TV5MONDEplus, une plateforme numérique francophone disponible dans le monde entier est lancée. Totalement gratuite, elle donne accès à 3000 heures de programmes vidéo sous-titrés en cinq langues différentes.
Yves Bigot l’avait annoncé dans nos lignes cet été lors d’un entretien, le lancement de TV5MONDEplus devait avoir lieu le 9 septembre. Une promesse tenue par le directeur général de TV5MONDE et cela, malgré la situation actuelle. L’idée de la création de cette plateforme francophone date de 2017 mais a réellement pris corps lors du sommet de la francophonie d’Erevan, un an plus tard. Largement soutenu par Justin Trudeau, Emmanuel Macron y annonce « l’ambitieux projet canadien de bâtir, à partir de TV5MONDE, la plateforme numérique francophone. Nous devons nous battre pour défendre notre langue sur internet », et le Premier ministre canadien d’ajouter : « Nous nous lancerons pleinement dans le virage numérique pour partager et promouvoir notre langue et nos cultures chez nous, entre nous, et avec le monde entier. »
Le Canada comme moteur
Si la Fédération Wallonie-Bruxelles, la France et la Suisse sont pleinement impliqués dans le projet, c’est véritablement le Canada qui en est à l’origine. Ce ne sont pas moins de 14 millions de dollars canadiens (environ 9 millions d’euros) que le gouvernement a débloqué pour financer en partie TV5MONDEplus. Objectif : assurer la « découvrabilité » des programmes francophones dans l’univers numérique. Découvrabilité ? Le terme ne figure pas dans le dictionnaire français, et pour cause. Emprunté au québécois et utilisé outre-Atlantique, c’est un concept qui consiste à rendre disponibles des programmes et à en garantir la connaissance et la visibilité pour ceux qui les recherchent comme pour ceux qui n’en connaissent pas l’existence. Une volonté de rendre la plateforme accessible à tous qui implique sa gratuité.
« Le but n’est pas de concurrencer Netflix, Disney + ou Amazon Prime »
« Permettre à tous les francophones et francophiles, d’avoir gratuitement et à volonté accès au meilleur de la création française, canadienne, belge, suisse et africaine », c’est l’un des principaux souhaits du directeur général. C’est sans doute là l’un des autres grands enjeux du lancement de TV5MONDEplus : la conquête d’un nouveau public. Pour cela, rien de plus évident que de sous-titrer l’intégralité des programmes en cinq langues différentes : français, espagnol, allemand, anglais et arabe. Un travail conséquent, certes, mais qui en vaut largement la chandelle pour Hélène Zemmour, directrice du numérique chez TV5MONDE, « aujourd’hui on le sait, regarder des séries en français sous-titré sert à l’apprentissage de notre langue. » S’il mise sur une grande réussite, Yves Bigot reste toutefois lucide sur le succès des plateformes déjà bien ancrées dans l’univers numérique, « le but n’est pas de concurrencer Netflix, Disney + ou Amazon Prime, nous n’en n’avons ni les moyens ni la prétention, même si, comme elles, nous couvrons une surface planétaire ! »
La francophonie à l’honneur
« La francophonie est un combat, et particulièrement dans le monde numérique » lance Hélène Zemmour. Un combat qu’entreprend avec ferveur TV5MONDE. En 2020, année du 50ème anniversaire de la francophonie, la chaîne est captée par 353 millions de foyers dans 196 pays. Depuis mercredi, les francophones du monde entier peuvent parcourir la plateforme et décider du programme de leur choix.
Pour des raisons contractuelles, les Pays-Bas et la Chine n’y ont pas encore accès. Les Américains eux, devraient en bénéficier courant 2021, selon Yves Bigot.
« Ce qui fait le succès d’un média, même numérique, c’est avant tout son contenu »
Accessible sur Internet, mais également sur mobile via l’application TV5MONDEplus, la première version totalise 3000 heures de contenus. Pour ce qui est de l’interface, on devine facilement les standards du géant Netflix, par exemple. « On pense que la simplicité, la fluidité, l’accessibilité et l’évolutivité du service seront les meilleurs garants de son succès » justifie Hélène Zemmour. Si le côté visuel est primordial pour les responsables, Yves Bigot insiste sur la sélection éditoriale du projet, « ce qui fait le succès d’un média, même numérique, c’est avant tout son contenu. » Au programme, séries originales, documentaires exclusifs, films, programmes jeunesse, enquêtes ou encore concerts des quatre coins du monde. Une importance qualitative donc, mais aussi quantitative. D’ici un an, l’objectif est d’atteindre les 5000 heures de contenus. À terme, les équipes de TV5MONDEplus souhaitent « assurer le rayonnement de la langue française dans toutes ses déclinaisons et l’esprit du multiculturalisme dont le monde a plus que jamais besoin ces temps-ci. »
Si vous souhaitez dès à présent consulter le catalogue, rendez-vous sur tv5mondeplus.com ou sur l’application mobile TV5MONDEplus (disponible sur Apple et Android).
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