Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Amélia Lakrafi, candidate du parti Renaissance pour la 10ème circonscription (Afrique du sud, Bénin, Emirats Arabes Unis, Egypte et l'Afrique de l'Est), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Amélia Lakrafi, la députée sortante des Français résidant dans les 49 pays de la 10ème circonscription des Français de l'étranger. J'ai eu l'honneur, et aussi le plaisir, de servir du mieux que je le pouvais nos citoyens, parfois binationaux et aux profils très divers d'un pays à l'autre, mais qui ont souvent le sentiment que la France est un peu loin d'eux. J'ai eu à cœur durant ces 7 années de les rencontrer autant tous les mois, lors de permanences parlementaires en présentiel dans les consulats (ainsi qu’en visioconférence pendant la crise covid), de réunions publiques, de visites d'écoles, de réunions avec les entrepreneurs, les associations locales... Avec mon équipe, j'ai mis un point d'honneur à les accompagner dans leurs démarches administratives parfois complexes, surtout pour les personnes les plus éloignées des outils numériques, et à répondre à chacune de leurs sollicitations. J'ai découvert des personnes passionnantes, aux profils de vie inhabituels en comparaison des Français de métropole, et dont le regard sur la vie m'a beaucoup appris à moi aussi.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Je me présente à nouveau devant les Français de l'étranger de la 10ème circonscription car je souhaite poursuivre les travaux en cours qui ont produit des améliorations de leur quotidien. Violences conjugales, aide aux démunis, soutien à nos entrepreneurs: les choses ont avancé et je crois que chacun connaît mon engagement. Au travers de la création de la FIBRE, la fédération d'associations d'entraide entre Français, de la prise en compte du sujet des violences intrafamiliales à l'étranger, au travers de mon appui au dispositif des VIE ou de l'aide apportée par la France aux entrepreneurs français de l'étranger pendant la crise COVID, je pense avoir contribué à faire bouger les lignes. De même; collectivement avec mes collègues députés des Français de l'étranger, je pense que nous avons œuvré à une simplification et une dématérialisation bienvenue de plusieurs démarches administratives. Je me représente enfin parce que je ne me résous pas à laisser les extrêmes gouverner ce beau pays que j’aime tant, qu’il s’agisse des appels à la désobéissance civile pour les uns et des programmes impossibles à mettre en place pour les autres.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Cette circonscription composée de 49 pays si divers et de près de 150 000 personnes au parcours de vie si différents m'a toujours émerveillée. C'est un lien très fort et presque charnel que j'ai avec cette circonscription et j'espère que les Françaises et Français ont apprécié mon travail en leur faveur et à leurs côtés. Je suis fière d'avoir noué des liens forts avec les Français et aussi avec leurs représentants locaux, les conseillers des Français de l'étranger. Avec eux, nous avons débloqué de nombreuses situations pénibles pour nos concitoyens parfois confrontés à des difficultés de tout ordre sur le terrain. Avec le temps, les liens créés avec de nombreux diplomates - ambassadeurs ou consuls - ont aussi permis de venir en aide plus efficacement à nombre de nos compatriotes. Ils sont tous et toutes mobilisés et font un travail exceptionnel au profit de nos compatriotes et du rayonnement de la France.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
Avant d'être députée, je me déplaçais beaucoup en Afrique notamment pour les activités de ma société et de mes associations. C'est comme cela que j'ai découvert le monde des expatriés, depuis le chef d'entreprise, au jeune VIE de passage ou bien ces Français qui se sont installés depuis longtemps dans ce qui est devenu leur pays d'adoption, y ont fondé une famille et connaissent mieux que personne la culture locale. C'est pour eux que j'ai voulu être députée et faire entendre leur voix ! Il faut sortir des clichés habituels sur les Français de l’étranger car beaucoup d’entre eux, contrairement à ce que l’on peut penser, connaissent des difficultés financières, ont eu des accidents de la vie, ont un enfant en situation de handicap, etc. Cela explique depuis le début de mon premier mandat, cet axe qui structure tout mon travail : celui de l’accompagnement.
Comment voyez-vous le mandat de députée ?
Je compte rester une députée de terrain, à la rencontre des autres et en soutien à toute initiative de solidarité émanant de la communauté française. Cela n'empêche pas mon investissement à l'assemblée, en commission par exemple où j'ai toujours souhaité m'investir dans les dossiers et rapports en lien avec la vie des Français à l'étranger. J'ai aussi pris très au sérieux mon rôle dans les groupes d'amitié que j'ai présidés, persuadée que de bons rapports avec les pays où résident les Français de la 10ème circonscription peuvent s'avérer décisifs parfois pour aider nos ressortissants qui s'y trouveraient en difficulté. Je crois aussi que c'était aussi le rôle que l'on attendait de moi: représenter mon pays au mieux à l'étranger!
Fidèle à mon groupe car je pense que l’on est plus forts en jouant collectif, j’ai toutefois toujours su aussi conserver ma liberté de parole et de conscience, y compris lors des votes à l’assemblée. Je n’ai pas hésité à manifester mes désaccords à plusieurs reprises qu’il s’agisse de la loi immigration ou de la situation au Proche-Orient.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
Outre les sujets évoqués plus haut, de nombreux Français du Moyen-Orient et du Golfe sont inquiets de l'actualité internationale, et en particulier la situation révoltante en cours à Gaza, et ne comprennent pas toujours la position de notre pays. Je pense aux ressortissants français du Liban, souvent des Franco-Libanais, qui craignent bien entendu pour leur sécurité après avoir déjà vécu tant d'épreuves ces dernières années. Cela me touche terriblement.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
J'ai la chance d'être entourée, voire très bien entourée, avec une équipe de campagne aussi compétente, impliquée, dynamique que sympathique, de nombreux relais sur le terrain, de conseillers des Français de l'étranger, de responsables d'associations, qui comptent s'engager! Le manque de temps ne me permettra pas de faire autant de déplacements que je le souhaiterais mais je compte bien venir à la rencontre des Français dans quelques pays!
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si êtes-vous élue ?
Je souhaite poursuivre mon travail en faveur des femmes victimes de violences conjugales, continuer à appuyer le réseau associatif français d'entraide, soutenir les entrepreneurs français de l'étranger souvent à l'écart des dispositifs d'aides avec la création d'un label permettant de les identifier et de les prendre en compte. Je souhaite accélérer sur les sujets de la simplification administrative, de l'accès aux consulats, engager aussi une réflexion sur le développement de nos écoles françaises pour que tout enfant français à l'étranger, puisse bénéficier de l'enseignement français. Il y a encore tant à faire! Et j'espère que les Françaises et les Français me feront à nouveau confiance, ils pourront compter sur ma proximité et toute mon expérience!