Les étudiants qui terminent leurs études à l’université font face à plusieurs inquiétudes, dont la plus importante est la recherche d’un emploi.
Il est vrai que le chômage chez les jeunes n’est pas un problème aussi important à Hong Kong que dans d’autres pays. Pour autant, il est difficile de décrocher un travail sans avoir au préalable effectué un stage. C’est ainsi que durant leurs études, la majorité des étudiants hongkongais va s’atteler à cette tâche.
Trouver un stage n’est en fait pas si difficile, la vraie difficulté est en fait de trouver un stage rémunéré. Pourtant cette question reste souvent secondaire, y compris du point de vue des étudiants.
"Il est normal que les stagiaires n’aient pas de salaire, non?"
Le fait que la jeune main-d’œuvre étudiante travaille le plus souvent gratuitement n’est pas vraiment considéré comme un problème social important à Hong Kong, même si on a pu voir, ici et là, quelques manifestants s'insurger contre l’exploitation des stagiaires par les entreprises.
La loi n’impose pas le versement d’un salaire minimum à Hong Kong en cas de stage d’une durée inférieur à 59 jours, cette exemption vaut aussi pour les contrats d’apprentissage. Elle ne l'impose pas, mais elle ne l’empêche pas non plus. Or, l’entrepise va pouvoir jouer sur la qualification de stage d’abord, puis sur le nombre de jours, pour s'en dispenser.
La raison du nombre de stages non rémunérés viendrait-elle d’un manque d’éthique de certaines entreprises? Pas vraiment ou pas seulement ! En fait beaucoup de jeunes eux-mêmes n’y trouvent rien à redire. Soit, ils ne savent pas qu’un stagiaire peut être rémunéré, soit à leurs yeux, l’expérience prime sur le salaire.
Pourquoi dans ces cas-là ne pas alors préférer un emploi à temps partiel qui lui sera rémunéré et permettra tout autant qu’un stage d’acquérir de l’expérience?
Réglementation floue…
On peut s’inspirer des critères implémentés par le département du Travail aux États-Unis pour juger de la légalité ou non d’un stage :
- Le stage doit être au bénéfice du stagiaire et non de l’employeur.
- Le stage doit être réellement éducatif.
- Le stage ne doit pas permettre de remplacer un employé régulier par un stagiaire.
- Le stage ne doit pas être un test pour voir si le stagiaire est capable d’être employé permanent.
Bien que la situation hongkongaise soit différente de celle des États-Unis, les critères mentionnés ci-dessus peuvent servir à aider à réfléchir sur la nature même d’un stage.
Je prendrai ici l’exemple d’une camarade qui a fait son stage comme hôtesse d’accueil dans un petit hôtel sans être rémunérée. Ses tâches n’étaient en rien différentes de celles d’un employé régulier : recevoir les appels, enregistrer les clients, etc... Elle effectuait les mêmes horaires et travaillait parfois seule à la réception, prouvant ainsi qu’elle était considérée comme n’importe quel autre employé. Si son stage avait eu lieu aux Etats-Unis, on voit qu’il aurait été contraire à au moins deux critères essentiels justifiant ainsi compensation (ou une plainte pour faire reconnaître ses droits). Rien de tel à Hong Kong, la loi du travail restant ici très floue au sujet de la réglementation des stages, ma camarade n’a trouvé aucun recours pour rapporter cette situation d’abus.
"Tout travail mérite salaire"
On connait l’adage. Cela devrait donc inclure les stages! La loi hongkongaise se doit de se montrer plus claire et plus ferme vis-à-vis des entreprises qui abusent de ce flou, Les stagiaires eux-mêmes devraient aussi sortir du silence et prendre conscience que l'expérience acquise ne constitue en rien une raison pour ne pas être payé.