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Dépaysement : une Pékinoise à Hong Kong

Quartier Pekin Chang’an AvenueQuartier Pekin Chang’an Avenue
Chang’an Avenue à Pékin
Écrit par Regards hongkongais de HKBU European Studies - French Stream
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 novembre 2017

Après deux ans d’études à Hong Kong et un an d’échange en France, j’ai finalement compris le sens du proverbe chinois -  « c’est chez soi qu’on est le mieux ».

De l’euphorie au dépaysement...

Je me souviens très clairement du jour où j’ai décidé de venir à Hong Kong pour étudier dans le programme d’études européennes de l'université Baptiste. Je me suis dit : « il faut quitter Pékin, la ville où j’ai grandi. Il me faut découvrir le monde ».

Je me souviens aussi de mon premier semestre à Hong Kong de septembre à décembre 2014, c’était la période de la révolution des parapluies. Tout était nouveau, tout m’intéressait. C’était la première fois de ma vie que je vivais une manifestation. Même si le fait que je ne parle pas cantonais m’a découragée plusieurs fois, je me souviens de ma passion pour Hong Kong au tout début. A tel point que je ne suis pas rentrée chez moi, dans le quartier de Chang’an à Pékin, à l’occasion de Nouvel An Chinois en 2015. J’ai demandé à mes parents de venir à la place…

Mais un an plus tard, malgré tous ces souvenirs dans ma tête et bien que mon amour pour Hong Kong n’ait pas changé, je n’éprouvais plus le même sentiment. La même chose s’est répétée en France. Exaltation voire adoration du pays en arrivant mais dès le deuxième semestre, comme à Hong Kong, ce sentiment de ne pas être à sa place. Je me sentais littéralement dépaysée.

Chateau France Chinois dépaysement

 

"Home sweet home"

Au début, je n’avais aucune idée d’où venait ce dépaysement mais quand je suis rentrée chez moi à Pékin cet été, je me suis rendu compte tout d’un coup que ce qui me manquait, c’était le mode de vie pékinois, la langue, la nourriture, l’espace, ce mode de vie pratique que l’on ne retrouve qu'à Pékin.

Fondue chinoise Pékin

Après tout, il est vraiment difficile de changer les choses auxquelles on a été habitué pendant plus de 20 ans et il n’est pas aisé de se retrouver à vivre quotidiennement dans des appartements trop petits comme à Hong Kong ou de n’avoir aucun magasin ouvert en France lorsque votre frigo est vide le dimanche.

La curiosité laisse penser le contraire au début, on croit que l’on va s’adapter - à une nouvelle langue, à une nouvelle alimentation, etc. - mais avec le temps, on se rend compte un jour, d’une façon ou d’une autre, qu’on n’est pas chez soi. Cela ne veut pas forcément dire que tout cela est meilleur à Pékin mais c’est tellement ancré en nous que ce n’est pas facile de s’en passer...

Aujourd’hui, je suis de retour à Hong Kong pour finir ma dernière année de licence. De temps en temps, j’ai encore ce sentiment d'inadéquation entre ce que je suis et ce lieu où je vis, mais je suis plus calme qu’avant parce que je sais qu’il y a toujours cet endroit dans le monde où je me sens chez moi.

"金窝银窝不如自家的狗窝” - "East or west, home is the best"

 

Dongyi Liu biographie

 

 

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