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ESCAPADE GOURMANDE : Les meilleures tables de chef à Paris

Les tables de chef à ParisLes tables de chef à Paris
Chiberta - Ris de veau © Alban COUTURIER
Écrit par Raphaëlle Choël
Publié le 18 août 2022, mis à jour le 6 janvier 2023

Parce que Paris regorge de trésors gastronomiques et de tables de chefs ultra-talentueux, nous avons sélectionné pour vous quelques pépites qui font déjà parler tous les foodies de la ville. Des noms et des lieux de gourmandise absolue à surveiller de près !

 

Le Grand Véfour
 ©Jérôme Mondière 

 

Le Grand Véfour, la vie donne au lieu son histoire                                                    

Depuis son ouverture en 1874, le lieu a traversé les époques et les modes avant que sa façade et son décor Second Empire soient classés aux Monuments Historiques. Le Grand Véfour (https://www.grand-vefour.com) sous les arcades de la cour du Palais Royal, ce lieu emblématique qui a vécu des siècles de la gastronomie relié aux événements littéraires, artistiques et politiques de son époque, rejoint l'Histoire au présent. Le célébrissime chef Guy Martin a pris la décision de replacer dans sa réalité ce lieu, qui est devenu l'écrin de son univers depuis 1990. Ici l’excellence règne en maître-mot ; en témoignent les renversantes ravioles de foie gras à la crème foisonnée truffée, les oursins en fin velouté, œuf de caille, caviar et jus de coques, ou le homard bleu rôti, écrasé de potimarron aux zestes d’orange, ses plats signatures d’une délicatesse suprême. On ponctue le voyage gourmet par une profiterole présentée en strates ou une création délicate autour de la pomme Granny Smith. Une table qui conjugue excellence, raffinement et surtout un immense talent. 

 

Le Chiberta avec Guy Savoy

Une magnifique adresse à la déco signée Jean-Michel Wilmotte à vingt mètres des Champs-Elysées et de l’Arc de Triomphe où perfection rime avec précision, chaleur humaine et sans chichi. La cuisine d’Irwin Durand, disciple de Guy Savoy, est précise, délicate et originale : mise en bouche avec un sorbet roquette, raviole de blettes végétale et lait de parmesan gratiné, langoustine saisie fondante et champignons shimeji, quenelle et caviar de brochet, coquelet confit-croustillant aux asperges émincées, lard de colonnata et noix de cajou, et pour conclure un clafoutis myrtille-chocolat, sorbet myrtille, vinaigre de Xérès. Le voyage évolue au fil des mets apportés tels des tableaux, les saveurs et textures se répondent avec une délicate magie pour cet artiste audacieux qui aime jouer avec les saisons, les noix en tout genre et les mariages inventifs. Parmi les autres plats fétiches, on note la soupe d’orties, cuisse de grenouille, brioche feuilletée au persil, la sole farcie aux coquillages, chlorophylle de persil, le filet de boeuf, ail noir, copeaux de thon séché, aubergine fumée et l’étoile de café, glace café, cardamome noire, zestes d’agrumes. Le Chiberta est une institution du 8ème arrondissement de Paris qui honore ses belles promesses que l’on peut déguster sur place ou se faire livrer partout en France en un clic. Une belle façon de faire rentrer les étoiles à toutes les tables. Menu déjeuner à 49 € et menu dégustation à 135€.

 

Le Sergent Recruteur

 

Le Sergent Recruteur, un étoilé sur l’île Saint-Louis

Dès la façade, Le Sergent Recruteur, impose une atmosphère décalée : armure de chevalier moyenâgeux et suspensions dorées, la fantaisie de l’artiste-designer espagnol Jaime Hayon est exprimée dans toute sa splendeur. A l’intérieur, le décor d’origine est twisté avec brio et une juste modernité : fauteuils d’inspiration 50’s, sublime comptoir en marbre et éclairage savamment dosé. Au piano, Chef Alain Pégouret, un homme qui se plaît à emmener sa cuisine et ses équipes toujours plus loin. Minutieux et exigeant, c’est un obsédé du détail et de la perfection. Et pour preuve les mets fantastiques aussi pointus, esthétiques que visuels qui défilent dans les assiettes : tourteau de Roscoff en gelée de homard persillé, foie gras de canard poché dans une sangria aux légumes et fruits blancs, pamplemousse à la flamme et rhubarbe, ris de veau grilloté à la plancha et laqué d’une sauce barbecue, guacamole de petits pois et pomme gaufrette en rémoulade de radis noir ou une formidable seiche en tagliatelle roulée d’une sauce au Noilly et à l’encre de seiche, tajine de courgette aux amandes. Sa cuisine est raffinée, élégante, subtile et audacieuse. Son geste est précis et ciselé. Ses desserts se marient en douceur avec une épice, une fleur, un parfum pour terminer un repas dans un élan de liberté et de fraîcheur. Chocolat à l’infusion de gingembre, sorbet cacao ou fraises sur une dacquoise pistachée, glace riz au lait et crème légère au caramel. Menu déjeuner à partir de 39€, menu dégustation le soir en 5 plats à 98€ ou menu gastronomique de 7 plats à 139 € pour ce restaurant étoilé qui vaut résolument le détour !

