Originaire du Maroc, Laila Benhassa a choisi de suivre une formation à SKEMA Business School en France, une école de référence à l’échelle internationale. Elle revient sur son parcours professionnel, les challenges rencontrés, et sur cette riche expérience académique qui a donné le ton au reste de sa carrière.
Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et professionnel ?
Laila Benhassa : Après un Bac scientifique, j’ai intégré une école de commerce, qui est assez connue ici au Maroc : l’École Nationale de Commerce et de Gestion. Puis, comme j’ai toujours beaucoup aimé la finance, j’ai souhaité approfondir cette matière, et j’ai donc choisi d’intégrer le Master spécialisé en Management financier international de SKEMA BS. J’ai choisi cette école car elle est très connue à l’échelle internationale, et j’en avais eu de très bons échos. Depuis ma sortie de SKEMA, je travaille pour l’entreprise Orange à Casablanca, en qualité d'Expert Carriers Internationaux.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre formation à SKEMA BS ?
L’enseignement dispensé à SKEMA est vraiment de haute qualité. J’ai tout d’abord eu la chance d’avoir d’excellents enseignants, que ce soit pour leur façon d’enseigner, la qualité des supports pédagogiques, et leur professionnalisme. Il s’agissait d’intervenants professionnels, qui n’étaient donc pas détachés de la réalité du terrain. Cela se ressentait lors des cours, qui allient théorie et application dans la réalité, chose très importante dans un Master spécialisé. Le Master était aussi très technique et très complet. J’ai touché à tous les modules ayant un lien, de près ou de loin, avec la finance. C’est une formation qui ouvre des portes vers toutes les professions dérivées de la finance (Business Analyst, Trader, Risk Manager…).
Au travers de son enseignement, SKEMA prépare donc les étudiants au monde professionnel. Cela facilite beaucoup l'intégration sur le marché du travail et permet d’être opérationnel dès son premier jour dans l’entreprise. De nombreux camarades de promo se sont même lancés dans l'entrepreneuriat directement après leurs études (c’est d’ailleurs l’un des grands avantages de SKEMA, qui forme de vrais entrepreneurs). J’ai d’ailleurs recommandé l’école à de nombreuses personnes par la suite, tellement j'étais satisfaite de ma formation.
Avez-vous gardé des liens avec vos camarades de promotion ?
On a pour habitude d’organiser des afterworks avec le réseau alumni de SKEMA. C’est vraiment très intéressant, et cela permet de rencontrer des diplômés d’autres campus, et de découvrir leurs parcours très riches. Cela fait aussi chaud au coeur de voir des diplômés de SKEMA possédant une telle notoriété, une si grande maturité, et un parcours professionnel et personnel si riche.
SKEMA a aussi pour projet de mettre à profit l’expérience d’anciens diplômés, et j’ai notamment proposé d’animer des séminaires et d’intervenir dans certains modules de cours. J’aimerais beaucoup partager mon expérience afin de rendre un peu à l’école tout ce qu’elle m’a offert.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre activité professionnelle au Maroc ?
Je travaille à Orange Maroc depuis 2007. Au fil de ces années, j’ai occupé plusieurs postes, et j’ai beaucoup évolué dans l’entreprise. Je travaille actuellement dans la gestion du trafic Voix, au niveau national et international, à travers différents partenaires appelés « Carriers » (ce sont un peu les grossistes du trafic de voix à l’international). Elles assurent les transitions entre les appels reçus ou émis entre différents opérateurs de télécom internationaux.
Je manage une équipe de deux personnes, et nous prenons en charge la supervision de la partie technique du trafic (paramétrages système, contrôle de facturation, détection du trafic frauduleux,…). En tant que manager, je gère aussi les négociations commerciales avec plusieurs opérateurs, pour conclure des accords à l’international. Ceci est dans l’objectif de sécuriser notre chiffre d’affaires et de maîtriser notre OPEX.
