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Michaël Chanteloup: "C’est en prenant des risques qu’on avance le plus

Michaël Chanteloup expatriation CubaMichaël Chanteloup expatriation Cuba
Écrit par SKEMA Alumni
Publié le 19 mars 2019, mis à jour le 18 juin 2019

Directeur financier pour le groupe Accor à Cuba depuis juin 2017, Michaël Chanteloup revient avec nous sur son parcours résolument tourné vers l’international et son quotidien d’expatrié.

Skema Alumni
EN PARTENARIAT AVEC SKEMA ALUMNI

lepetitjournal.com : Pourriez-vous nous parler de votre parcours universitaire et professionnel ?

Michaël Chanteloup : Après un DUT en techniques de commercialisation dans le tourisme et une année en Ecosse, au cours de laquelle je me suis spécialisé dans la finance, j’ai intégré SKEMA. Son ambition internationale m’intéressait fortement. A l’époque, je savais déjà que je travaillerais à l’étranger. Dans le cadre de mon Master à SKEMA (2010-2013), j’ai pu réaliser différents stages - en France et en Australie - et ma dernière année en alternance chez IBM, dans le business consulting et les systèmes d’information. J’étais dans un environnement assez technique et j’y ai appris beaucoup de choses qui me sont utiles encore aujourd’hui. Après un petit détour par la grande distribution, comme chef de secteur chez Mars, j’ai rejoint Pernod-Ricard en 2014. J’ai commencé comme analyste des ventes, puis on m’a promu au poste de chef de marché international pour les Antilles françaises.  J’étais chargé de distribuer toutes nos marques et de faire le lien avec les importateurs sur ma zone, qui avait un fort potentiel de développement. C’était notamment le 10ème marché au monde pour le champagne Mumm. Pernod-Ricard a une mentalité très novatrice et visionnaire. A 27 ans, je me suis retrouvé à travailler en très grande autonomie et à pouvoir proposer ma vision stratégique. C’était vraiment une superbe expérience, et j’avançais encore un peu plus vers un poste à l’international.
 

Alors que vous vous épanouissiez dans un environnement professionnel stimulant, pourquoi avoir décidé d’intégrer le groupe Accor à Cuba, en tant que directeur financier ?

Je suis quelqu’un de très curieux, avide d’aventures et de challenges. J’ai toujours aimé sortir de ma zone de confort. C’est ma philosophie ; je fonctionne sur le postulat que c’est en prenant des risques qu’on avance le plus. C’était alors le bon moment pour franchir une nouvelle étape. Alors que je gravitais depuis des années dans le secteur du commerce international, Accor m’a donné l’opportunité de prendre un poste basé à l’étranger. Initialement, je recherchais un job au Mexique mais c’est finalement à Cuba que j’ai posé mes valises face a cette offre.
 

En quoi consiste votre poste actuel ?  

Je suis un vrai couteau-suisse. Je supervise à la fois tout ce qui est comptabilité, prévisions financières, chiffres d’affaires et différents aspects légaux et administratifs de nos établissements sur l’île. En parallèle, je travaille aussi beaucoup sur la stratégie et le développement de notre offre, en étroite collaboration avec les équipes locales au Mexique et au Canada. Mon poste a énormément évolué depuis mon arrivée en juin 2017. Je suis moteur et j’essaie d’apporter ma pâte en cherchant en permanence des informations et en proposant des innovations.

Travailler à Cuba : à quoi cela ressemble ? Quelles sont vos principales difficultés et sources de satisfaction ?

Je connaissais Cuba pour y avoir voyagé, donc je savais un peu où je mettais les pieds. Y travailler est super intéressant.  Il faut se remettre en question sur pas mal de choses et en à peine deux ans, cela m’a permis de murir comme pas possible. Pour ce qui est des difficultés, je dirais qu’il faut pouvoir s’adapter rapidement à des modèles différents et faire toujours preuve de patience, de flexibilité et d’écoute quand on voudrait parfois que les choses aillent plus vite. Lorsque des collaborateurs d’une autre culture ont confiance en vous, c’est très valorisant et cela donne une vraie crédibilité pour avancer. Accor est une entreprise très dynamique et réactive, qui sait clairement où elle va.  Sur un point de vue personnel, je me sens bien ici. A ma place. Les valeurs humaines sont très accentuées et j’ai gagné encore davantage en ouverture d’esprit.

On pourrait penser que de par la trajectoire historique et le régime politique du pays, il est plus difficile qu’ailleurs d’y développer une entreprise. Qu’en est-il dans les faits, et plus particulièrement dans le secteur touristique, lequel reste très largement aux mains de l’Etat ?

Avec sa taille et ses 11 millions d’habitants, Cuba est un pays dynamique, qui dispose d’un potentiel touristique intéressant.  Le marché n’est pas saturé mais en plein essor, et on a vu récemment des groupes comme, Melia, Iberostar, Mariott, NH continuer leurs développements  et de nouveaux acteurs arriver comme Kempinski ou MGM Muthu.

Pour le Ministère du Tourisme, c’est très intéressant de pouvoir travailler avec des experts internationaux du secteur. Accor par exemple, y est installé depuis 25 ans et, via sa plateforme Web, a largement contribué à répondre à la demande touristique de l’île.  Nous avons de beaux projets en devenir, comme SO Sofitel Habana Paseo del Prado, un hôtel de luxe dans la capitale, qui devrait ouvrir ses portes en septembre prochain.

Où vous voyez-vous dans le futur ?

Il y a cinq ans, je n’aurais jamais dit que je serais là aujourd’hui. Accor est un gros groupe avec beaucoup d’opportunités et la région me plait beaucoup. Peut-être aurai-je envie de gérer une zone plus grande dans le secteur financier ? Ou passer sur un poste plus opérationnel ? J’avance à l’instinct, prêt à saisir les occasions. Ce qui est sûr, c’est que je ne me vois pas rentrer en France dans l’immédiat.

Avec le recul, qu’a apporté SKEMA à votre parcours ?

La réputation de l’école a donné une crédibilité à mon parcours et a certainement contribué à m’ouvrir certaines portes. Le programme de l’institution, qui couvre un champ très large tout en étant à la fois très pointu dans les enseignements, m’a aidé pour me lancer. Je pense que j’y ai aussi aiguisé mon envie de me surpasser et mon goût pour l’international.

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