 

Dame augustine

 

Dame Augustine, nouvelle table d’un Top Chef 

Voici la première table parisienne du chef Lilian Douchet, participant de l'émission Top Chef 2022. Ce restaurant est pensé comme une maison de vie épicurienne, qui allie générosité de saveurs, élégance et jeu de textures et de couleurs dans l’assiette. Matériaux naturels, murs à la chaux aux tons beige sable, façade végétale, tables en bois massif, objets chinés d’ici et d’ailleurs.​ Ici le chef exprime toute sa liberté et sa créativité culinaire, tout en défendant une cuisine éco responsable qui évolue au gré des saisons. Une cuisine raffinée et percutante, un équilibre maîtrisé de ses plats pour ouvrir à ses invités des plats totalement addictifs : burrata crémeuse sur un lit de betteraves en sorbet et en julienne, pesto menthe/basilic, vinaigrette de framboise (14€), aubergine déclinée à gogo façon tempura, confite, caviar, associée au tzatziki et condiment piperade (24€), cheesecake fruité à la verveine et sorbet fraise, basilic japonais (13€). Un service attentif et souriant, une maison qui respire la gourmandise et la créativité, Dame Augustine est une belle table à deux pas des Gobelins qui devrait faire parler d’elle. Menu à partir de 24€, et 46€ en formule entrée/plat/dessert. Un excellent rapport qualité-prix que l’on adopte sans hésiter.

Istr, restaurant à Paris
copyright Ilya KAGAN 

 

ISTR, huîtres, trésors de la mer & cocktails

ISTR, qui signifie huître en breton est devenu l’une des références des restaurants bar cocktails dans le Marais, qui séduit avec la cuisine gourmande aux accords terre mer du Chef Manuele Rossi, dans une ambiance chaleureuse et décontractée. Une carte simple mais ultra-raffinée, créative et originale, composée de plats signatures et de créations saisonnières. Parmi les plats « signature », on retrouve le poulpe snacké cuit en deux temps (29€), le ISTR burger qui prône l’originalité en associant un bun pain au lait, des huîtres en tempura et une sauce mayonnaise à la chair de tourteau ((25€), et le sublime carpaccio de lotte confite au lard de colonnata (13€). Pour les amateurs de viande, le fameux « vitello tonnato » à l’origan (12€) et la tagliata de côte de boeuf à partager seront tout aussi parfaits. Les accompagnements des plats restent légers et originaux, tout-légumes et toujours au plus près des saisons... Fidèle au concept d’Oyster Bar comme à New York, ISTR propose un “Oyster Hour” de 18h à 19h, 7/7, avec son huître Cadoret n°5 - une Creuse de Bretagne à 1€, accompagnée d’un cocktail maison en accord, au prix de 12€ ou d’un verre de vin parmi une sélection de vins bios, à partir de 7€. Les cocktails (12€) sont à l’image de la créativité débordante du chef : le Poochie Davis (gin, bergamote, kombawa, pamplemousse déshydraté, tonic) est une ode à la fraîcheur délicate, tandis que le Red Snaper savory (gin infusé à la sariette, jus de tomate, bergamote, tomate séchée) se marie parfaitement avec un plateau d’huîtres. Les desserts sont fabuleux : pavlova revisitéee, dôme à la rhubarbe et gariguettes (11€), ou un crémeux passion Chantilly basilic aussi visuel que gourmand (9€). Une cuisine définie par la justesse des cuissons, le goût des mariages inattendus, des textures et des parfums. Une superbe surprise !

 

Les Hamptons, restaurant à Paris

 

Les Hamptons, grill à l’américaine

Envie de de campagne à dix minutes de la capitale ? C’est ce que propose l’hôtel Renaissance de l’Hippodrome de Saint-Cloud à Rueil Malmaison, un lieu de prédilection où le temps s’arrête véritablement. On s’offre un cocktail signature, véritable coup de cœur à base de téquila, concombre, gingembre et jus de pomme, un délice détonnant de fraîcheur épicée (14€). Côté cuisine, dans le style balnéaire des célèbres demeures de Long Island, on savoure le talent du chef Matthieu Marti qui excelle aux commandes du grill des Hamptons. Vaisselle sublimement choisie déposée sur une merveilleuse table de chêne brut, plats colorés à la cuisson parfaite On succombe aux charmes du roll de homard (18€), écrasé de brocolis, creamcheese et confit de pamplemousse et à ceux du ceviche de daurade présenté tel un tableau autour de légumes colorés (16€). Il y a aussi le sublime veau du Limousin de 36 heures et ses cannellonis farcis aux épinards et stracciatella (32€). Les becs fins se souviendront autant de la nage de gariguettes, pêche blanche, menthe et basilic (11€) que du cheesecake new-yorkais à la rhubarbe et sablé breton au sarrasin (11€). Saveurs gourmandes pour un dépaysement total.

