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Ces monuments français qui s’exportent à Buenos Aires, Tokyo, Barcelone…

Vous êtes sûrement tombé sur cette vidéo devenue virale sur les réseaux, d’un homme qui construit avec son petit-fils une réplique de la tour Eiffel en Alsace. Haute de 30 mètres, la création de ce passionné nous rappelle à quel point le patrimoine français touche les cœurs, même à des milliers de kilomètres. Et il n’est pas le seul à succomber à cette fascination. Partout sur la planète, des copies, répliques ou réinterprétations des monuments français fleurissent.

eiffel tower las vegaseiffel tower las vegas
Eiffel tower à Las vegas © Michelle Pitzel
Écrit par Mélanie Pierre
Publié le 3 novembre 2025, mis à jour le 5 novembre 2025

 

Des tours Eiffel miniatures aux arcs de triomphe monumentaux, des châteaux versaillais réinventés aux opéras inspirés de Garnier, les monuments français se réinventent sur tous les continents. Qu’elles soient en Europe, en Asie ou en Amérique, ces répliques racontent toutes la même histoire, celle d’un héritage français devenu universel. Parmi les plus connus, le Louvre s’est exporté à Abu Dhabi en 2017 avec sa célèbre verrière. Mais il n’est pas le seul à franchir les frontières de la France.

 

La tour Eiffel est l’icône la plus reproduite de la planète

Symbole absolu de Paris et de la France, la tour Eiffel est depuis plus d’un siècle le monument le plus imité au monde. La Dame de fer a inspiré des centaines de répliques, des plus modestes aux plus spectaculaires. Selon les recensements disponibles, on retrouve des reproductions de la tour Eiffel à Las Vegas, Tokyo, Tunis, Tbilissiou ou Tijuana. Certaines ne dépassent pas quelques mètres, d’autres atteignent la moitié de la hauteur de l’originale.

 

 

Si la plupart servent de curiosités touristiques, ces répliques témoignent du pouvoir symbolique de l’édifice conçu par Gustave Eiffel. Qu’on la contemple depuis le Nevada ou depuis la Grèce, la tour Eiffel évoque toujours Paris.

 

La Tour Eiffel de Londres qui n’a jamais vu le jour

 

 

Le Mont-Saint-Michel a son double en Angleterre

À près de 500 kilomètres au nord du véritable Mont-Saint-Michel, un autre îlot émerge de la mer : le St Michael’s Mount, dans le comté de Cornwall, au sud-ouest de l’Angleterre. Il est accessible à marée basse par une chaussée de granit et il ressemble à s’y méprendre à son célèbre cousin normand.

 

 

L’histoire raconte que des moines bretons auraient contribué à sa fondation au XIᵉ siècle, inspirés par le sanctuaire français. Depuis, les deux sites se font écho de part et d’autre de la Manche, comme deux frères jumeaux séparés par l’histoire. Le St Michael’s Mount est toujours une propriété privée, mais accueille chaque année des milliers de visiteurs fascinés par cette ressemblance. En 2024, il a attiré près de 408.400 visiteurs d’après Business Cornwall.

 

Les arcs de triomphe du monde entier

 

arc de triomphe barcelone
© Selbymay via Wikipédia

 

L’Arc de Triomphe, inauguré en 1836 sur la place de l’Étoile à Paris, est lui aussi devenu un modèle architectural mondial. De Pyongyang à Mexico, en passant par Barcelone ou Bucarest, de nombreux pays ont voulu ériger leur propre arc monumental, souvent pour célébrer une victoire militaire ou affirmer une identité nationale. Le site Lumières de la Ville dresse l’inventaire de ces arcs qui font écho à Paris, parmi lesquels on retrouve l’Arc de Triomf de Barcelone, aux teintes rouge brique, l’Arcul de Triumf de Bucarest, inspiré presque trait pour trait du modèle français, ou encore le monumental arc nord-coréen, légèrement plus grand que celui de Paris.

 

BUCAREST CENTENAIRE – L'Arc de Triomphe roumain

 

 

Arc de Triomphe Corée
© Gilad.rom Kaki via Wikipédia

 

Ces copies, en plus d’être des hommages, illustrent la puissance d’un symbole français devenu universel, celui de la grandeur et de la mémoire. Et le dernier exemple en date est celui de Donald Trump qui aurait manifesté son souhait de faire construire à Washington D.C. un “arc de triomphe à l’américaine”. Selon la presse américaine et française, il voudrait qu’il soit prêt avant le 4 juillet 2026 pour le 250e anniversaire de l’indépendance des États-Unis. Après avoir déjà reproduit une atmosphère “versaillaise” dans certaines de ses résidences, Trump verrait dans ce monument un symbole de patriotisme inspiré du modèle parisien. 

 

Le Château de Versailles et ses jardins ont inspiré une ville en Chine

Aux États-Unis, le rêve versaillais s’est transformé en spectacle et en luxe ostentatoire. À Las Vegas, plusieurs hôtels et casinos s’inspirent directement du palais royal, mêlant miroirs dorés, plafonds peints et fontaines monumentales. À Miami et à Beverly Hills, certaines demeures privées, parfois de véritables palais modernes, empruntent les codes architecturaux et décoratifs de Versailles.

Plus qu’un monument, Versailles c’est l’idée de la grandeur, de l’élégance et du pouvoir à la française. Construit sous Louis XIV pour incarner la puissance absolue du monarque, le château est devenu au fil du temps l’un des emblèmes les plus reconnaissables de la culture française. Et ce prestige s’est exporté à travers le monde avec des imitations mais aussi des réinterprétations. En Chine, à Tianducheng, la “Ville-parisienne” a été conçue dans les années 2000 comme une réplique miniature de la capitale française. On y trouve une tour Eiffel, des boulevards haussmanniens, et un quartier résidentiel dont les façades, les balustrades et les jardins rappellent les fastes de Versailles. Même l’organisation urbaine avec ses axes symétriques et ses perspectives monumentales rend hommage au modèle originel du Roi-Soleil.

 

L’Opéra Garnier et ses cousins architecturaux

Autre joyau du patrimoine hexagonal, l’Opéra Garnier est lui aussi devenu une source d’inspiration mondiale. Conçu par Charles Garnier et inauguré en 1875, ce chef-d’œuvre incarne l’alliance entre grandeur architecturale et raffinement décoratif et a marqué les imaginaires bien au-delà de Paris. 

À Buenos Aires, le Théâtre Colón, inauguré en 1908, est souvent considéré comme l’un des plus beaux opéras du monde. Sa façade et son aménagement intérieur portent la marque de l’influence française. Les élites sud-américaines de l’époque y voyaient une manière d’égaler Paris.

 

Teatro colon
Teatro Colón à Buenos Aires

 

En Asie, l’Opéra de Hanoi constitue un autre héritage direct du modèle parisien. Construit en 1911 sous l’administration coloniale française, il reprend les plans du Palais Garnier, adaptés au climat local. Façade à colonnes, fronton triangulaire, balcons en fer forgé, tout évoque Paris jusque dans l’urbanisme du quartier alentour. En 2025 encore, l’édifice symbolise le lien culturel entre la France et le Vietnam, accueillant opéras, concerts et ballets.

Même à Tokyo ou Sydney, certains théâtres reprennent les principes du “théâtre à la française” avec une symétrie, une hiérarchie des espaces et l’importance du grand escalier. L’Opéra Garnier, tout comme Versailles, s’est imposé comme une référence mondiale et illustre un rayonnement culturel durable.
 

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