Pourquoi mettre ses enfants dans une école internationale ? Voici les raisons qui vous ont conduit à faire ce choix, qui s'avère, en général, une expérience très positive pour vos enfants
Cécile, Hong Kong - "Les élèves n'apprennent pas, ils jouent"
Nous avons choisi une école internationale pour nos enfants, car lorsque nous sommes arrivés il y a 12 ans, avec un bébé de six mois, nous avons voulu saisir l'occasion qu'il soit bilingue (parce que nous sommes tous les deux français) et fait le choix d'une école de proximité, pour le confort.
Le système international suite à notre expérience est moins académique, les enfants n'apprennent pas, ils jouent.
On ne les gave pas de grammaire et de dictées, ils apprennent à écrire, s'exprimer, prendre confiance, prendre la parole devant les autres et faire des spectacles. Ils apprennent le chant, à jouer de la flute dès Year 3 et apprennent les notes, comme la lecture, bien avant la 6ème.
Nous apprécions le port de l'uniforme, qui peut-être sali, on ne se pose pas de savoir si les autres ont de beaux vêtements. Il y a des enfants de plusieurs nationalités dans la classe : Hollandais, Allemands, Australiens, Américains, Indiens, Italiens, Japonais, Coréens, Chinois... On se côtoie, on construit des projets ensemble.
Il faut avouer un côté négatif, lorsque l'on intègre une école française par la suite, le plus difficile à acquérir, c'est la présentation et propreté des cahiers et copies....dans notre cas en tous les cas.
Nous apprécions d'avoir fait ce choix, même si aujourd'hui, nous basculons notre fils au collège en français, pour accéder au bilingue. Nous avions peur du niveau de français. Finalement cela se passe plutôt bien.
Les enfants sont des éponges et apprennent tellement facilement. Français, anglais, mandarin... et surtout ici à Hong Kong, nous côtoyons tellement d'enfants qui maîtrisent plusieurs langues, c'est un capital inestimable pour les enfants. Chacun doit voir selon son parcours, ses besoins et envies.
Lucie, Colombo, 4 enfants – "L'élève est au centre de l'école et de la préoccupation de tous"
Au départ nous avons choisi ce système scolaire car il n'y avait pas d'école française dans notre ville (ici les enfants du secondaire suivent le CNED avec un répétiteur). Ce changement s'est donc imposé à nous, ce n'est pas le fruit d'une longue réflexion.
Finalement nous sommes très satisfaits les enfants sont devenus bilingues en 6 mois et se sentent très à l'aise dans leur nouvelle école.
Les points positifs : l'école est un lieu de vie à part entière où les enfants suivent une scolarité mais sont aussi stimulés pour participer à un grand nombre d'activités sportives, artistiques, bénévoles...L'élève est au centre de l'école et de la préoccupation de tous, il y a un échange permanent que ce soit par mail ou oralement entre les professeurs, les élèves, les parents et l'équipe administrative.
L'objectif est de préparer les enfants à devenir des adultes responsables, citoyens (d'où les activités bénévoles hors de l'école) capable de s'informer et de traiter l'information afin de développer leur esprit critique et leur libre pensée.
Les élèves sont également habitués très tôt à s'exprimer en public et à présenter leur travail à des adultes (sous forme d'exposé power point par exemple dès la grande section de maternelle !) ce qui doit contribuer à améliorer leur confiance en eux.
En conclusion et pour comparer avec le système français, les écoles internationales travaillent énormément sur "la forme" c'est à dire la pédagogie, l'écoute, l'expression ... ce qui n'est pas toujours le cas dans le système français où chaque professeur travaille de manière autonome et où la qualité de l'enseignement dépend trop souvent de la valeur dudit enseignant.
Par contre jusqu'à la fin du collège (je n'ai pas encore d'enfant au lycée) je trouve que les cours à l'école internationale manquent cruellement de "fond": un grand nombre de sujets sont abordés en classe un peu sous forme d'exposé mais les leçons ne sont pas structurées comme à l'école française. Au final je pense que mes enfants risquent d'avoir des lacunes en culture générale (histoire, littérature).
Quelle est la meilleure solution ? Je vous le dirai dans 10 ans !
Myriam, Hong Kong, 3 enfants – "Le mot d'ordre est "encourageons pour que l'enfant ait confiance en lui" et ça marche !"
Maman de 3 enfants âgés de 15, 13 et 9 ans et demi, nous sommes expatriés depuis un peu plus de dix ans. Nos différents lieux de résidences n'ayant pas eu d'écoles françaises, nos enfants ont fréquentés des écoles internationales pendant 9 ans.
