Après un background technique complété par une formation en finance de marché à SKEMA Business School, Christophe Oleron entreprend très vite une carrière internationale, au Royaume-Uni, puis en Asie. Aujourd’hui expatrié à Hong Kong, où il occupe un poste de haut rang au sein du groupe HSBC, Christophe nous raconte son évolution dans le monde de la finance et du trading, son parcours international et son expérience au sein de la célèbre école de commerce.
Lepetitjournal.com : Quel a été votre parcours académique et professionnel ?
Christophe Oleron : Après une école d'ingénieur à Lyon, avec une spécialisation en télécommunications, j'ai réalisé un stage chez Alcatel à Cannes. Cela m’a permis de découvrir la Côte d'Azur et ça m’a incité à rechercher une formation dans la région. Comme je m'intéressais beaucoup à la finance, j'ai décidé d'intégrer le Master spécialisé en finance de marché sur le campus de Sophia Antipolis de SKEMA Business School, une formation en 6 mois.
Après ce master, dont je suis sorti major de promotion, j’ai eu la chance de réaliser un stage à la Société Générale à Paris, qui a rapidement débouché, après 4 mois, sur un CDI en tant que Trader assistant. J’ai ensuite travaillé chez Natixis en tant que Trader index arbitrage.
Puis, j’ai eu l'opportunité, en 2007, de rejoindre JPMorgan Chase à Londres, puis à Tokyo, et enfin à Hong Kong en tant que responsable DM Asia Delta One.
Aujourd’hui, j’habite toujours à Hong Kong, où je travaille depuis 2016 au sein du groupe HSBC en tant que Global Head for Index, Delta One & Stock borrowing and lending.
Le master était très orienté vers la finance de marché
Que retenez-vous de votre expérience académique à SKEMA Business School ?
Je garde un très bon souvenir de mon passage à SKEMA Business School. Ce que j'ai particulièrement aimé dans la formation, c'est l'aspect très pratique du programme, avec la mise en application de notions théoriques, des études de cas réels, et des intervenants très expérimentés et qualifiés. Cela m’a réellement permis de découvrir la réalité du terrain.
Le master était très orienté vers la finance de marché, avec un aspect informatique important, et notamment beaucoup de coding, ce qui m’a permis de compléter mon background technique. J’ai notamment appris le langage de programmation utilisé par les banques, que j’ai pu mettre en pratique dans ma carrière.
Le master était donc très technique et très professionnalisant, ce qui m’a aidé à intégrer très rapidement le marché du travail, dès la fin du cursus.
Le réseau alumni de SKEMA Business School a-t-il joué un rôle dans votre parcours professionnel et personnel ?
C'est grâce au très vaste réseau d’alumni de SKEMA Business School que j'ai rejoint la Société Générale à Paris après mes études, car j'ai été embauché par un ancien élève du même cursus. Le directeur du master avait en fait transmis mon CV à plusieurs entreprises via le réseau des alumni : à la suite de ça, j’ai reçu 3 propositions de stages et une offre d’embauche à l’issue du cursus.
À SKEMA Business School, il y a aussi un vrai esprit de famille. L’école met régulièrement en place des événements pour permettre aux alumni de se retrouver, un peu partout à travers le monde. Avec les alumni expatriés à Hong Kong, nous organisons des rencontres, des événements culturels et des soirées tous les trois mois pour échanger, discuter et networker. Je trouve ça très sympa, et j'essaie d’y participer autant que possible.
Notre mission est d’aider le groupe à se développer économiquement
Pouvez-vous nous parler de votre activité professionnelle actuelle ? Quelle a été votre évolution au sein du groupe ?
Quand j'ai rejoint HSBC en 2016, je m’occupais de la partie trading Delta one et Arbitrage, avec une dizaine de personnes à ma charge. J’ai ensuite repris la responsabilité de la partie Asie en Prime Finance, avec une vingtaine de personnes. Aujourd’hui, je m’occupe de la partie Trading Monde, et je gère une équipe d’une cinquantaine de traders dans 6 pays différents.
