Après sa dernière édition en 2019 à Tunis, le FOMA rassemble à nouveau les alumni des lycées français du monde entier. Cette année, c’est à Bruxelles qu’ils se retrouvent. Au programme, des rencontres, des témoignages et des réunions dans plusieurs lieux emblématiques de la ville, en particulier au lycée français Jean-Monnet à Uccle et au Centre Belge de la BD.
Ce 25 mai 2024 est le premier jour d’un weekend chargé de nostalgie pour les anciens élèves des lycées français du monde entier. L’AEFE en comptabilise 600.000, à qui viennent s’ajouter environ 20.000 bacheliers. Si tous n’ont pu faire le déplacement jusqu’à Bruxelles, ils étaient nombreux à participer aux échanges qui étaient également disponibles en visioconférence.
Le ton a été donné lors de cette première journée avec une grande table ronde, animée par six alumni de Tunis, Brazzaville, Bruxelles, Agadir, Casablanca et Dubaï. De nombreux sujets y sont développés : les nouvelles technologies, l’inclusion, la représentation de la France à l’étranger et notamment la richesse culturelle très importante acquise grâce à l’expatriation et l’enseignement dans les lycées français.
Sur ce dernier sujet, parmi les centaines de personnes présentes, les témoignages s'enchaînent et se ressemblent : « Quelle chance d’avoir grandi et appris à l’étranger » évoque un ancien élève de Bilbao. Une autre alumni, de Porto, estime avoir une meilleure capacité d’écoute, aller plus vers l’autre. Un troisième avoue néanmoins que « même si la mixité culturelle est immense grâce à cette expérience, la mixité sociale, elle, ne l’est pas toujours ». Ayant étudié au Mexique, il confie que certains camarades boursiers ressentaient de la honte.
S’en suit, pour tous ces anciens élèves un retour à l’adolescence : un déjeuner au self de la cantine. Tous attablés, les récits s’entremêlent dans un brouhaha joyeux. Ils ne connaissent pas forcément mais la chose qu’ils ont en commun, fait partie intégrante de leur identité : « Nous sommes tous frères et sœurs dans l’humanité. Nous avons une culture particulière par rapport à cette notion de fraternité : la fraternité se décide » témoigne un ancien élève.
Ateliers thématiques au FOMA pour promouvoir le vivre ensemble
L’après midi est plus concrète, les alumni se divisent en plusieurs ateliers pratiques, passant des innovations technologiques à la transition écologique. L’idée sous-jacente pour ces rencontres est de « valoriser des atouts en tant qu’alumni». Lors de l’atelier consacré à la géopolitique, la discussion s’axe ainsi autour de la paix et du vivre ensemble. Pour Nicolas Vadot, auteur de BD, dessinateur de presse et ancien lycéen à Bruxelles, il est « dommage que les expatriés ne se mêlent pas davantage aux locaux » et que le plus souvent, ces derniers « ne connaissent pas les résidents des pays qui les accueillent ».
Le but de ce FOMA, comme à chaque édition, est de repenser l’avenir du réseau, grâce aux retours des anciens élèves. A la fin de la discussion, ils ont proposé des cours d’histoire et de géographie sur le pays accueillant pour que les liens avec les locaux puissent s’établir plus facilement et organiser des cafés philosophiques pour se réunir et discuter.
Les élections européennes en fond
Tout au long de la journée, en sourdine, a régné un climat d’élections européennes. « Allez voter ! » et « Il faut bloquer les extrêmes » sont deux phrases qui ont été prononcées, régulièrement, par de nombreux alumni. Et à la question : « est-ce que les expatriés français votent pour l’extrême droite ? », les intervenants répondent qu’il y en a, mais peu. « Voter pour l’extrême droite en tant que ressortissant français est incohérent puisque cela revient à dire qu’on ne veut pas d’étrangers alors que nous sommes nous-mêmes étrangers. », ajoute le dessinateur de presse. Dominique Tchimbakala, ancienne élève à Brazzaville, ancienne présidente de l’Union-ALFM et journaliste pour TV5 Monde surenchérit : « quelles que soient nos histoires et nos parents, les lycées français nous offrent un vaccin contre l’extrême droite ».
Cette sixième édition s’est poursuivie dans la joie et la bonne humeur collective avec une visite du Centre Belge de la BD et une soirée de gala. Les retrouvailles, prévues sur deux jours, continuent dimanche 26 mai 2024, avec des activités sportives, culturelles ou touristiques - notamment une visite de Bruxelles.
L’éclat de ces rencontres illumine encore aujourd’hui le parcours et les expériences de ces anciens élèves du monde entier. Comme le résume si bien André Malraux : « L'avenir est un présent que nous fait le passé ». Les anciens élèves des lycées français le prouvent encore à Bruxelles.