Ils sont rentrés depuis plusieurs semaines en France, ont fait le tour du pays et des familles, distribué leurs cadeaux, acheté les fournitures, rempli les valises de produits français… Il est temps de rentrer dans leur pays d’expatriation, avec hâte, parfois crainte. Lepetitjournal.com leur a posé quelques questions avant leur retour…
Charles et Claire* rentrent bientôt à Dubai, Emma* en Inde et Pauline* au Vietnam. Ils profitent encore de quelques jours de vacances en France, où ils ont atterri en juillet. Ils sont expatriés depuis plusieurs années et ce retour aux sources annuel est essentiel pour eux. Car, comme 77% des expatriés français - selon l’Observatoire de l’expatriation - ils gardent des attaches fortes avec l’Hexagone et reviennent au moins une fois par an. Avant de monter dans leur avion, lepetitjournal.com s’est demandé ce que vivent et ressentent les expatriés français après une (longue) pause estivale en France, avec l’avis de Magali Desmidt, consultante carrière et retour en France.
Ma famille va manquer, tout comme mes habitudes du quotidien
France : Ce qui manque aux expatriés français
Pour Charles et Claire, parents de 3 enfants, c’est bien la famille et les amis qui manquent le plus à chaque retour à Dubaï, comme Pauline au Vietnam. “Rentrer en France est très souvent synonyme de famille et d'amis. Ils nous manquent naturellement lorsqu’on se sépare à nouveau, en attendant qu’ils nous rendent visite. L’idée de ne pas les voir avant l’an prochain est parfois difficile” expliquent les expatriés de Dubaï. “C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle nous rentrons la veille de la rentrée scolaire, pour profiter à fond de la France” soulignent-ils. “Ma famille va manquer, tout comme mes habitudes du quotidien, mon jardin, les musées ou encore le cinéma” précise Pauline. Emma ajoute que faire ses courses ou aller au marché à vélo est un plaisir qui va lui manquer. “Et la nourriture aussi ! C’est plusieurs mois de frustration, et chaque membre de la famille a ses préférences” mentionnant ses 4 garçons.
J’ai souvent le blues quelques jours, une sensation bizarre où je me demande ce que je fais là, si je prends la bonne décision de continuer au Vietnam
Alors chacun se prépare, à sa manière. Les parents de Pauline ont l’habitude d’offrir un petit cadeau aux enfants qu’ils n’ouvriront qu’une fois rentrés au Vietnam. Dans l’autre sens, Pauline réalise chaque année un album photo de ce que la famille a fait pendant l’été, en laissant une copie à ses proches en France. “Généralement, un mois avant le retour en Inde, je commence une note “à ramener été 2024”, les cadeaux, les souvenirs, les victuailles, les introuvables, comme les cartouches d’encre” explique Emma. Très organisés, Charles et Claire prévoient des valises vides pour y mettre les fournitures scolaires et vêtements achetés en France.
Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c'est-à-dire du voyage, de l'arrachement à soi-même, et le besoin de l'Arbre, c'est-à-dire de l'enracinement, de l'identité. (...) Jusqu'au jour où ils comprennent que c'est avec l'Arbre que l'on fabrique la Pirogue."
Excitation ou blues… Ce qu’ils ressentent après la pause estivale en France
Pauline tente de résumer son ressenti, un mélange “de déchirure et de joie de rentrer chez soi. J’ai souvent le blues quelques jours, une sensation bizarre où je me demande ce que je fais là, si je prends la bonne décision de continuer au Vietnam. Mais, très vite, ça va mieux et les habitudes reprennent.” Mêmes impressions pour Claire : “C’est l’excitation d’une nouvelle année mais aussi la nostalgie de ce qu’on a vécu pendant l’été, cela crée beaucoup d’émotions pour les expatriés.” Magali Desmidt réagit “il y a parfois comme une crise identitaire qui peut se créer, savoir à la longue à quel pays on appartient n’est pas forcément évident.” La consultante partage ce mythe mélanésien de l'île du Vanuatu pour l’expliquer : "Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c'est-à-dire du voyage, de l'arrachement à soi-même, et le besoin de l'Arbre, c'est-à-dire de l'enracinement, de l'identité. Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l'un, tantôt à l'autre. Jusqu'au jour où ils comprennent que c'est avec l'Arbre que l'on fabrique la Pirogue."
