Visite du Roi Charles III en France, accueil du Pape François à Marseille, intervention à la télévision française, Emmanuel Macron était sur tous les fronts cette semaine. L’occasion pour la presse étrangère de commenter les faits et décisions d’un président “à l’international”.


Dimanche 24 septembre, il est 20h40 lorsque le président de la République française Emmanuel Macron clôt une riche semaine par un entretien conjoint sur TF1 et France 2. Qualifiés d’“historiques pour la France” par l’Elysée, ces derniers jours ont permis au Chef de l’Etat de retrouver son omniprésence dans le paysage médiatique. Mais il a également trouvé le temps pour prendre la parole sur des problématiques internationales majeures, qui ont fait réagir ses voisins européens.
La visite tant attendue du Roi Charles III
Six mois après le report de sa visite d’État en raison de l’ampleur des manifestations contre la réforme des retraites, le Roi Charles III et son épouse la reine Camilla ont réalisé leur première visite diplomatique en France du 20 au 22 septembre. Une venue qui avait pour objectif de sceller l’amitié franco-britannique et qui tombait à point nommé pour Emmanuel Macron selon les descriptifs du média barcelonais La Vanguardia : “Après un été très difficile, qui a débuté en France par une violence de rue sans précédent, Macron a riposté à l'automne en faisant preuve de grandeur. La visite de Charles III était le prétexte idéal.”
C’était peut-être le rendez-vous le moins politique de la semaine du président français. C’est de coutume : le nouveau statut de Charles l’empêche de donner ses avis politiques, du moins en public. Les médias internationaux se sont alors concentrés sur le dîner à Versailles, les activités ludiques de la reine Camilla et du roi Charles III en compagnie du couple présidentiel français ou encore des possibles erreurs protocolaires d’Emmanuel Macron.
Le président de la République française a été épinglé par la BBC, sur son live en ligne, pour avoir touché le roi sur l’avenue des Champs-Élysées. Selon une règle britannique époque “Elisabeth II”, on ne peut toucher un membre de la famille royale, que si ce dernier initie le geste.
This friendship. pic.twitter.com/ikXRzDWUuE
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 20, 2023
Le pape reçu en grande pompe dans une République laïque
Le pape François s'est rendu à Marseille les 22 et 23 septembre dans le cadre de rencontres organisées par le diocèse autour de thèmes comme les inégalités économiques, les migrations et le changement climatique. En point d’orgue de ce déplacement, une messe réunissant plus de 60.000 spectateurs au sein du stade Vélodrome a eu lieu samedi avec la présence de plusieurs personnalités politiques, dont le président lui-même.
Avant ce rassemblement géant, le souverain pontif s’était entretenu avec Emmanuel Macron au sujet de l’accueil et de l’intégration des migrants par les pays européens quelques jours après la crise à Lampedusa. Il avait également paradé à bord de sa papamobile sur l’avenue du Prado, nécessitant 6.000 policiers et agents de sécurité. Du jamais vu durant un week-end qui accueillait plusieurs événements d’ampleur au quatre coins du territoire français, dont la Coupe du monde de rugby.
De l’étranger, ce dispositif extraordinaire au sein d’une République laïque est évidemment interrogé. En Suisse, le Temps jugeait une “présence présidentielle choquante pour la gauche, qui y voit la preuve d’une laïcité à deux vitesses dans un pays qui s’en prendrait à l’islam mais pas aux autres religions.”
Toujours à bord de la "papamobile", le pape François fait son entrée dans le stade Vélodrome.
— franceinfo (@franceinfo) September 23, 2023
Il est accueilli par 60 000 spectateurs ainsi que par un tifo géant à son éfigie hissé juste avant son arrivée. pic.twitter.com/nGVEvBHlmm
La France quitte le Niger “la queue entre les jambes”
Une aide pour les travailleurs et le prix de l’essence n’ont pas été les sujets “franco-français” retenus de l’interview d’Emmanuel Macron par la presse européenne. Elle a préféré s’intéresser à l’annonce du départ du Niger de 1.500 soldats français et de l’ambassadeur du pays.
Au micro d’Anne-Claire Coudray et de Laurent Delahousse, le président de la République a officialisé le retrait des soldats “de manière ordonnée dans les semaines et mois qui viennent" en concertation avec les putschistes car le gouvernement “veut que cela se fasse dans le calme”.
🔴🗣"Dans les prochaines heures, notre ambassadeur au Niger va revenir en France", annonce @emmanuelmacron. Les soldats français, vont eux, quitter le Niger, "d'ici la fin de l'année".
— franceinfo (@franceinfo) September 24, 2023
📺 #franceinfo canal27 pic.twitter.com/isUGSN8Hny
Pour Volkskrant, cette annonce est considérée “comme un coup dur porté à la lutte antiterroriste française dans la région”. Le média néerlandais dit même de la France qu’elle quitte le Niger “la queue entre le Niger”. Au contraire, Emmanuel Macron souhaite assurer l’accompagnement “que si c’est à la demande des pouvoirs démocratiquement élus et des autorités régionales”, soit le président Mohamed Bazoum et non les putschistes, “amis du désordre”.
Une écologie à la française
Aussitôt sa semaine marathon terminée, Emmanuel Macron a repris la parole ce lundi 25 septembre en fin d’après-midi. Cette fois, un nouveau sujet qu’il n’avait pas évoqué au cours de la semaine passée : la planification écologique. Avec l’objectif qui est le suivant de “bâtir une écologie à la française”, c’est-à-dire faire de la France un exemple mondial dans ce domaine.
Le chef de l’Etat a alors proposé une dizaine d’actions, dont la production d’au moins un million de pompes à chaleur et de voitures électriques d’ici à 2027. De quoi de nouveau attirer les regards et - sans doute - les critiques des médias internationaux.
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