 

Le chef Adam Sinner

 

Sinner, un sublime péché de gourmandise

Dans cet ancien lieu de culte transformé en hôtel 5 étoiles, le Chef Adam Bentalha  qui a intégré les plus belles maisons et brigades étoilées (Ritz Paris, Shangri-la Hôtel Paris, Royal Monceau Raffles, Le Prince de Galles, restaurant de Marc Heaberlin à Lausanne…) a imaginé pour Sinner une cuisine ethnique, de « tribu », comme celle au Kanoun en Afrique du Nord. Une merveilleuse table qui reflète parfaitement son savoir-faire, son identité et ses origines méditerranéennes. En puisant dans cette gastronomie nomade, celle du désert, de l’Asie et d’Amérique du Sud, il décline une carte métissée, légère et créative. A l’image de cette richesse gustative, de sublimes Saint-Jacques en carpaccio sur un émincé de concombres au miso (26€), un saumon karashi et ses céréales soufflées (32€), et de géantes frites de patates douces au zaatar (6€). Mêmes échappées lointaines pour les desserts du chef-pâtissier Yann Brys (Meilleur Ouvrier de France), qui infuse à ses créations les saveurs de continents baignés de lumière et d’exotisme : entremets à la pistache, calisson à la vanille ou biscuit passion, chaque dessert (13€) est à lui seul un fabuleux et dépaysant voyage gourmand.

 

 

 

 

Les parisiens, restaurant Paris
Vol au vent - Credit Ilya Kagan

Les Parisiens, bistronomie chic d’un Top Chef

James Joyce a vécu à l’adresse du Pavillon Faubourg Saint-Germain. Et c’est en hommage à son ouvrage « The Dubliners » que le restaurant de l’hôtel est baptisé Les Parisiens. Un nom bien choisi pour servir la philosophie de cuisine du Chef Thibault Sombardier, figure de la haute-bistronomie parisienne. Les Parisiens propose à Saint-Germain-des-Prés un lieu de rendez-vous chic et quotidien. Le décor modernise les codes de la brasserie et la carte revisite les stars du terroir, tandis que dehors, la terrasse profite de l’environnement calme de la rue du Pré-aux-Clercs. Les Parisiens est une néo-brasserie avec une carte qui met à l’honneur des plats aussi emblématiques que le demi-homard gratiné à la Savora, le tartare, les ravioles d’escargots, le pâté en croûte ou encore la sole meunière. Pour le reste, le chef défend ici les valeurs de la haute-bistronomie qui lui sont chères, dans des recettes qu’il veut accessibles, lisibles, simples d’apparence et précises dans le travail de fond. Avec une attention toute particulière apportée aux produits et aux saisons. Les asperges blanches sont superbement étuvées à l’eau salée et servies avec une sauce mousseline très aérienne, puissante et légère à la fois (19€). Le premier goût du printemps. La canette de Challans aux olives et foie gras poêlé, sauce bigarade est une merveille de savoureuse tendreté (26€). Autre trésor du lieu : la mousse au chocolat, servie tiède avec un praliné noisette amande, accompagnée de crème glacée vanille sarrasin (15€). Une divine création purement régressive. En bref, une superbe table au style vif et moderne, bien que solidement arrimé à la tradition. Chapeau bas !

 

Passionné, restaurant à Paris
©GeraldineMartens

 

Passionné, l’épicurisme absolu

Aux manettes du talentueux chef japonais Satoshi Horiuchi, Passionné est une nouvelle table gastronomique qui revisite avec un infini talent le répertoire français. À l’honneur, une cuisine de haut vol soignée et haut de gamme, qui promet une explosion de saveurs à chaque bouchée, le tout dans un décor sophistiqué et moderne où le marbre flirte avec le bois le long d’une cuisine ouverte. L’espace et les matières ont été pensés par l’architecte d’intérieur Kuniko Takano qui propose un décor minimaliste efficace :  bar aux mosaïques bleu nuit, murs sombres, mobilier et luminaires épurés. Dans cette belle adresse confidentielle où la gastronomie française est sublimée chaque jour selon les envies du chef, on voyage dès la première bouchée entre éclats et saveurs subtiles en bouche. Passionné, ce jeune chef japonais l’est avec un fort attachement à la cuisine française qui lui vient de sa mère. La trentaine fringante, il partage désormais sa créativité gastronomique derrière les fourneaux de sa cuisine. Il propose un menu “carte blanche” en cinq ou sept temps, et une carte courte et efficace qui fait la part belle aux légumes de saison : amuse-bouche tel un tableau raffiné, thon blanc emmailloté, servi dans un bouillon de coquillages et accompagné d’asperges vertes, radis saupoudrés de poutargue d’Afrique à la sauce salicorne, canette de Challans rôtie aux carottes et jus de canard à la moutarde, ou encore un filet de barbue travaillé comme une sole meunière aux asperges blanches à l’huile fumée à l’ail. En dessert, une irrésistible tartelette tiède au chocolat coiffée d’une boule de glace à la vanille ou un réconfortant blanc-manger aux fraises délicates. Ici le voyage suprême fait voyager nos papilles au gré des inspirations d’un chef qui est à lui seul un trésor. Omedeto !

 

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