Mis à part le fait que tous les trois parlent maintenant parfaitement anglais (avec un très fort accent américain qui ne laisse en rien paraître leur nationalité française) je crois que le plus grand avantage qu'ils en aient tirés est la confiance en soi et une très grande curiosité ; ils ont envie d'apprendre. Les professeurs en écoles internationales, très motivés et passionnés par leur métier, ont une attitude très positive et ne diront jamais une phrase blessante ou abaissante à un élève. Le mot d'ordre est "encourageons pour que l'enfant ait confiance en lui" et ça marche ! Le climat qui règne en classe est très détendu, les enfants sont très proches et même complices avec leurs professeurs. Ils vont à l'école avec joie et très rapidement, ils ont plaisir à apprendre. J'ai vu mes enfants rentrer de l'école et aller spontanément sur Internet pour approfondir des connaissances apprises en classe dans la journée. Le sport, la musique, l'art sont des matières à part entières et ce, dès le primaire ce qui est très épanouissant et surtout, cela met en valeur un enfant qui n'est pas forcément doué en maths ou en français.
Dès la maternelle, les enfants sont initiés aux technologies modernes, ordinateurs, internet, tableaux interactifs dans toutes les classes etc. Les journées ne sont pas très chargées. En général, les cours commencent le matin à 8 heures 30 et finissent à 15 heures 30 et cela, de la maternelle à la terminale. Les devoirs dans les petites classes sont quasiment inexistants ce qui laisse plus de place aux activités sportives, aux cours de musique ou tout simplement, à la rêverie...
Sur le plan relationnel, les écoles internationales sont une parfaite ouverture sur le monde. Les élèves viennent de tous les pays, de tous les continents et ils ne voient plus les différences de race, de religion ou de couleur de peau.
Si je devais émettre un avis négatif sur les écoles internationales ce serait peut-être le niveau scolaire dans l'enseignement secondaire. On va peut-être un peu moins en détail dans les apprentissages par rapport au système français et les connaissances sont à mon goût, un peu superficielles.
Il n'est pas facile de passer du système international au système français, plus académique, plus disciplinaire aussi. Mes enfants en ont fait l'expérience à la rentrée 2009. Ils ont tous les trois de très bons résultats scolaires mais je crois que cela est dû au fait que nous ayons fait les cours avec le CNED en français et en mathématiques pendant 8 ans. Et très honnêtement, je crois qu'il est impossible de réintégrer le système français après un long passage en école internationale sans faire très sérieusement le CNED, du moins pas pour des collégiens et des lycéens. Mes enfants regrettent un peu l'ambiance plus décontractée et ludique des écoles internationales mais en contrepartie, ils apprécient l'enseignement plus approfondi et complet de l'école française.
Alors, en conclusion, je crois que ces 9 années en écoles internationales ont été très positives. L'idéal serait bien évidement une école à mi-chemin entre le système international et le système français. Une école relaxe où il fait bon apprendre dans une ambiance toujours positive avec des professeurs qui vous encouragent et où le niveau d'enseignement soit élevé.
Anne , Shanghai – "Dans les systèmes internationaux, il semble qu'un enfant doué en sport ou en art aura autant de valeur qu'un enfant doué en maths ou en physique"
Après 4 ans à New York, où nos enfants étaient scolarisés dans une école bilingue (français-anglais), notre prochaine destination a été Suzhou, "village" de 9 millions d'habitants, à une heure de route de Shanghai. Le problème, à Suzhou, pas d'école française, donc nous devions pour accepter cette expatriation, prendre la décision de scolariser nos enfants dans une école internationale en langue anglaise. Nous étions très partants en nous disant que nos enfants, déjà quasiment bilingues, profiteraient énormément de cette immersion. Et puis nous pensions que 2 ans plus tard, lorsque a priori nous rentrerions en France, nous les intégrerions à nouveau dans le système français. 2 ans plus tard, notre expatriation en Chine s'est prolongée et nous voila partis pour Shanghai, où il y a une école française. Malheureusement, nos enfants ne voulaient plus entendre parler de l'école française. "Rien à faire, pas marrant, trop rigide, pas assez de sport, ils ne pensent qu'aux maths et nous disent toujours que ce n'est pas bien…". Eh oui après les "great job, good job" des enseignants américains ou australiens, difficile de retrouver certains enseignants français …. Et puis dans les systèmes internationaux, il semble qu'un enfant doué en sport ou en art aura autant de valeur qu'un enfant doué en maths ou en physique… Ce qui n'est pas le cas dans le système français !
