Commercialisée en France sous la forme d'un ersatz depuis avril, le vrai Red Bull a été autorisé à la vente hier, après 13 ans d'interdiction. Entre fantasmes et polémiques sanitaires, cette boisson énergisante est déjà un phénomène
Cela faisait 13 ans que la France, tel le célèbre petit village gaulois résistait à Red Bull. Mais face aux 300 millions d'euros de préjudice réclamés à l'Etat français par son créateur, l'Autrichien Dietrich Mateschitz, le tribunal administratif de Paris a autorisé la commercialisation de la boisson énergisante dans l'Hexagone.
Cible des hypothèses les plus farfelues sur le net - Red Bull se composerait d'extraits de testicules de taureau, Red Bull augmenterait les performances sexuelles - la boisson est surtout pointée du doigt pour d'éventuelles effets négatifs sur les reins et le système neuronal. Mais en l'absence de preuves formelles de toxicité, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et l'Institut de veille sanitaire (InVS) n'ont pu que s'incliner.
Modération
Red Bull avait ouvert une brèche en avril en s'invitant sur les étals français avec une formule sans taurine, le dérivé d'acide aminé qui le compose et provoque les inquiétudes. Le succès ne s'est pas fait attendre dans les discothèques, où les fêtards n'ont que faire de son mauvais goût avéré. Permettant de tenir toute la nuit grâce à la fameuse taurine et au fort taux de caféine (30 mg/100 ml), le sulfureux produit est devenu le compagnon de la vodka et du champagne dans les soirées branchées. L'Afssa en appelle justement à la prudence à ce sujet, car le Red Bull amoindrirait la perception des effets de l'alcool.
Le fabricant lui-même déconseille de le mélanger à un autre excitant. Sur l'emballage, il recommande également aux consommateurs de se limiter à deux canettes par jour. Pour ses défenseurs, le Red Bull est tout simplement à consommer avec modération, comme n'importe quel produit qui se compose de caféine.
Opposée à sa commercialisation, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot n'a pas dit son dernier mot : "Le Red Bull est sous surveillance et à tout moment, dès que des éléments probants seront portés à ma connaissance, bien entendu nous interdirons le produit".
Pendant que les clubbeurs trinquent, une nouvelle étude a été confiée à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) mercredi 16 juillet 2008
En savoir plus
Libération - Red Bull tord le taureau par les cornes
1001cocktails.com (source Le Figaro) - Comment le vrai Red Bull a fait plier la France
Le Monde - Boissons énergisantes sous surveillance


































