A la découverte des entrepreneurs français à l’étranger avec Alain Taieb

Mettre fin à l’isolement des entrepreneurs français à l’étranger et leur permettre de recruter des VIE ainsi que d’avoir accès à des dispositifs d’aide proposés par les CCI et les CCE, voilà le but du forum des EFE.

 

Suite à la crise du Covid-19, ce dispositif d’aide et de reconnaissance des entrepreneurs français à l’étranger (EFE) a été mis en place conjointement par les Chambres du commerce et de l’industrie (CCI) et les Conseillers du commerce extérieur (CCE). Alain Taieb, CCE et Président d'EFE International, nous a présenté la genèse de ce dispositif.

 

Les EFE, des acteurs clés du commerce extérieur de la France

“Les EFE étaient jusqu’ici laissés de côté par rapport aux entreprises françaises ayant des activités à l’étranger, que ce soit par l’ouverture de filiales, ou par l’export de produits à l’étranger” nous explique Alain Taieb.  “Nous ne disposions pas encore du cadre nécessaire pour aider et reconnaître l’importance des EFE sur le terrain alors qu’ils constituent un réseau local indispensable pour l'atterrissage et le bon développement des entreprises et du commerce français à l’étranger.” 

 

Principal frein, le fait que ces entrepreneurs français à l’étranger dépendent du droit local et qu’ils ne soient donc pas reconnus par l’administration française. Or, beaucoup d’entre eux ont une activité en lien avec la France. Cela passe souvent par l’import de produits depuis la France vers leur pays de résidence et par la représentation de la culture française dans ce même pays. “Les EFE représentent un véritable soft power pour la France” insiste Alain Taieb. 

 

Les EFE représentent un véritable soft power pour la France.

 

Il donne l’exemple d’une pâtisserie fondée par une EFE à Dubaï qui importe chaque année plus d’1 million d’euros de matières premières depuis la France pour la confection de ses desserts. On peut penser également à tous les cabinets de conseils ou d’avocats montés par des Français à l’étranger et qui sont d’une grande aide pour les entreprises traditionnelles qui veulent ensuite ouvrir une filiale dans le pays en question. 

 

Dans la grande majorité des cas, les activités des EFE génèrent un retour pour l’économie française et il est dommage de ne pas reconnaître cette valeur toute particulière à cause de blocages administratifs. L'un des buts du forum des EFE est donc de placer les EFE “dans le champ de vision des acteurs du commerce français”.

 

 

De nouvelles opportunités pour les EFE

Le Covid-19 a secoué les choses comme nous l'explique Alain Taieb. "Les EFE se sont sentis abandonnés et non pris en compte par l’effort et les dispositifs d’aide mis en place par l’Etat français. Car ceux-ci n’étaient en effet pas adaptés à leur cas particulier. Nous avons donc voulu rompre l’isolement et montrer que le secteur privé pense à eux." 

 

Le recrutement de VIE déjà possible 

L'accès au recrutement des VIE est désormais possible pour les EFE faisant partie de ce dispositif. Alain Taieb nous explique que cela a été rendu faisable grâce à la création d’une société par les CCI et CCE. Les EFE peuvent désormais entrer au capital de cette société en prenant une action. Cela leur permet donc d’engager des VIE par le biais de la société du forum des EFE. 

 

C’est un programme qui ne fait que des gagnants : les jeunes, les EFE et l’économie française, tout le monde en bénéficie.

Depuis la mise en place du dispositif, 25 EFE ont engagé des VIE. C’est un début très prometteur, mais “il faut que ce dispositif se sache pour que l’on puisse augmenter ces chiffres !” explique Alain Taieb. “C’est un programme qui ne fait que des gagnants : les jeunes, les EFE et l’économie française, tout le monde en bénéficie.”

 

L’aide financière encore en construction

A terme, le dispositif souhaite également aider les EFE dans leurs demandes de financement. Les entrepreneurs français à l’étranger font parfois face à des difficultés pour obtenir les prêts nécessaires au lancement ou au développement de leurs activités. Que ce soit dans leur pays de résidence, ou en France, les banques peuvent être frileuses. Alain Taieb, nous explique donc leur volonté de créer un fonds qui permettra de financer les crédits à moyen ou long terme des EFE.

Outre les prêts, un fonds privé - sorte de charité “à l’anglo saxonne” nous explique Alain Taieb - devrait également être mis en place dans les prochains mois. Ce sera un dispositif d’aide direct pour les EFE en difficulté. Il fonctionnera grâce à d'autres entrepreneurs du réseau, eux-mêmes solidaires, qui pourraient abonder de l'ordre de 1.000 euros à cette “charité”. Cela aurait beaucoup servi les très petits entrepreneurs français lors de la crise du covid. Alain Taieb veut créer ce fond privé de secours aux EFE avec une première enveloppe de 300.000 euros.

 

Des services pratiques et la création d'une marque

Dernier volet du dispositif, la mise en place d’une bourse aux services, par le biais des CCI, afin de créer une sorte de relais pour toutes les questions juridiques, logistiques, etc. que peuvent se poser ces entrepreneurs. Et la création d’une marque ou un label afin que ces EFE puissent “se retrouver sous un même drapeau”. 

 

Appel aux entrepreneurs français de l’étranger : rejoignez le dispositif !

Toutes les entreprises peuvent rejoindre le dispositif, des PME aux grandes entreprises. L’important étant que le capital et la direction soient français et que ces entrepreneurs aient une appétence pour le rayonnement français dans le monde.
 

“En ce moment, nous sommes dans la phase de recensement et de prise de contact avec les, environ, 130.000 entrepreneurs français dans le monde entier” nous explique Alain Taieb. 

 

Alors si vous souhaitez recruter des VIE ou bénéficier des futurs dispositifs d’aide, vous pouvez prendre contact avec les équipes du dispositif à l’adresse mail : contact@efe-international.org