En parallèle, je m’implique aussi dans plusieurs projets professionnels et sociaux. Je participe à un projet bénévole organisé par Orange, en partenariat avec le ministère de l’Éducation : « La robotique et le coding », qui a pour but d’intégrer l’enseignement du code dans plusieurs écoles primaires et collèges du Maroc, avec, à l’issue, un hackathon national. J’ai aussi participé au projet Global Service Jam en 2019, qui a pour but d’encourager les gens dans le monde d’entier à se lancer dans l’entrepreneuriat, en montant un projet d’entreprise en l’espace de 48 heures.
Je suis également engagée au sein d’un groupe associatif de femmes bénévoles, au travers duquel nous menons des actions sociales et venons en aide à des personnes dans le besoin.
Quels ont été les principaux défis rencontrés dans votre carrière ?
Le métier en lui-même est un challenge, car il englobe une grande partie technique. Il fallait donc comprendre cet aspect dans un premier temps, ce qui n’était pas évident car je n’ai pas un profil d’ingénieur.
Ensuite, il m’a fallu comprendre la façon dont le business était géré à l’international : les négociations, la gestion des échanges avec les Carriers et les différents opérateurs, etc. C’était un réel challenge, et cela a changé ma façon d’appréhender le business, au sein d’un écosystème inter-lié. Je suis passée d’un volet opérationnel à un volet managérial professionnel, avec une casquette internationale.
Par nature, j’aime beaucoup les challenges, et je ne pense pas pouvoir exercer un métier qui n’apporte aucun défi. C’est d’ailleurs ce qui m’a plu quand on m’a proposé le poste. Je me considère comme une éternelle apprentie. J’aime beaucoup apprendre, et je pars toujours du principe que je ne sais rien et que mon interlocuteur aura toujours quelque chose à m’enseigner.
Selon moi, c’est très important pour évoluer professionnellement : savoir écouter, poser des questions, apprendre des autres, et même de ses subordonnés. En effet, je pense qu’être orgueilleux dans son apprentissage est le plus grand défaut que l’on puisse avoir sur le plan professionnel. En partant du principe que l’on peut apprendre de tout le monde, on sera vite ébloui par la quantité d’informations et par le niveau de connaissances que l’on peut atteindre… Cela fait partie des clefs de la réussite selon moi, et c’est ma façon d’appréhender chaque nouveau poste.
Avez-vous d’autres conseils à donner aux jeunes diplômés de SKEMA Business School ?
Beaucoup de jeunes diplômés refusent des postes qui ne correspondent pas à 100 % à leur profil, ou à leurs attentes. Mais ce n’est pas le plus important selon moi. J’en ai d’ailleurs fait le constat lors de ma première expérience professionnelle. À l’issue de ma formation au Maroc, j’ai voulu prendre mon temps pour trouver le bon poste, pas forcément le mieux rémunéré, ni le plus prestigieux, mais le poste qui allait le plus m’attirer.
En attendant de le trouver, j’ai travaillé dans un centre d’appel, en tant que téléconseillère. Vous n’imaginez pas tout ce que j’ai pu apprendre lors de cette expérience : la patience, l’écoute active dans le respect de l’autre, la gestion du stress, l’empathie, la gestion du temps et la gestion de l’interlocuteur... Toutes ces qualités sont très importantes dans le monde du travail. Cela m’a aussi appris à poser les bonnes questions, et à ne pas hésiter à admettre quand je ne comprenais pas quelque chose.
Je pense donc que tous les postes ont de la valeur, et que l’on peut tirer du positif de toutes les situations. Je conseille donc aux jeunes diplômés de ne pas négliger les petits postes, au moins dans un premier temps. De plus, au moment d’accéder à un poste de manager, il est important de ne pas oublier sa propre expérience en tant que subordonnée. Cela permet d’avoir de l’empathie, et d’être un bon leader, qui aide ses collaborateurs à évoluer, et à atteindre la meilleure version de soi.
Interview réalisée par Soraya Benaziza