Soudan : un an après, le triste bilan humanitaire d’une guerre oubliée

Le Soudan toujours en proie à une crise humanitaire dévastatrice 

Il y a un an jour pour jour, le 15 avril 2023, les Forces armées Soudanaises (SAF) et les Forces de Soutien Rapide (RSF) entrent en conflit, engendrant l’une des plus grandes guerres civiles jamais connue auparavant, avec plus de 20.000 morts. 

Dans le sillage de la conférence internationale portant sur la crise humanitaire actuelle au Soudan, lundi 15 avril 2024, les regards se tournent vers une nation déchirée par un conflit persistant. L’urgence humanitaire est devenue essentielle. Plus de 8 millions de personnes sont déplacées à cause du conflit, et plus de 18 millions de personnes ne peuvent satisfaire leurs besoins alimentaires. En première ligne se trouvent les femmes, fortement exposées aux risques de violences sexuelles notamment, mais aussi les enfants : « Ils subissent les conséquences dévastatrices de ce conflit, explique Jennifer Olivier, responsable des programmes humanitaires de l’ONG Plan International France. En plus de la malnutrition sévère, ils se trouvent exposés à des risques accrus de violences et d’exploitations sexuelles, de séparation, d’enlèvement ou de recrutement forcés par les groupes armés. ».

Depuis plus de 45 ans, l’ONG française Plan International déploie ses membres et ses actions dans cinq régions du pays, tout en soutenant également les populations déplacées dans les pays voisins, au Tchad, en République Centrafricaine et Ethiopie, en Egypte et au Soudan du Sud : « Les efforts diplomatiques et humanitaires doivent d’intensifier immédiatement pour empêcher une famine et la perte de centaines de milliers de vies, et assurer un cessez-le-feu durable. ».

2 milliards d’euros débloqués pour le Soudan

Réunie à la capitale française le 15 avril 2024, la communauté internationale s’est engagée à apporter un financement de plus de 2 milliards d’euros qui permettra « de répondre aux besoins les plus urgents dans les secteurs de la sécurité alimentaire, de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation, de la protection des plus vulnérables », comme l’a assuré le Président de la république française, Emmanuel Macron. Ainsi, les pays de l’Union européenne contribuent pour un total de 900 millions d’euros, comprenant 110 millions pour la France, 244 millions pour l’Allemagne et 350 millions pour la Belgique. Les États-Unis se sont également engagés à fournir 138 millions d’euros. 

Guerre au Soudan : @Refugees et @UNOCHA_fr demandent 4 milliards de dollars pour répondre aux souffrances épiques dues au conflit

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— ONU Info (@ONUinfo) February 7, 2024

Un soutien financier intervenant alors que cette guerre civile semble être reléguée au second plan, éclipsée par les récentes actualités liées aux conflits entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’entre Israël, Gaza et l’Iran. Le territoire étant inaccessible, il est aussi très compliqué pour les journalistes de médiatiser le conflit. D’où l’objectif de cette conférence de le réinscrire à l’ordre du jour. « Si nous applaudissons les contributions annoncées de lors de cette Conférence, nous insistons sur la nécessité que ces contributions soient des financements additionnels, en plus de celles déjà entrées sur la crise Soudan et d’autres crises, insiste malgré tout Jennifer Olivier. Il est également crucial que ces financements additionnels permettent de soutenir la société civile soudanaise, et les ONG humanitaires qui mettent en œuvre des projets pour répondre aux besoins des populations affectées. ». 

En février 2024, l’ONU avait pourtant indiqué que 4,1 milliards de dollars - soit environ 3,8 milliards d’euros, étaient nécessaires pour répondre aux souffrances actuelles de la population soudanaise.