Movember : la moustache internationale qui change le visage de la santé masculine

Où que vous soyez, vous pouvez faire un don ici pour Movember France 

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Cette année, Eric fait pousser sa 14ème moustache Movember. Sa première, il s’en souvient bien, c’était en 2011. A New York à l’époque, il décide de se faire pousser la moustache « parce que c’était amusant de le faire avec mes collègues. Je n’étais pas concerné de près ou de loin à un problème de santé. Je ne connaissais pas bien la cause ». De retour en France, Eric continue à se faire pousser la moustache au mois de novembre et sensibilise de plus en plus de collègues, amis ou membres de sa famille, à lui verser des dons via son compte Movember. Il commence à faire partie du top 10 des Français qui récoltent le plus d’argent pour la fondation, mais sait bien que « la France ne fait pas partie des plus gros pays Movember ».

 

 

En France, ce sont environ 8.000 personnes vont récolter des dons ou organiser des évènements Movember.

 

 

 

 

Movember, très populaire chez les Anglo-Saxons, mais pas que 

Anne-Cécile Berthier, directrice Movember UK et Europe, confirme la tendance mondiale : “Ce sont principalement l’Australie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada qui lèvent le plus de fonds”. Pourquoi ces pays ? Le mouvement Movember naît en Australie en 2003. Pour les 30 ans de l’un d’entre eux, un groupe d’amis se fait pousser la moustache pour s’amuser. Au bout d’un mois, ils réalisent que leur démarche a beaucoup fait parler et décident de recommencer l’année suivante en utilisant ce buzz pour une cause, le cancer de la prostate.

Le mouvement s’étend à l’international, notamment au Royaume-Uni où l’un des fondateurs développe Movember. En Europe, les grands pays donateurs sont la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse et l'Espagne. 350.000 à 400.000 personnes prennent part à Movember, dont 100.000 participants rien qu’au Royaume-Uni. “En France, ce sont environ 8.000 personnes qui vont récolter des dons ou organiser des évènements Movember. Ces chiffres, nous les connaissons car ces volontaires créent une page Mo space sur movember.com. Mais il y a toute une communauté de personnes qui se font pousser la moustache et parlent de la santé masculine” analyse la directrice UK et Europe. 

 

 

Le cancer de la prostate tue autant d’hommes que le cancer du sein tue de femmes

 

 

Movember, attirer l’attention par la moustache

En 2018, Eric s’installe avec sa famille au Mexique. L’expatriation n’arrête pas sa moustache, bien au contraire : « Le mouvement semblait peu connu à Mexico. Je me suis senti investi d’une mission de sensibilisation. Je parlais de la cause. Je me suis même déguisé en « El Mostacho » pour attirer l’attention. Je lançais des défis en me teignant ma moustache en fonction des dons. Le bouche à oreilles a fonctionné. Les donateurs sponsorisaient l’un des principaux moustachus Movember de France et s’en félicitaient. Je sais aujourd’hui que Movember est un peu plus connu au sein de la communauté française à Mexico. Je suis content aussi car certains amis ou connaissances font plus attention à leur santé et vont consulter ». Moustache gracias.

“Le cancer de la prostate tue autant d’hommes que le cancer du sein tue de femmes. Nous sommes encore en retard en termes de connaissance de la maladie et des capacités à la détecter et la soigner” insiste Anne-Cécile Berthier. Quant au cancer des testicules, il concerne surtout les jeunes et se soigne bien, à condition de le diagnostiquer tôt. “Pendant Octobre rose, on dit de prendre soin des seins. Pour Movember, il faut dire de prendre soin de ses testicules” sourit la responsable UK et Europe. 