Nous avons donc décidé donc de les scolariser dans une école anglaise. Choix que nous ne regrettons absolument pas après 2 ans. Ils font partie des équipes de sport de l'école, ont des activités communautaires, peuvent prendre des rôles à responsabilité qui les ouvrent sur leur future vie d'adulte. Ils doivent travailler dur, sans aucun doute, mais nous avons le sentiment que l'école leur offre plus de moyens de s'épanouir en dehors des activités purement scolaires.
Katia FUCHEY, Budapest - "Mes enfants ont l'air plus épanouis"
Je ne sais pas si ça compte, mais vivant a l'étranger, je me vois mal mettre mes enfants en école française. Même si il est vrai que je ne suis pas une vraie expatriée mais que j'ai un peu plus tendance à me considérer comme une immigrée, il ne me viendrait pas à l'idée de mettre mes enfants dans le lycée français.
Tout d'abord, c'est extrêmement cher. Étant embauchée en contrat local, je ne peux me le permettre. Et je ne pense pas que le lycée français apporte tellement plus que les lycées bilingues. Les lycées bilingues sont moins chers, apportent un enseignement de qualité et permettent aux enfants d'être en contact direct avec le pays dans lequel ils vivent. Les programmes sont plus ou moins les même, les horaires ceux de la scolarité en Hongrie (école 5h la matinée et activités sportives et extra scolaires l'après-midi ce qui permet aux enfants d'avoir encore du temps a passer en famille en pratiquant des activités qui les sociabilisent et qui permettent d'avoir de nouvelles expériences).
J'ai toujours considéré le fait de vivre a l'étranger comme un plus. Mes enfants participent comme nous à cette expérience, et du fait de leur capacité à enregistrer bien mieux les informations, je trouve tout à fait logique qu'ils suivent la moitié de leur cours en français, et l'autre moitié en hongrois.
Le lycée français sur Budapest a un peu une connotation de grande école : on y a des élites, on y forme des élites… Un peu comme à polytechnique ou à Henri IV ! Que certains veuillent faire ce choix, ca les regarde, mais je considère au contraire qu'une élite n'est pas basée sur une seule culture, mais que c'est la pluralité et les environnements multiculturels qui forment des élites. Y compris en France, nous pourrions profiter de cet univers multiculturel que nous possédons pour en sortir grandis. Mais de nos jours parler multiculture est une atteinte à la survie de la culture française. Il n'y a qu'a voir les discours parfois limites que nous entendons.
Pour moi le système scolaire français est ce qu'il est, mais demande à être encore réaménagé. Le système hongrois me semble plus près d'une certaine réalité et d'une biologie de l'enfant qui est mieux gérée. Des programmes en moins d'heures mais centrés sur l'essentiel. Si on souhaite creuser le sujet, on le peut pendant les activités de l'après-midi. Un système de notation qui n'est pas que pénalisant (pas seulement centré sur ce qui manque, mais aussi sur la valeur ajoutée des informations d'un élève). Les Hongrois disent toujours que leur système scolaire est lourd, mais comparé au français, il est extrêmement léger et bien plus efficace.
Mes enfants ont l'air plus épanouis que ce que je l'étais moi à leur âge dans un système scolaire qui ne tolère pas qu'un élément sorte du lot. On tolère les génies sils sont bons partout et sans problèmes (c'est-à-dire sans problèmes de sociabilité ou psychomoteurs), et on est incapable de faire face aux difficultés des enfants. De ma primaire à l'université j'ai toujours entendu la même chose : il n'y a que de bons professeurs ou de mauvais élèves… Le système ne se renouvelle pas, les instits ne se remettent que rarement en cause. Ils font leur possible nous dit-on mais ils sont dépassés… Il est vrai que les réductions de budget ne les touchent pas… Alors qu'un lycée français qui coutent une scolarité en moyenne de 3000 euros, a un peu plus de moyens pour faire face, faire de l'individuel, et traiter les enfants comme on les traite dans le privé !
Ce qui ruine finalement le système éducatif français, n'est pas juste les réductions de budgets et les professeurs qui deviennent de parfaits fonctionnaires… C'est le désengagement total des Français pour leur propre système scolaire ! Ceux qui ont les moyens vont dépenser leur énergie a envoyer leur enfants dans le privé, plutôt que de la dépenser à sauver le public…
Voila tous mes arguments pour continuer à envoyer mes enfants dans des écoles bilingues plutôt que de privilégier un enseignement 100% français… Sinon à quoi bon partir ?
