La Journée mondiale de lutte contre le sida est organisée chaque 1er décembre dans le monde entier. A cette date sont organisées des manifestations de soutien aux personnes vivant avec le VIH et de commémoration des victimes de maladies liées au sida.


La situation en Afrique du Sud
L’ Afrique du Sud est un pays où le VIH /SIDA continue à faire des ravages et à toucher de nombreuses personnes. L’Afrique du Sud comptait en 2024 environ 8 millions de personnes vivant avec le VIH pour 63 Millions d'habitants, soit la plus forte charge mondiale. Cela représente 12% de la population .
Le nombre de nouvelles infections, bien qu’en baisse constante, atteint encore chaque année 164 000 nouveaux cas.
Environ 75 % des personnes diagnostiquées reçoivent un traitement antirétroviral (ART).
Le système de soins et de dépistage dépend en partie d’un réseau de services communautaires, historiquement financés en grande partie par le programme PEPFAR, (Plan présidentiel d'urgence des États-Unis pour la lutte contre le sida) dont les fonds proviennent essentiellement de l’USAID.
Le montant alloué pour ce programme avait atteint environ 450 Millions de dollars en 2024, ce qui représentait 17% des fonds alloués en Afrique du Sud à la lutte contre le Sida.
La suspension des financements par l’aide américaine
L’aide internationale des Etats-Unis a été suspendue de façon globale, suite à une décision du Président dès son arrivée à la Maison Blanche. Les financements de l’USAID ont été suspendus, puis stoppés.
En date du 26 février 2025, des lettres ont été envoyées aux organisations en Afrique du Sud financées par USAID les informant que leurs subventions étaient annulées « pour convenance » et « dans l’intérêt du gouvernement américain »
Les subventions annulées concernaient environ 44 programmes en Afrique du Sud, et couvraient des activités s’étendant du dépistage au traitement, en passant par la prévention, et l’accompagnement communautaire.
Cette suspension a pris effet immédiatement, ce qui a provoqué des ruptures subites de services.
Les effets immédiats de la suspension de l’aide américaine
La cessation des financements a immédiatement créé un choc opérationnel brutal. 8 000 emplois communautaires et cliniques ont été supprimés ou fortement mis en cause. Des dizaines de projets PEPFAR ont été annulés, provoquant la fermeture d’unités de dépistage, de prévention et d’accompagnement.
Nos plus gros problèmes concerneront les salaires et les coûts opérationnels. C’est ce que nous examinons avec le Trésor national - Dr Aaron Motsoaledi, ministre de la santé dans une déclaration de janvier 2025
Les conséquences de cette décision unilatérale sont très graves, du fait de l’interruption des traitements ART pour les malades, et de la réduction des interventions de prévention.
Les experts Sud-Africains ont évalué ce que ces mesures pourraient provoquer (selon Thembisa Model ) entre 150 000 et 300 000 nouvelles infections et 60 000 décès supplémentaires d’ici 2028. Les prévisions sur 20 ans sont catastrophiques.
Une partie seulement des financements de remplacement a pu être mis en œuvre, notamment par le budget de l’État Sud-Africain. Cette transition budgétaire destinée à couvrir les besoins est donc une priorité nationale urgente.
Les objectifs à poursuivre
Pour éviter l’hécatombe annoncée, les priorités sont clairement définies : affecter les ressources budgétaires nécessaires en trouvant d’autres sources de financement, relancer les services communautaires déjà engagés dans la lutte contre le Sida, sauvegarder l’accès continu aux soins ART pour les patients atteints, et maintenir, voire développer, la prévention pour les groupes exposés.
Selon AIDES, la question soulevée en Afrique du Sud et dans de nombreux autres pays pour donner suite à cette décision est :
Comment les pays du Sud peuvent-ils assurer leur souveraineté sanitaire et ne plus dépendre des fluctuations politiques des grandes puissances ?
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