

Au lendemain de son concert qui a fait salle comble dans l'impressionnante coupole du Musée Kolekcji im. Jana Pawla à Varsovie, nous avons rencontré la chanteuse belge Stéphanie Blanchoud. Elle nous a parlé de son univers, de ses influences, de ses projets
Lepetitjournal.com de Varsovie - Mardi 23 mars dernier s'est déroulé votre deuxième concert à Varsovie. Quelles sont vos impressions?
Stéphanie Blanchoud - Mon premier concert à Varsovie était en 2006. Je suis très contente du concert de mardi et je l'ai trouvé beaucoup mieux que le précédent. La salle était très touchante, même si c'était difficile de chanter dans cet endroit à cause de l'acoustique. Mais ça s'est très bien passé. Plusieurs personnes du public sont venues me voir après le concert, certains ne parlaient que polonais?
J'aime bien la ville aussi. J'ai eu le temps de me promener un peu ce matin et Varsovie m'a donné une image très paisible. Les gens ont l'air plus discret qu'à Bruxelles. J'ai trouvé ça très agréable. Quand j'étais venue il y a 4 ans, j'avais trouvé l'atmosphère plus lourde. Peut être aussi parce que c'était à l'automne et il faisait froid.
- Parlez nous de votre parcours :
Je suis arrivée à la musique complètement par hasard alors que je suivais des cours de théâtre au conservatoire, où nous avons aussi des cours de chant. Comme j'écrivais déjà un peu pour le théâtre, je me suis dit que je pourrais peut-être écrire des chansons.
Aujourd'hui, je ne pourrais me passer ni du théâtre, ni de la musique. La présence sur scène est très différente pour chacun des deux univers. Le théâtre a un côté plus reposant, on répète 6-7 semaines pour la même pièce avec toute l'équipe. Alors que pour la musique, c'est plus compliqué. Il faut trouver les musiciens, ça coûte plus cher, on n'a pas forcément le temps de répéter avec tout le monde longtemps à l'avance? Mais j'ai besoin des deux !
- Quel est votre univers musical ?
Je suis de plus en plus influencée par la musique anglo-saxonne. J'ai commencé en 2005 avec un album très « chanson française » avec un

En ce moment, j'écoute beaucoup Tom MacRae. C'est vrai que je suis souvent portée par des univers mélancoliques. Je pense que c'est très lié au moment de l'écriture. Quand j'écris, je suis souvent dans une ambiance plutôt mélancolique ou un contexte de solitude, mais je crois que c'est comme ça pour beaucoup d'artistes. En anglais, les univers lents passent toujours, en français ça crée des ambiances plus lourdes. Pourtant, je ne me sens pas plus mélancolique que gaie, mais c'est vrai que je suis plutôt attirée par les univers un peu lents. Et puis quand on écrit, ça correspond généralement à une étape de vie. Même si mes chansons ne sont pas vraiment autobiographiques, on y met quand même beaucoup de soi. C'est plus difficile pour moi de créer quelque chose de léger. Je suis d'office attirée vers quelque chose de lent.
Pour ce deuxième album « Insomnies », je me suis entourée d'une toute nouvelle équipe pour créer un nouvel univers musical. J'ai beaucoup travaillé avec le violoncelliste qui a composé la plupart des mélodies (ndlr: Jean-François Assy a travaillé entre autres avec Alain Bashung).
J'adore l'anglais et actuellement je n'écoute que de la musique anglo-saxonne, mais c'est important pour moi de chanter en français. J'ai beaucoup écouté de musique française, je crois que j'ai un peu tout écouté. J'aime bien Arthur H. et Alain Souchon. J'aime aussi beaucoup des artistes comme Antony and the Johnsons, Sting, Charlie Winston?
- Alors que se déroulent en ce moment les journées de la francophonie, est-ce important pour vous de chanter en français ?
Oui, c'est important parce que je crois qu'il n'y a pas beaucoup de chanteurs francophones qui donnent beaucoup d'importance à la mélodie tout en gardant de la place pour les textes. Je ne me sens pas « ambassadrice » de la langue française, je ne me vois pas vraiment dans un rôle de promotion du français, mais en même temps, je suis touchée de voir qu'autant de gens s'intéressent à la langue. Je trouve que le français est une très belle langue. J'étais étonnée de voir autant de francophones dans la salle mardi.

En ce moment, je prépare un album un peu plus « up » car je suis bien consciente qu'il y a besoin de choses plus légères. Je travaille notamment avec une chanteuse folk Catherine Finnis. L'album est actuellement en préparation. 10 chansons sont déjà prêtes, on en a chanté 2 ou 3 hier au concert. On se dirige de plus en plus vers un album anglo-saxon, très mélodieux,mais toujours en gardant des textes français.
Sur le plan des concerts, nous finissons actuellement notre tournée puisque l'album est sorti en février 2009. Puis je vais faire une petite pause car je serai sur les planches de théâtre ces prochains mois.
Propos recueillis par Laurence Drier de Laforte (www.lepetitjournal.com/varsovie.html) Jeudi 24 mars 2010
(photos: Délégation Wallonie-Bruxelles à Varsovie)


