 

 

 

 

 

 

Des moustaches mais aussi des actions audacieuses pour Movember 

Fin 2022, Eric déménage à Dubaï. Depuis deux ans, il reprend l’idée développée au Mexique, El Mostacho : "Cette année, nous avons eu la chance d'avoir la visite officielle de (vrais) luchadores mexicains a Dubai, l'occasion d'associer la cause Movember aux démonstrations de Lucha Libre et de sensibiliser le public sur les sujets de santé masculine" raconte-t-il. "Avec mon épouse, La Mostacha, nous continuons de nous battre plus que jamais contre les maladies masculines. » détaille l’expatrié ambassadeur, très motivé.

Il n’est pas le seul à se lancer de grands défis pour la santé des hommes. En 2024, Freddy Paillard, un autre ambassadeur français lancer quatre grands défis, les "4 Mo-Ments" dans le département de l'Eure. Il avait, l'an dernier entrepris un grand défi sportif, le “Murph challenge”. Tom Christen, en Suisse, relève le défi « Move » - courir ou marcher 60 km pour les 60 hommes qui se suicident chaque heure dans le monde - dans son fauteuil roulant. Frederik Meyland-Smith, au Danemark, laisse ses amis choisir un défi lorsqu'il atteint son objectif. De Raad, une équipe d'étudiants universitaires aux Pays-Bas, joue un match de foot contre Creators FC le 20 novembre 2024. Rui Pereira, en Espagne, a décidé de monter le Kilimandjaro, la plus haute montagne d'Afrique. Les femmes ne sont pas en reste, à l’instar de Beth Jones qui a grimpé en 2023, en mémoire de son père, 10 fois en 24 heures le Pen Y Fan, une montagne au Pays de Galles ; l'équivalent de l'Everest ! 

 

 

Selon Movember, 3 suicides sur 4 concernent les hommes. Les hommes se confient moins et cherchent moins d'aide...

 

 

 

 

La santé mentale, l’un des combats essentiels pour Movember 

« Parmi nos causes, il y a la santé mentale et la prévention du suicide » explique Anne-Cécile Berthier. Selon Movember, 3 suicides sur 4 concernent les hommes. “Les hommes se confient moins et cherchent moins d'aide. Nous essayons de sensibiliser, donner des conseils ou expliquer les signes de santé mentale fragile. Ce n’est pas être faible que de se confier…” Eric, expatrié depuis plusieurs années est devenu très attentif sur le sujet à l’étranger « Il m’arrive de repérer des gens qui ne se sentent pas bien, je vais parfois m'asseoir avec eux pour discuter. En expatriation, on peut se sentir plus isolé loin de ses proches et de ses repères ou déprimé et stressé par son travail par exemple. La dépression n’est parfois pas très loin. » Être sensibilisé à la santé mentale peut être particulièrement utile, en expatriation aussi. 

 

 

 

 

Comment suivre Movember où que l’on soit dans le monde ? 

Pour participer à Movember, il faut créer une page et récolter des dons, soit sur le site de son pays d’origine, soit sur le site de son pays d’accueil. “Les expatriés peuvent bien sûr se lancer ! Seule contrainte, n’étant pas une société commerciale, il est parfois compliqué de récolter de l’argent dans certains pays”. C’est le cas d’Eric à Dubaï qui invite donc les personnes à donner sur sa page créée en France. ”Plus fort que notre communication et nos actions marketing ? Nos ambassadeurs bénévoles bien sûr, qui passent énormément de temps et d’énergie ! ” insiste Anne-Cécile Berthier. Mais si vous commencez Movember cette année ou que vous ne souhaitez pas créer de page, se faire pousser la moustache (ou s’en dessiner une) peut déjà changer la donne…

Eric est plus que jamais déterminé : « Le sujet est profondément important pour moi aujourd’hui. Je n’ai toujours pas de problème de santé mais mon mois de novembre Movember s’inscrit dans une démarche de prévention; si cela m’arrive un jour, j’aimerais que la recherche ait avancé » explique le trentenaire moustachu. La France se bat pour changer le visage de la santé masculine. Et vous, vous rangez le rasoir ce soir ?

 

A savoir : Pour bénéficier d’une réduction d'impôt, et où que vous soyez, vous pouvez faire un don ici pour Movember France