Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Aude Rossolini, candidate du parti Décidons nous-mêmes ! pour la 4ème circonscription (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Aude, j'ai 40 ans, je suis maman de 3 enfants de 5, 7 et 9 ans, je vis en Saône et Loire et au quotidien je gère avec mon mari notre entreprise familiale : entre autres, je le filme pour mettre en valeur son merveilleux travail d'artisan tonnelier. Habituée à la vie paisible mais néanmoins intense à la campagne depuis plusieurs années avec ma famille, c'est l'actualité politique qui m'a poussée à contribuer modestement mais avec conviction, à un projet politique audacieux et courageux : celui de modifier progressivement notre système politique en profondeur pour que nous puissions enfin décider nous-mêmes de la destinée de notre pays et sur toutes les thématiques qui nous tiennent à cœur.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
À Décidons Nous-Mêmes nous voulons faire vivre la démocratie directe, comme nous le faisons déjà d'ailleurs en interne. Nous voulons faire connaître notre démarche, nos valeurs, notre charte signée par tous nos candidats et nous voulons inviter les Français à faire un vote du cœur au premier tour. En effet, au premier tour des législatives on finance ce qu'on aime et chaque voix obtenue verse une aide publique au parti concerné. Nous n'avons pas beaucoup de moyens et nous faisons les choses a minima. Notre but est de faire vivre le mouvement citoyenniste.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Pour cette campagne express, la coalition démocratique DNM! a décidé de présenter en priorité des candidats dans les circonscriptions des Français établis hors de France, où il y a une grande participation des électeurs et où le scrutin est un peu plus égalitaire : la connaissance des professions de foi ne dépend pas de l'argent disponible pour les envoyer. J'ai des origines Belges et je me souviens de ces paysages qui ressemblent beaucoup à l'endroit où je vis maintenant, c'est pourquoi j'ai été proposée candidate dans cette circonscription. Mon mandataire financier est né en Belgique. Nous voulons donner la possibilité à chaque citoyen de s'informer, initier, débattre et voter, indépendamment de l'endroit où il vit, sur tous les sujets d'actualité et nous voulons faciliter le quotidien de tous les Français, y compris ceux vivant à l'étranger.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
J'ai les mêmes préoccupations sur les mêmes sujets, sur lesquels j'aimerais bien avoir mon mot à dire : les retraites, la situation internationale, le dérèglement climatique, l'éducation... Ce qui importe pour moi c'est que chaque citoyen français, qu'il habite en France ou à l'étranger, puisse avoir accès facilement à une assemblée citoyenne sous forme de plateforme numérique, pour proposer des sujets prioritaires pour la mandature et de décider, suite à un débat contradictoire et éclairé, sur des lois et amendements qu'il considère essentiels. Tout citoyen français aura ainsi les mêmes accès aux informations pour prendre une décision éclairée, pourra vérifier ce que le député a voté et aura pourra initier des améliorations pour les questions administratives qu'il rencontre.
Comment voyez-vous le mandat de députée ?
Dans le même état d'esprit, j'ai signé la Charte du candidat et de l'élu de DNM! qui reprend aussi les engagements de l'association ANTICOR en matière d'éthique et de lutte contre la corruption, et me contraint à respecter vos décisions sous peine d'une sanction financière importante, gage du sérieux de ma démarche envers vous. Pour moi le mandat de député c'est un double lien permettant le relai des informations vers l'assemblée citoyenne et le relai de la volonté populaire vers l'assemblée nationale, mais aussi une grande redevabilité auprès des électeurs demandeurs d'une transparence totale et d'interlocuteurs privilégiés pour faciliter le quotidien administratif des Français habitant à l'étranger.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
Je trouve dommage qu'une élection pour un mandat national se fasse par circonscription, donc par zone géographique, aussi je ne peux répondre spécifiquement pour notre circonscription sans induire en erreur sur le rôle d'un député. Comment décider efficacement, sans intermédiaire, sur l'écologie ? Sur les adaptations urgentes et nécessaires face au changement climatique ? Sur l'actualité européenne et la géopolitique mondiale ? Sur les mesures législatives indispensables pour créer les conditions socio-économiques et culturelles pour bien vivre dignement ? Les défis actuels sont nombreux et il nous apparaît que les institutions, comme la population, sont conscientes du besoin de coopération et de resserrement des liens. Il nous apparaît également que les outils de participation citoyenne (recueil simple des doléances sans application de décision) ne répondent pas aux besoin des citoyens : l'heure est venue de définir un cadre de confiance et donner le pouvoir de voter à tout citoyen français, sur tout sujet qui le concerne, après débat. L'évolution des institutions doit se faire vers la démocratie directe, réelle, et non participative ou consultative, pour préserver la société humaine et la civilisation par l'établissement de l'État de droit, garant des libertés fondamentales et donc du progrès économique et social.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Nous sommes une petite équipe de candidats et membres de DNM! et nous nous retrouvons tous les soirs pour répondre aux besoins que nous rencontrons au long de la campagne. L'ambiance est détendue et travailleuse. Nous décidons ensemble de la priorisation des tâches à exécuter en prenant le temps de débattre des arguments. Les grandes orientations politiques que nous défendons sont définies dans nos statuts et notre règlement intérieur, et validées par l'assemblée citoyenne. Nous les appliquons à chaque campagne électorale que nous menons. Nous n'avons pas de soutien, nous ne sommes que des citoyens.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?
Nous n'avons aucun espoir d'atteindre le seuil de 5% et d'avoir un élu ! Mais je peux vous donner l'objectif que nous visons : prioriser l'aspect collectif de la construction des outils démocratiques (puisque nous ne voulons pas décider pour les autres mais que tout le monde puisse décider). Nous faisons vivre la démocratie directe et voulons insuffler une dynamique d'espoir et de réalisation en France, pour répondre aux immenses défis de nos générations.
En conséquence, et face aux constats, Décidons Nous-Mêmes désire :
1. Démocratiser les institutions et les outils du pouvoir citoyen, pour construire collectivement l'État de droit
- Instauration de Référendums d'Initiative Citoyens (R.I.C.) en toutes matières à tous les échelons. (Veto, Legislatif, Abrogation, Révocation,...)
- Instauration d'une assemblée citoyenne à différents échelons pour un maillage démocratique du territoire continental
2. Augmenter la légitimité et la confiance dans les institutions françaises pour stimuler l'engagement citoyen
- Mandat impératif pour tout élu
- Reddition de comptes
- Effectivité du vote blanc (et non seulement comptabilisé, mais sans conséquences comme actuellement)
En cohérence avec ses principes, Décidons Nous-Mêmes agit :
- Comme tous nos candidats, j'ai signé la Charte du candidat et de l'élu, engagement démocratique inédit en France.
- Nos réunions virtuelles sont publiques et ouvertes.
- Nos comptes sont transparents.
- Nos réflexions et décisions sont ajustables, après initiative et ouverture d'un groupe de travail sur le sujet, aussi nos réflexions actuelles ne se limitent pas uniquement à ce que vous pouvez lire sur ce papier.