du sérail, il n'en était pas de même à l'époque ottomane.
Après avoir franchi la porte impériale qui donnait accès à la première cour, nommée également cour des Janissaires ou cour des parades, vaste jardin arboré, on se trouvait confronté à une deuxième porte flanquée de deux tours crénelées.
Photographes Abdullah Frères (circa 1893)
À part les officiels et les dignitaires étrangers, personne n'était autorisé à franchir cette porte et seul le sultan pouvait la passer à cheval.
La porte du Salut ou porte du milieu, tel est son nom, donnait sur la deuxième cour, entourée de l'hôpital du palais, de la boulangerie, des cuisines, des quartiers des janissaires, des écuries, de la salle du Conseil (le Divan) et du harem impérial.
Si la date de construction de cette porte est incertaine, une inscription tend à confirmer qu'elle existait en 1542 sous le règne de Süleyman le Magnifique.
Le linteau est richement décoré d'inscriptions religieuses et, de chaque côté de la porte, on peut admirer les Tu?ra (monogrammes) des sultans.
Topkap? Saray? ? La Porte du Salut (aujourd'hui)
Depuis le 3 avril 1923, le Palais de Topkap? est transformé en musée et, moyennant l'acquittement d'un droit d'entrée, on peut tout à loisir se promener dans les jardins, découvrir la salle du Divan, le harem, les dortoirs, les salons, les appartements privés, le trésor et bien d'autres merveilles?
Photo J.P. (2013)
Désormais, si les cours et les jardins ne résonnent plus du cliquetis des armes et des ordres donnés aux Janissaires, ils bruissent du brouhaha des 2 à 3 millions de visiteurs qui s'y pressent chaque année.
Il est difficile d'imaginer ce que fut la vie en ce haut lieu de l'histoire ottomane et l'image romantique et idéalisée que les Occidentaux en donnèrent est bien loin de la réalité.
Pour s'en convaincre, il suffit de porter le regard à droite de la porte du Salut, pour y découvrir la Fontaine du Bourreau (Cellat Çe?mesi), où, dit-on, l'Exécuteur de Haute Justice se lavait les mains et rinçait son cimeterre après chaque décapitation.
Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 11 mars 2014
LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville? Chaque semaine, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise. => Où peut-on visiter cette citerne? Réponse à la dernière photo mystère : Faïences Il ne fallut que deux ans à l'architecte Sinan pour construire la mosquée qui abrite ces magnifiques faïences bleues. Du haut de la cinquième colline qui domine le quartier du Fener, la mosquée du Sultan Selim 1er, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, présente une décoration intérieure d'une extrême sobriété. Outre les vitraux d'une grande simplicité, les magnifiques faïences d'Iznik qui ornent le dessus des portes et fenêtres sont la seule entorse à l'austérité toute relative du lieu. |
Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques et Chantal Périn ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée