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Les anciens élèves des lycées français, une « communauté d’entraide »

Dominique Tchimbakala, anciens élèves lycées français AEFEDominique Tchimbakala, anciens élèves lycées français AEFE
Dominique Tchimbakala, présidente de l' Association des anciens élèves des lycées français du monde © Patrice Férus
Écrit par Justine Hugues
Publié le 11 novembre 2018, mis à jour le 3 décembre 2020

Journaliste à TV5 Monde et ancienne élève du lycée français de Brazzaville, Dominique Tchimbakala est la nouvelle présidente de l’Union-ALFM, l’Association des anciens élèves des lycées français du monde. Elle ambitionne de faire de l’association une communauté d’entraide structurée, qui puisse porter la voix et l’exigence du modèle d’éducation à la française. Entretien.   

 

Lepetitjournal.com : Vous avez fait vos études secondaires au lycée français Saint-Exupéry de Brazzaville. Pourquoi vos parents ont-ils fait ce choix ? 

 

Dominique Tchimbakala : Je suis franco-congolaise, née en France, où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 10 ans. Lorsque nous sommes rentrés au Congo, il était logique que je poursuive ma scolarité dans le système français, d’autant plus que le pays était gouverné par un régime communiste. Mes parents ont estimé que je bénéficierais au lycée français d’un enseignement de meilleure qualité.

 

Que retenez-vous de ces sept années au lycée français ? Comment ont-elles influencé votre carrière professionnelle ? 

 

J’associe toujours cette période à un moment charnière de ma vie. Le lycée français était une enclave dans le Brazzaville de l’époque, un petit cocon depuis lequel j’ai observé et vécu des moments historiques forts. La chute du mur de Berlin, la guerre civile du Congo en 1993 …Ce sont autant d’évènements qui nous ont rapprochés avec mes camarades. Cela a été l’occasion de rencontrer des personnes de toutes nationalités et de grandir à leur contact.  

 

Par ailleurs, c’est une chance énorme d’avoir reçu un enseignement de qualité, tourné vers le monde. Si j’avais été dans le système congolais, je pense que je n’aurais pas eu les mêmes codes ni le même corpus culturel, qui me sont utiles dans mon métier de journaliste en France. J’étais toujours connectée à la société et la culture françaises tout en vivant autre chose. J’ai un regard extérieur sur chacun de mes pays et cultures : cela a été déterminant pour la suite. 

 

Continuez-vous d’entretenir des liens avec vos anciens camarades et professeurs ? 

 

Oui, grâce aux réseaux sociaux ! Je crois que l’une des spécificités des lycées français à l’étranger c’est d’avoir une culture d’établissement. En France, il est plus rare de faire son école primaire, collège et lycée au même endroit et le réseau est souvent mal vu.  Quand on fréquente un lycée français à l’étranger, on garde beaucoup plus facilement des liens avec les personnes avec qui on a partagé ce « cocon » que je mentionnais, professeurs inclus. J’ai des amis qui ont fait une partie de leur scolarité à Djibouti ou à Cotonou par exemple et qui ont eu les mêmes professeurs que moi. Nécessairement, tout cela contribue à maintenir des liens. 

 

En tant que présidente de l’Union- AFLM, comment comptez-vous développer le réseau ? Quelles sont vos autres priorités ? 

 

Afin de développer le réseau, je souhaiterais faire en sorte de structurer davantage l’ALFM autour des associations locales d’anciens élèves, afin que nous ayons des relais sur les cinq continents. Il faudrait que n’importe quel ancien élève, qu’il vienne de Bogota, du Vanuatu, qu’il aille à Pragues ou en Australie, puisse être accueilli par d’autres anciens.  Nous pouvons représenter une communauté d’entraide ; ce serait dommage de s’en priver. 

 

Par ailleurs, pour faire vivre ce réseau, nous comptons nous appuyer sur des évènements, comme des bourses ou des forums de l’emploi, dans lesquels nous impliquerons toutes sortes d’acteurs institutionnels et d’entreprises. Tous les anciens élèves des lycées français ont été formés à l’étranger est savent ce que c’est que de s’adapter à un monde changeant. Ils se sont structurés sur l’altérité et comment s’y adapter. Nous avons donc un impératif de visibilité pour mettre en valeur leur potentiel. 

 

Enfin, nous travaillerons à asseoir notre autonomie financière. 

 

Quel rôle peut jouer la plateforme ALFM.fr dans la structuration et le développement du réseau ?

 

La plateforme est déjà un outil formidable permettant de mettre en relation des associations locales du monde entier. Nous souhaitons investir encore davantage pour renforcer son rôle de parrainage et de mentoring à destination des « nouveaux » entrants. Je pense notamment à ceux qui n’ont jamais vécu en France et pour lesquels l’installation est parfois difficile. Ils doivent pouvoir trouver une communauté capable de les aider. Il y a aussi beaucoup à jouer sur l’application. C’est un outil jeune que nous devons développer.  Bien que tous les inscrits sur la plateforme ne soient pas membres de notre association, nous allons développer les synergies pour pouvoir toucher le plus de monde possible. 

 

Quelles sont les prochaines échéances pour l’ALFM ?

 

Je serai à Berlin pour le forum national des anciens élèves des lycées français d’Allemagne à la fin du mois, et nous travaillons déjà à l’organisation du forum mondial, qui sera l’un des temps forts de 2019. Nous sommes en train d’identifier l’établissement avec lequel nous travaillerons et pensons à un programme qui soit rassembleur.

 


Si vous souhaitez accéder à la plateforme dans anciens élèves des lycées français, rendez-vous sur le site dédié.

Pour mémoire, les anciens élèves des lycées français du monde, quelle que soit leur nationalité, peuvent participer depuis 2016 aux Trophées des Français de l'étranger, dans la catégorie "Anciens élèves des lycées français". L'appel à candidatures sera lancé sous peu. Pour plus d'informations, consulter la rubrique de notre site.

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