Hormis les mariages, le Têt est également l'occasion pour les Vietnamiens de porter l'ao dai. Une résurgence du port de l'ao dai a été observée ces dernières années, peut-être due au développement des technologies et à l'engouement des Vietnamiens pour les photographies en tenue nationale.
Controverses
La tendance, qui était de la porter avec des pantalons amples ou très serrés ou encore des jupes, était récemment le sujet d'un vif débat sur les réseaux sociaux. Une majorité, portée par le styliste Sy Hoang, a vivement critiqué cette « déviance », qui, selon lui ressemblerait davantage à la tenue traditionnelle chinoise.
Un autre courant quant à lui avance que l'ao dai est déjà le fruit d'une évolution historique et ne s'interdit pas de continuer à trouver des variantes dynamiques et modernes.
Rappel historique
Au XVIIème siècle, l'ao dai consistait en une veste longue portée en cache-coeur par-dessus un dos-nu. Par la suite, elle était cousue à partir de 4 ou 5 pans de tissu. L'évolution la plus marquante intervient en 1939 avec la création de l'ao dai dit « le mur » par le peintre Cat Tuong. Mélange de styles asiatiques et européen, la tenue était portée près du corps avec des manches bouffantes.
Cette nouveauté a été très décriée lors de son lancement et était l'apanage des seuls artistes.
Dans les années 1960, Madame Nhu, femme du vice-président Ngo Dinh Nhu, a lancé la mode de l'ao dai sans col, considéré comme une révolution à l'époque. Dans les années 1970, l'ao dai mettait en valeur la poitrine et les hanches des femmes. Une autre version était très prisée par les étudiantes et lycéennes, l'ao dai mini qui s'arrêtait aux genoux et était un peu plus ample, leur offrant donc un plus grand confort.
La façon de porter ce costume varie selon la région : au centre, les femmes de Huê le portaient souvent avec une jupe et au sud avec un pantalon ample. La matière définissait également les catégories sociales : les femmes riches portaient de la soie aux couleurs vibrantes et les paysannes des tissus moins nobles et bruts tels que des cotons de couleur sombre.
En revoyant l'évolution de l'ao dai à travers le temps, il est facile de remarquer que tout changement a entraîné à son époque des mouvements réfractaires qui ont fini cependant par aboutir à la tenue traditionnelle des Vietnamiens que nous connaissons aujourd'hui.
Publication originale le 13 février 2017 - Service de presse du Consulat général de France