Notre mission est d’aider le groupe à se développer économiquement : nous développons des plateformes digitales et des produits et on veille à promouvoir les forces du groupe HSBC à travers le monde. Nous gérons aussi des projets internationaux de grande envergure, comme l’expansion du groupe sur le marché japonais, puis actuellement sur le marché indien.
Grâce à mon background très technique, je crée notamment des algorithmes et des solutions digitales pour automatiser les process, et faciliter le travail des équipes à l’échelle locale et mondiale en déployant des modèles plus sophistiqués.
Aujourd’hui, mes activités sont moins centrées sur le trading, et une grande partie de ma mission est managériale. Je gère les équipes, les recrutements, je mets en place de bonnes synergies de groupe… J’ai donc appris à développer des compétences managériales (gestion humaine, organisation…), en complément de mes compétences techniques.
Je cherche notamment à améliorer la communication entre les équipes de différents sites, qui a tendance à être, comme dans beaucoup de grandes entreprises et de groupes internationaux, très silotée. J’ai notamment mis en place un projet assez innovant, avec la création de plateformes digitales et de forums pour permettre aux équipes d’interagir, que ce soit pour parler des clients, de trading, de stratégies, ou pour échanger des conseils en coding.
J'ai toujours été agréablement surpris par mes expatriations
Que retirez-vous de vos différentes expatriations sur le plan humain et professionnel ?
J'ai toujours été agréablement surpris par mes expatriations. L’intégration s’est faite à chaque fois très facilement et je n’ai rencontré aucun challenge particulier.
J'ai toujours beaucoup aimé découvrir de nouvelles cultures et j’ai appris énormément de moi et des autres au fil de ces expériences. C’est aussi très intéressant de voir les différents codes culturels qui existent en entreprise. Au Japon, par exemple, les gens sont très serviables et aimables, et il y a un grand respect de la hiérarchie. Le travail y est très hiérarchisé et codifié : par exemple, si c’est toléré de somnoler durant un meeting, c’est en revanche très mal vu d’envoyer un mail directement à son N+2, sans mettre en copie son N+1 !
Ces expériences internationales ont aussi été très formatrices et m’ont notamment beaucoup appris sur la façon de gérer un business globalisé. Travailler avec des profils multiculturels et rencontrer des cultures différentes au sein d’un grand groupe à l’international m’a notamment aidé à devenir un meilleur manager, et à mieux appréhender des personnalités et des façons de penser différentes.
D’ailleurs, dans le monde de la finance, travailler à l’international permet vraiment d’évoluer professionnellement : Londres, Hong Kong et la Chine sont les destinations qui offrent les meilleures opportunités dans ce secteur.
Les qualités les plus importantes sont de travailler dur, d’être curieux, autonome et d’avoir du bon sens
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés qui souhaitent construire une carrière internationale ?
Ce que je conseille vraiment, c'est de rejoindre un grand groupe assez rapidement. Ce sont ces structures qui offrent le plus d’opportunités à l’étranger. Et je pense que la meilleure porte d’entrée pour intégrer un grand groupe en tant que junior dans le secteur financier, c’est le recrutement via un Graduate Program. Je pense aussi qu’il ne faut pas hésiter à aller vers les autres, à échanger, à networker et à développer un réseau pendant ses études et une fois en entreprise.
De plus, après avoir recruté des profils de tous les horizons et issus des plus grandes écoles internationales, je peux dire que les qualités les plus importantes sont de travailler dur, d’être curieux, autonome et d’avoir du bon sens.
Je pense que beaucoup de jeunes diplômés gardent un esprit très “scolaire” à l’issue de leur cursus. Une fois en entreprise, ils font l’erreur de voir le travail comme le prolongement de leurs études : ils n’osent pas faire preuve d’initiatives et attendent qu’on leur dise quoi faire.
C'est pour ça que les masters spécialisés comme ceux de SKEMA Business School sont si bien : ils sont orientés vers la réalité du terrain, et sont enseignés par des professionnels expérimentés, qui donnent toutes les clés pour réussir dans le monde du travail.