Thierry, Sattahip, Thailande, deux enfants – "Les lycées Français sont généralement limités aux capitales"
Expatrié en Thaïlande depuis 1996, père de 2 enfants 12 et 16 ans, j'ai choisi la scolarisation en école internationale pour plusieurs raisons :
Cout: Aujourd'hui, l'école me coute 500 euro par enfants. Je ne sais pas a combien reviendrait le lycée français mais il y a quelques années cela me coutait trop cher.
Proximité: Habitant a 150 km du lycée français, ce choix était exclu. Les lycées Français sont généralement limités aux capitales
Disponibilité: en 2007 nous avons passé un an en Chine à Nanjing, où il n'y a pas de lycée français. Il n'a pas été difficile de trouver une nouvelle école en langue anglaise, même si nous avons du passer du système anglais au système américain. De retour en 2008, mes enfants sont repassés au système anglais. L'ainé va préparer son IB, baccalauréat international (dont les copies sont corrigées en Angleterre, comme pour un élève anglais et qui de ce fait n'est pas un bac au rabais comme certains le laissent entendre). L'inconnue aujourd'hui est de savoir après le bac, si mes enfants pourront réintégrer le système d'études supérieur français.
Yves Boucaret, Cambodge – "Le niveau d'enseignement des écoles internationales, par rapport aux écoles cambodgiennes, est difficilement comparable"
Il n'y a pas de lycée français à Siem Reap sauf pour les petites classes avant la 6ème (maternelle, CE 1 CE 2 CM 1 et CM 2) qui dépendent du lycée Descartes à Phnom Penh (dont le coût est sensiblement le même qu'une école internationale). Le niveau d'enseignement des écoles internationales, par rapport aux écoles cambodgiennes, est difficilement comparable. Les enfants cambodgiens qui sont en Year 11 ou 12 à l'école cambodgienne sont intégrés, en général, en Year 8 ou 9 à l'école internationale de Siem Reap (deux à quatre classes en dessous de leur classe cambodgienne) les élèves qui sont avec ma fille en Year 9 (elle a treize ans) ont entre quinze et…dix-neuf ans. Question d'enseignement général et de moyens, au S.R.I.S. (Siem Reap International School agréée par Cambridge University) les professeurs sont qualifiés et payés en conséquence d'où le coût de la scolarité, pas de miracle en vue dans l'enseignement.
Pour le français, ma fille suit les cours du CNED en supplément (temps et coût) qui lui sont dispensés à l'école internationale par un professeur français, elle pourrait aussi l'apprendre sans supplément dans le cadre de l'école mais en 2ème langue seulement et comme nous avons choisi le mandarin en 2ème langue, on ne peut pas tout faire !!!
MPP (www.lepetitjournal.com) lundi 22 mars 2010
Sur le même sujet
L'annuaire
Musée d'Art moderne de Paris
Situé entre les Champs-Elysées et la Tour Eiffel, le Musée d’Art Moderne de Paris, palais emblématique exceptionnel de l’architecture des années 30, est sans conteste l’un des établissements phares du champ culturel...
Centre Pompidou-Metz
Le Centre Pompidou-Metz, centre d’art dédié à l’art moderne et contemporain, est conçu comme une expérience unique, un espace de découverte de la création artistique sous toutes ses formes. Chaque année,...
Musée de la bande dessinée à Angoulême
D’anciens chaisabritent et valorisent depuis 2009 les collections du musée de la bande dessinée et de la bibliothèque de la Cité: construits peu d’années après la naissance de la «littérature en estampes» imaginée...
L'agenda
- 8nov.
Trésors de la photographie lituanienne: Journée de conférences et rencontres à la BnF
La BnF conserve l'une des plus importantes collections de photographie lituanienne en dehors du pays, un ensemble riche et diversifié, constitué notamment grâce à des donations d’artistes de l’union des photographes...
- 9nov.10nov.
La Nuit du photojournalisme est de retour en 2024
La Nuit du Photojournalisme revient, le samedi 9 novembre 2024 à Paris. Trois organisations s'occupent du bon fonctionnement de l'événement : La Fondation Carmignac, CatchLight et Dysturb, le tout produit dans le...
- 7nov.10nov.
Photographie lituanienne : Trois générations d’artistes entre mémoire et modernité
Sous le commissariat de Sonia Voss, l’exposition révèle la profondeur et la diversité de la photographie lituanienne, de l’ère soviétique à aujourd’hui. À travers plus de 1.600 tirages de 22 photographes des...