Emma se dit soulagée de retrouver son confort, son lit, ses affaires, comme ses enfants sont heureux de revoir leur chambre, leurs jouets et leurs livres. “Souvent, j’entends de la part des personnes que j’accompagne, que le retour en France est synonyme de rush et de rythme intense pour pouvoir voir tout le monde” analyse Magali Desmidt. Il est alors compréhensif d’être heureux de rentrer chez soi, se poser un peu et reprendre un rythme “normal”. Oui mais… “Je vois aussi qu’à long terme, rentrer dans son pays d’accueil après une longue pause en France peut être déchirant pour beaucoup d’expatriés” continue la consultante. “Et souvent, ce sentiment de déchirement est un élément déclencheur pour penser à rentrer vivre en France”
Partir en expatriation avec ses enfants, oui…mais à quel âge ?
J’ai tout de même une certaine appréhension de la rentrée professionnelle où tout va s’accélérer alors qu’on était au ralenti.
Les défis d’un quotidien qui reprend après les congés en France
Charles, quant à lui, est “content de rentrer après deux mois de vadrouille. Nous retrouvons nos amis à qui nous racontons nos vacances respectives. J’ai tout de même une certaine appréhension de la rentrée professionnelle où tout va s’accélérer alors qu’on était au ralenti.” Un retour en expatriation n’est pas sans défis, en effet : “il faut se remettre très vite dans le bain, réinscrire les enfants aux activités, reprendre une hygiène de vie saine, se remettre dans un rythme équilibré.” insiste l’expatrié à Dubaï. Pour Pauline, le défi est aussi psychologique : “Il faut faire face à ce sentiment qu’en retournant au Vietnam, nous pouvons rater quelque chose, ne pas rentrer en France quand on veut, qu’on est loin de ses proches s’il arrive quoique ce soit." En Inde bientôt, Emma ne voit pas de défis particuliers : “plutôt la joie de connaître de nouvelles familles. Le défi est surtout de profiter au maximum de cette expérience à l’étranger et de continuer de découvrir sa ville, sa région, son pays d’expatriation.”
C’est l’habitude des changements de rythme qui les rendent transparents.
Les conseils et astuces pour faciliter un retour en expatriation après l’été
En rentrant la veille de la rentrée, Charles et Claire évitent au maximum les effets d’un décalage horaire : “nous avons peu de décalage horaire (+2h l’été et +3h l’hiver ). Notre méthode est d'éviter toute transition, nous nous mettons immédiatement au rythme et à l'heure de Dubaï. Nous pensons que c’est en n’accordant que le minimum d’importance à l'adaptation au rythme qu’on se met le plus rapidement au rythme ! C’est l’habitude des changements de rythme qui les rendent transparents.” Claire considère qu’être organisé avant le départ permet de minimiser au maximum le stress du retour. “Parents sereins, enfants simples à gérer.”
Pensez à ZappTax pour détaxer vos achats réalisés en France/ Belgique ou Espagne !
Pour Pauline, privilégier un avion qui arrive l'après-midi, quelques jours avant la rentrée est la meilleure façon d’éviter un décalage horaire trop dur (+5h l’été et +6h l’hiver). Dans les valises, la maman recommande de rapporter des objets ou des souvenirs qui font du bien “pour moi c’est un sachet de lavande par exemple !”. “Et pensez à ZappTax pour détaxer vos achats réalisés en France/ Belgique ou Espagne !” sourit Emma avant de retourner à ses valises.
*les prénoms ont été changés