L'intelligence artificielle est de plus en plus utilisée dans l’univers de l'audiovisuel et notamment au cinéma. Une tendance qui soulève l'enthousiasme mais aussi la méfiance des professionnels du milieu.
Lors de la scène d’ouverture du film Indiana Jones et le cadran de la destinée, Harrison Ford est rajeuni par un masque numérique et a l’apparence d'un homme de 45 ans. Un voyage dans le temps que l’on retrouve aussi du côté des voix de synthèse qui remplacent les doubleurs. James Earl, voix de Dark Vador en a fait l'expérience. A 92 ans et désormais à la retraite, il a accepté que sa voix soit recréée par une IA.
Ces prouesses parmi tant d'autres sont rendues possibles par l'intelligence artificielle, qui occupe aujourd'hui une place prépondérante dans ce secteur. Le jeudi 19 octobre 2023, l’UNESCO a organisé une conférence sur le sujet. Plusieurs acteurs du milieu - allant du scénariste au producteur en passant par le CEO d’une entreprise de recherche sur l’IA - ont échangé.
L’IA : l’avenir de l’industrie audiovisuelle ?
Au terme de cet échange, nombreux sont ceux qui estiment que l’IA va prendre de plus en plus de place à l’avenir au vue d’une marge de progression énorme. La plupart des invités de ce panel sont d’accord pour dire que cette technologie va aider l’industrie cinématographique comme le perçoit Michel Gondry, scénariste et réalisateur : “C'est une machine qui va faciliter le travail des gens".
L’IA StoryFit en est l’une des preuves, permettant d’analyser les attentes du public puis s’adapter pour créer un scénario parfait pour le spectateur. La série au succès international “Le jeu de la dame” se base notamment sur cet outil. Mais ce n’est pas tout, l’IA est aussi capable de donner vie à des personnages fictifs comme Thanos, le méchant iconique de chez Marvel.
Faisant passer le cinéma à un autre niveau, l’IA représente sans doute la révolution la plus importante de l’histoire de ce secteur. Cependant, nombreux sont les réalisateurs, scénaristes (...) ayant peur d’utiliser l’IA pour des raisons de droit d’auteur. Les créations de l’IA sont parfois volées à des artistes, posant ainsi des questions de plagiat et donc de droits d’auteur. Une zone d’ombre qui rebute certains du secteur de l'industrie audiovisuelle à utiliser cet outil.
Un encadrement international de l’IA au cinéma
L’une des solutions évoquées lors de cette conférence est l’harmonisation des règles à l’international concernant l’usage de l’IA, pour éviter que des entreprises ne se ruent vers les pays les moins réglementés. Le meilleur moyen pour encadrer l’IA serait donc de réguler dès le début et de manière globale. Une transparence et un débat avec tout le monde - peu importe la localisation ou bien les moyens financiers - semble nécessaire car, comme le dit Duncan Crabtree-Ireland, directeur de SAG-AFTRA, “il faut que l'intelligence artificielle serve l'humanité et pas l'inverse”.