Par-delà les murs de béton brut du Siège de l’UNESCO à Paris dans le 7ème arrondissement, une autre matière palpite : celle des couleurs, des formes, des regards croisés entre les peuples. La collection de 1.800 pièces d’art orne les murs, les couloirs et les jardins. Lepetitjournal.com vous la fait découvrir…


L'une des plus vastes collections artistiques des Nations Unies, reflet d’un monde pluriel, et même d’une humanité en dialogue
Chaque œuvre y est une main tendue, une offrande diplomatique ou un témoignage de mémoire. En 1958, alors que l’Organisation s’installe dans son nouveau siège parisien à quelques pas du Champs de Mars et de la Dame de fer, un projet de collection d’art naît. De plus grands noms répondent à l’appel : Picasso, Miró, Calder, Noguchi, Moore. La collection d’œuvres d’art de l’UNESCO compte aujourd’hui 1.800 pièces, issues de plus de 150 pays. Peintures, sculptures, céramiques, textiles, œuvres graphiques, spécimens naturels… Elle est l’une des plus vastes collections artistiques des Nations Unies, reflet d’un monde pluriel, et même d’une humanité en dialogue. “Nous sommes le paysage de tout ce que nous avons vu”, déclarait Isamu Noguchi, à qui l’UNESCO doit son célèbre jardin japonais, le seul qu’il ait créé en Europe.

Chute d’Icare en laquelle Jean Cocteau voyait un manifeste pour la construction d’un monde nouveau, affranchi du fracas destructeur de la guerre”

Une collection d’art qui respire le présent et se refait une beauté
Certaines des œuvres ont été réalisées dans les années 1950, tout exprès, telles que les célèbres Constellations de Jean Arp, les peintures murales du soleil et de la lune de Joan Miró, la fresque monumentale La plus grande ouverture sur le cosmos de Roberto Matta, ou encore de La chute d’Icare de Pablo Picasso. “Chute d’Icare en laquelle Jean Cocteau, présent lors de l’inauguration du Siège, voyait un manifeste pour la construction d’un monde nouveau, affranchi du fracas destructeur de la guerre” rappelle Audrey Azoulay, actuelle directrice générale de l’UNESCO.

Sous son impulsion, la collection poursuit son chemin, ouverte sur les nouvelles formes et les récits contemporains. Chaque année, des artistes de toutes origines viennent l’enrichir, à l’instar de Caroline Monnet, artiste anichinabée canadienne qui s’interroge sur l’identité autochtone avec Debouttes ! “ Nous accueillons les œuvres spécialement créées pour l’UNESCO par Vhils sur l’un des murs extérieurs du Siège, ou de Michelangelo Pistoletto, qui dialogue dans le hall avec Giacometti.” souligne fièrement la directrice générale.
Chaque restauration est une redécouverte : des pigments retrouvés et des récits techniques à transmettre aux générations futures.

Des restaurations se succèdent aussi, comme celle de la Fontaine de la Paix d’Isamu Noguchi en juin 2024. Chaque restauration est une redécouverte : des pigments retrouvés et des récits techniques à transmettre aux générations futures. Et souvent, des étudiants y apprennent beaucoup aux côtés des conservateurs. En déambulant dans les couloirs, nous discutons d’ailleurs avec l’équipe ARCOART, atelier et laboratoire en pleine restauration de la peinture sur panneaux de bois monumentale Mères et enfants de Oswaldo Guayasamin.
Le majestueux Tadao Ando, espace de méditation cylindrique où les chefs d'État en visite apprécient se rendre pour quelques minutes de recueillement...

Une première historique : l’UNESCO et l’AUF scellent une alliance stratégique
Une ouverture au monde dès le plus jeune âge
Comme le disait Picasso, “Une œuvre non vue est une œuvre morte.” Des mots qui résonnent particulièrement dans le dédale de l’UNESCO puisque le siège n’est pas un musée et la collection n’est pas figée ou sous vitrine. Voyageant parfois, les œuvres permettent de vivre une expérience à l’image du majestueux Tadao Ando, espace de méditation cylindrique de 6 mètres de haut où les chefs d'État en visite apprécient se rendre pour quelques minutes de recueillement nous raconte-t-on. Au cœur de ce lieu, l’acoustique est excellente et la capacité de résonance impressionnante… à tester !
Ce n’est pas un luxe dans le monde dans lequel nous vivons que d’avoir ce lieu où les arts portent le message de la paix, venu de tous les pays du monde…

Et surtout, la collection s’ouvre. Chaque année, près de 50.000 visiteurs — diplomates, scolaires, familles — foulent les sols du Siège, découvrent et s’émerveillent. Grâce à un programme de visites guidées en huit langues, de la Nuit des Musées aux Journées du Patrimoine, chacun peut, dès l’âge 7 ans, marcher au cœur d’un rêve tissé par des artistes du monde entier. Et Audrey Azoulay de conclure notre visite : “Ce n’est pas un luxe dans le monde dans lequel nous vivons que d’avoir ce lieu où les arts portent le message de la paix, venu de tous les pays du monde…”

Plus d'informations sur les Visites de l’UNESCO
Instagram de l'Unesco
Pour s'y rendre : 7 Place de Fontenoy, (Paris 7e)
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