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A la découverte de l’incroyable collection d’art de l’UNESCO, patrimoine en mouvement

Par-delà les murs de béton brut du Siège de l’UNESCO à Paris dans le 7ème arrondissement, une autre matière palpite : celle des couleurs, des formes, des regards croisés entre les peuples. La collection de 1.800 pièces d’art orne les murs, les couloirs et les jardins. Lepetitjournal.com vous la fait découvrir…

L'UNESCO et sa collection d'art à Paris L'UNESCO et sa collection d'art à Paris
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 17 juillet 2025, mis à jour le 25 juillet 2025

 

L'une des plus vastes collections artistiques des Nations Unies, reflet d’un monde pluriel, et même d’une humanité en dialogue

 

Chaque œuvre y est une main tendue, une offrande diplomatique ou un témoignage de mémoire. En 1958, alors que l’Organisation s’installe dans son nouveau siège parisien à quelques pas du Champs de Mars et de la Dame de fer, un projet de collection d’art naît. De plus grands noms répondent à l’appel : Picasso, Miró, Calder, Noguchi, Moore. La collection d’œuvres d’art de l’UNESCO compte aujourd’hui 1.800 pièces, issues de plus de 150 pays. Peintures, sculptures, céramiques, textiles, œuvres graphiques, spécimens naturels… Elle est l’une des plus vastes collections artistiques des Nations Unies, reflet d’un monde pluriel, et même d’une humanité en dialogue. “Nous sommes le paysage de tout ce que nous avons vu”, déclarait Isamu Noguchi, à qui l’UNESCO doit son célèbre jardin japonais, le seul qu’il ait créé en Europe. 

 

 

Caroline Monnet, artiste anichinabée canadienne qui s’interroge sur l’identité autochtone avec Debouttes !
en haut : Caroline Monnet, artiste anichinabée canadienne qui s’interroge sur l’identité autochtone avec Debouttes !

 

 

Chute d’Icare en laquelle Jean Cocteau voyait un manifeste pour la construction d’un monde nouveau, affranchi du fracas destructeur de la guerre”

 

 

quelques oeuvres en extérieur de l'UNESCO

 

 

Une collection d’art qui respire le présent et se refait une beauté

Certaines des œuvres ont été réalisées dans les années 1950, tout exprès, telles que les célèbres Constellations de Jean Arp, les peintures murales du soleil et de la lune de Joan Miró, la fresque monumentale La plus grande ouverture sur le cosmos de Roberto Matta, ou encore de La chute d’Icare de Pablo Picasso. “Chute d’Icare en laquelle Jean Cocteau, présent lors de l’inauguration du Siège, voyait un manifeste pour la construction d’un monde nouveau, affranchi du fracas destructeur de la guerre” rappelle Audrey Azoulay, actuelle directrice générale de l’UNESCO. 

 

 

La chute d'Icare de Pablo Picasso
La chute d'Icare de Pablo Picasso 

 

Sous son impulsion, la collection poursuit son chemin, ouverte sur les nouvelles formes et les récits contemporains. Chaque année, des artistes de toutes origines viennent l’enrichir, à l’instar de Caroline Monnet, artiste anichinabée canadienne qui s’interroge sur l’identité autochtone avec Debouttes ! “ Nous accueillons les œuvres spécialement créées pour l’UNESCO par Vhils sur l’un des murs extérieurs du Siège, ou de Michelangelo Pistoletto, qui dialogue dans le hall avec Giacometti.” souligne fièrement la directrice générale. 

 

Chaque restauration est une redécouverte : des pigments retrouvés et des récits techniques à transmettre aux générations futures.

 

restauration de Mères et enfants à gauche
restauration de Mères et enfants à gauche 

 

Des restaurations se succèdent aussi, comme celle de la Fontaine de la Paix d’Isamu Noguchi en juin 2024. Chaque restauration est une redécouverte : des pigments retrouvés et des récits techniques à transmettre aux générations futures. Et souvent, des étudiants y apprennent beaucoup aux côtés des conservateurs. En déambulant dans les couloirs, nous discutons d’ailleurs avec l’équipe ARCOART, atelier et laboratoire en pleine restauration de la peinture sur panneaux de bois monumentale Mères et enfants de Oswaldo Guayasamin.

 

 

Le majestueux Tadao Ando, espace de méditation cylindrique où les chefs d'État en visite apprécient se rendre pour quelques minutes de recueillement...

 

 

Tadao Ando, espace de recueillement de 6 mètres de haut
Tadao Ando, espace de recueillement de 6 mètres de haut - juin 2025

 

 

Une première historique : l’UNESCO et l’AUF scellent une alliance stratégique

 

 

Une ouverture au monde dès le plus jeune âge

Comme le disait Picasso, “Une œuvre non vue est une œuvre morte.” Des mots qui résonnent particulièrement dans le dédale de l’UNESCO puisque le siège n’est pas un musée et la collection n’est pas figée ou sous vitrine. Voyageant parfois, les œuvres permettent de vivre une expérience à l’image du majestueux Tadao Ando, espace de méditation cylindrique de 6 mètres de haut où les chefs d'État en visite apprécient se rendre pour quelques minutes de recueillement nous raconte-t-on. Au cœur de ce lieu, l’acoustique est excellente et la capacité de résonance impressionnante… à tester ! 

 

Ce n’est pas un luxe dans le monde dans lequel nous vivons que d’avoir ce lieu où les arts portent le message de la paix, venu de tous les pays du monde…

 

oeuvre d'art à l'UNESCO - juin 2025
oeuvre d'art à l'UNESCO - juin 2025 

 

Et surtout, la collection s’ouvre. Chaque année, près de 50.000 visiteurs — diplomates, scolaires, familles — foulent les sols du Siège, découvrent et s’émerveillent. Grâce à un programme de visites guidées en huit langues, de la Nuit des Musées aux Journées du Patrimoine, chacun peut, dès l’âge 7 ans, marcher au cœur d’un rêve tissé par des artistes du monde entier. Et Audrey Azoulay de conclure notre visite : “Ce n’est pas un luxe dans le monde dans lequel nous vivons que d’avoir ce lieu où les arts portent le message de la paix, venu de tous les pays du monde…”

 

l'UNESCO et ses oeuvres

 


Plus d'informations sur les Visites de l’UNESCO 

Instagram de l'Unesco 

Pour s'y rendre : 7 Place de Fontenoy, (Paris 7e)


 

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